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— Mais je voulais juste vous dire que vous avez bien fait de choisir de rester avec lui jusqu'à la fin. Je ne souhaite à personne de mourir seul.

Oui. On est un cauchemar l'un pour l'autre. Mais jusqu'à quand pourrai-je vraiment lutter contre mes démons qui m'ordonnent de la faire mienne, une nouvelle fois ? Elle est l'empire invincible que j'ai envie de soumettre. Je ne suis pas que ton cauchemar, Eden. Je suis le seul à pouvoir nourrir le monstre qui grandit en toi.

La seule chose que je sais, c'est que je ne l'aimerai jamais. Je l'ai aimée une fois. Il y a des années, avant son départ. Je l'ai aimée lorsqu'elle était trop jeune pour s'en rendre compte, trop jeune pour supporter réellement mon contact. Je l'ai aimée et j'ai failli y perdre la vie. Mais j'ai surtout failli perdre la chose la plus importante : ma vengeance. Eden a été à deux doigts de causer ma perte. Je me suis concentré sur elle en oubliant la seule chose qui devait en réalité dicter ma vie : venger la mort de mon père. Je ne ferai pas la même erreur une deuxième fois. Je ne serai jamais faible de nouveau. Alors je me retranche derrière la haine. Parce que la haine peut devenir aussi puissante que l'amour. Aussi dévastatrice. Chaque être qui a aimé peut connaître la haine. C'est un sentiment facile, face à l'amour. L'amour et l'affection ne font pas partie de ma vie. Je m'en accommode. Ce ne sont que de vils sentiments. L'amour ne peut aller que dans une direction : notre perte.

À un moment donné, Jade monta à l’étage, et quand elle revint s’asseoir, elle nous informa que nous n’avions pas éteint la musique dans la chambre. - Who Let The Dogs Out ? Sérieux, Worth ? Ça doit être l’influence de Cal, plaisanta-t-elle. - Merde, c’est mon grand-père. Je jetai un coup d’œil à Worth. - Est-ce que je peux… Je ne veux pas être malpoli, mais… je ne les ai pas rappelés hier et ils doivent être inquiets. Son expression était ouverte et indulgente, comme s’il était moins sur la réserve en ma présence. J’ignorais si ça faisait également partie de notre fausse relation ou si c’était réel, mais à cheval donné, on ne regarde pas les dents. - Vas-y. Prends ton temps. Je montai à l’étage et vis deux appels manqués. Dès que j’entendis Papi au téléphone, je poussai un énorme soupir de soulagement. - Salut, lançai-je. Désolé. C’est un peu la folie, ici. - Ça a l’air d’aller, pour un mort, commenta Papi. Je suis content de savoir qu’il y a du réseau dans l’autre monde, je me suis toujours posé la question. La voix de Doc résonna dans le haut-parleur. - Arrête ces conneries et donne-moi le téléphone. - Non, répliqua Papi. Bas les pattes, docteur Wilde. Je vais parler au fantôme de notre petit-fils. Je fermai les yeux et m’allongeai sur la couette fraîche. Leurs chamailleries familières s’infiltrèrent en moi et m’apportèrent du réconfort.

Celui qui pense pouvoir la diriger un jour se met le doigt dans l'œil. Elle est trop... sauvage. Trop létale pour ça. Et de manière contradictoire, ça me donne justement envie de la contrôler.

— Peut-être bien que oui. Peut-être bien que non. Ce que je fais de mon corps ne te regarde pas, Alhan. Le corps d'une femme lui appartient. À elle seule. Ses gestes, ses désirs, ses envies. Tout ça ne la regarde qu'elle. Je ne suis pas un objet. Il faut arrêter de croire que parce que vous avez des couilles pendantes, vous pouvez nous diriger. C'est terminé cette époque.

La côte dominicaine s’estompait peu à peu dans la nuit tombante. Le sillage d’écume, comme un fil ténu tendu vers la terre, s’évaporait à mesure que nous gagnions la haute mer. Bercée par le lancinant ronronnement des moteurs et les oscillations du navire, je pensais avec angoisse à l’inconnu qui m’attendait. Tout ce qui était moi, tout ce qui m’avait faite s’effaçait, pour laisser la place à une nouvelle vie. Qui restait à inventer.

— Vous pleurez mademoiselle ? Perdue dans mes pensées, je n’avais pas senti que des larmes ruisselaient sur mes joues. Ni que quelqu’un se tenait à mes côtés. J’étais prise en flagrant délit de sensiblerie. Je foudroyai du regard l’importun avant de me raviser. Il avait vingt ans tout au plus, un grand corps dégingandé poussé trop vite. Un air gentil et sincèrement préoccupé se lisait sur son visage poupin encadré de boucles brunes. S’il pensait que son costume et ses grosses lunettes en écaille lui donnaient un air viril et mature, il se trompait. Je pouvais être rassurée sur un point, je n’étais pas la victime d’un coureur de jupons. Ou alors très maladroit et vraiment pas sûr de lui. Je secouai la tête en essuyant mes joues d’un revers de la main et lui lançai un sourire crâne. — Ce n’est rien ! Juste l’émotion du départ ! Il approuva en hochant la tête avec conviction. — Moi aussi, je suis bouleversé de quitter mon pays. C’est un endroit magnifique, vous savez ! Comme si je ne le savais pas ! Son pays était aussi le mien. Même si je n’avais pas l’air d’être ce que j’étais : une Dominicaine. À cause de mes cheveux blonds et de mes yeux clairs qui trahissaient mes origines européennes.

Peut-être que c'est pour ça qu'elle m'attire autant. J'ai envie qu'elle se batte contre moi. Je veux qu'elle me repousse de toutes ses forces lorsque, moi, je n'arrive pas à reculer.

