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Il s'agissait d'un Jumbo sport au sud de la James River, très près du quartier qu'habitait Marino, seul raison d'ailleurs pour laquelle je connaissais ce magasin, étant entendu que flâner dans les rayons à la recherche de ballons de basket, de frisbees, d'haltères ou de clubs de gol m'effleurait rarement l'esprit; Je pris le Powhite Expressway, et deux péages plus loin, je sortais sur le Midlothian Turnpike. Le magasin était un grand bâtiment de brique rouge dont les murs extérieurs étaient ornés de silhouettes d'atlhètes peintes en rouge et encadrées de blanc. Le parking était curieusemnt plein pour cette heure, et je me demandai combien de sportifs pouvaient passer leur pause-déjeuner dans un endroit pareil.

Des gamins rangés par ordre de taille, souriant à l'objectif autour d'un maître très digne : retrouvée par hasard, la photo fait jaillir chez Lucien l'obsédante interrogation. Lequel de ses camarades l'a accusé d'avoir jadis mis le feu à la forêt ? Enfant turbulent et frondeur de l'Assistance publique, il était un coupable idéal... Enfermé dans une maison de correction dont il est sorti estropié, il y a consumé sa jeunesse, s'interdisant de chercher à connaître la vérité par crainte d'obtenir une réponse insoutenable. Mais maintenant, des décennies plus tard, devant le cliché, il comprend qu'il ne peut plus refouler la question. S'il est clair que les gens du pays savent, lequel d'entre eux va accepter de briser la loi du silence ? Aucun ne tient à remuer ce sale passé dont ils ne sont pas fiers. Lucien, machiavélique, se jouera jusqu'au bout de tous pour mettre à jour la lâcheté des uns et l'égoïsme des autres.

A mi-parcours, après qu'ell eut franchi les monts Manzano, le paysage prit des couleurs plus douces et au fur et à mesure qu'elle descendait vers le rio Pécos et se rapprochait de la frontière du Texas, elle nota que les prairies triomphaient peu à peu du désert, tandis que les troupeaux de bovins se faisaient de plus en plus nombreux. Alors elle eut l'étrange sensation de retrouver la civilisation... et ses soucis. Bientôt, un panneau indicateur lui signala qu'elle approchait de Carlsbad. Elle était presque arrivée : en efet, le motel où elle avait retenu une chambre se trouvait situé à l'entrée de la ville.

Le cheikh va prêcher dans la rue, comme à son habitude. Debout sur une scène dressée pour l'occasion, devant son perron, il s'adressera à la centaine de personnes venant habituellement l'écouter. Je me sui approcché, pour l'entendre, le voir. Ce matin, je les ai aperçus installer une sono, faire des essais de voix comme pour une banale allocution, un concert de quartier. Tout est prêt. Les fidèles arrivent, s'embrassent, se serrent la main, la portent sur leur coeur, plaisantent. Ils ressemblent à de banals croyants, à des pères de famille tranquilles. Pourtant, dès les premières paroles, certains s'exciteront, entreront dans une transe guerrière, venimeuse et aveugle.

Elle ne supportait plus de rester entre ces quatre murs qui ne trouvaient pas preneur, c'était trop mélancolique, presque humiliant, ce dédain, et il lui semblait entendre la nuit comme des gémissements. Imaginaires, elle le savait, mais sa santé s'en ressentait : elle avait maigri, manquant d'appétit.

« Surveille tes paroles, Kosigan ! » Je me retourne pour faire face à un baron d’Auxois dont la poigne, les yeux et les mâchoires serrées, lancent des éclairs. Cela faisait un certain temps que j’attendais ça. Je le regarde droit dans les yeux. « Je ne dis rien d’autre que la vérité, d’Auxois. Regardez-vous, avec votre gros ventre et votre barbe à bière. Et regardez les d’Arcy, on croirait trois chatons tout mouillés. Entre vous et les petites damoiselles en armure qui vous accompagnent, je ne vois vraiment pas ce que je pourrais avoir à craindre sur un champ de bataille. Vous n’êtes pas de cet avis, chambellan ? »

Tristan la croit sûrement égarée par la passion, incapable de se ressaisir, perdu dans un amour aux mains percées,. Non, elle ne peut pas se tromper, la dernière phrase est un appel voilé, mais insistant, contre quelqque danger encore lointain dont il soupçonne la venue, un danger qui viendrait d'elle ? Armande commence à ne plus rien distinguer ni dans la lettre ni autour d'elle. La nuit tombe brutealment ; elle n'attend pas ; elle se saisit de chaque objet, de chaque retraite avec pacacité ; derrière elle, on pressent un lac délicat, indifférent. Parbleu Armande devient la confidente, la confidente qu'on déteste et qu'on recherche, à laquelle on ractonte ses déboires et ses incertitudes. C'est cela, elle était capable d'être une femme à qui l'on peut tout dire, tout exprimer, même l'inavouable. Peut-être même pourrait-elle, un jour, être présentée à la femme que Tristan aurait choisie publiquement