J'apprends de lui, finalement. J'apprends de sa noirceur. Je canalise ma rage et ma rancœur. Je veux lui faire mal comme j'ai eu mal lorsque je l'ai vu quelques jours plus tôt en train de coucher avec ces deux femmes. Je veux le rendre aussi fou qu'il me rend folle. Je veux lui porter un coup si puissant qu'il lui sera fatal.

"Nul mensonge devant le feu... Nulle vérité absolue devant l'homme... Si nous sommes ce que nous prétendons... Seul subsiste le respect... Dans cette demeure d'ombre et de lumière..." -Alpi-

Jusqu'à quel point es tu abîmé, Alhan ? Jusqu'à quel point t'es-tu plongé dans le lac sombre des péchés ? Les laisseras-tu gouverner ta vie à jamais ? Ou existe-il encore un quelconque moyen de sauver ton âme ? Il a toujours été question d'enfer et de rédemption de l'âme, pas vrai ?

Quelles sont les personnes à risque ? Tout le monde peut souffrir d'une intoxication alimentaire, mais certaines personnes ont plus de risques que d'autres. En effet, la sensibilité aux microbes d'origine alimentaire est variable d'un individu à l'autre : certains n'auront pas de symptômes, d'autres surtout une "gastro" alors que d'autres encore, plus sensibles à ces microbes, développeront des formes graves d'intoxication alimentaire.

Mais en attendant, je ne me cacherai plus. J'ai peur des monstres, mais je ne veux plus fuir devant eux. Parce que la vie m'a appris que plus on fuit, plus ils veulent jouer avec nous.

-Elles vont défier Maboroshi, comprit Kaede en relevant la tête, fixant de ses yeux emplis d'effroi le visage impassible du juge. Ce dernier n'était pas aussi optimiste que le brun. Noctis ne voulait pas se bercer d'illusions : il savait que ni Asté ni Cléora n'avaient la prétention de pouvoir vaincre un tel adversaire. -Non, elles vont se sacrifier, rectifia-t-il. Les deux adultes se fixèrent un moment. Leurs yeux semblaient refléter le même désespoir, la même terreur et le même sentiment d'impuissance, mais en les observant, Sora décela également la même rage et la même soif de récupérer ce qui leur avait été enlevé. Après un tel regard, il était inutile d'expliquer ce qu'ils allaient faire : Ils étaient les prélats de Faneas et leur devoir était de servir et de protéger. Chacun se rappela des mots de Cléora: «Allez-vous honorer vos engagements de prélats ? Ou allez-vous donner la primeur à vos sentiments ? Lequel de vos liens aura votre préférence ?» Ils avaient choisi.

-La prochaine fois, c’est ton petit orteil qui y passe. -C’est rien, j’en ai d’autres, dis-je en souriant à travers le sang.

" Cachée dans un corps adolescent, mon âme sentait pourtant de moins en moins adaptée, de moins en moins capable de saisir les changements du monde, trop rapides, et surtout incomprise."

Je gémis et continue à me caresser. C’est plus fort que moi. Peut-être que c’est tout ce dont j’ai besoin. Un orgasme pour oublier l’effet qu’il m’a fait, la manière dont il m’a tenu prisonnier, sans même me toucher. L’impression que le monde autour avait cessé d’exister et qu’il ne restait plus que lui, que moi, son sourire en coin sur le point de me calciner.

Elles l'ont brisé. Parce qu'elles l'ont arraché du carcan où il était emprisonné, elles l'ont affranchi de la cuirasse dans laquelle il pensait justement être libre. Il est lui -même sans qu'il surprenne un seul regard, réflexion ou moquerie. Il a remarqué les yeux tempête de Médora. Ils oscillent dangereusement entre sa main, son serpent, son propre cou.

Il frissonne à l'absence qu'elle laisse entre ses bras. Il tremble en se rappelant sa mission, les mots de son roi, son serment. Il a oublié tout ça en quelques jours avec les Wickwood. Elles l'ont envoûté, oui mais alors de la plus belle des façons.

Elle sent la peur qui lui picore le coeur qui électrifie sa peau, qui transforme toutes ses paroles en venin. Ils perdent du temps, elle perd la vie.

Elle se contente de caresser son épée des yeux. Elle est hantée par l'idée que le seul baiser qu'elle connaisse un jour soit le tranchant de cette lame sur son cou.

Il écoute presque mieux que les pauvres gars qui atterrissent dans ses rangs, bouche de trop à nourrir pour des familles nombreuses, et qui n'ont jamais voulu voir d'autres champs que ceux de blé. Au milieu des batailles, ils finissent souvent par se pisser dessus avant de pisser le sang. C'est la partie que Raph déteste le plus: compter ses morts, évaluer son échec.

Au coeur d'un château comme au coeur des batailles, point d'honneur ou de fierté. Que la mort, et le sang, et la violence. Le héros n'est pas celui qui sauve, il est celui qui tue. C'est contraire à tous ses idéaux, pourtant Raph y excelle.

La forêt est noire, les pins si hauts qu'ils forment un plafond impénétrable. La mousse assourdit leurs pas et, à travers les squelettes ténébreux des troncs, ils n'entendent rien que la vie d'un fourré qui retient son souffle à leur passage.

Et pourtant, depuis deux jours, toutes ses certitudes sont ébranlées par la curiosité d'une voleuse et ka joie de vivre d'une morte. [...] Comme tant d'autre, elles veulent voir par-delà son armure, saisir son âme derrière le métal. Elles croient qu'il se cache sous son heaume alors que c'est, au contraire, sa seule manière d'exister.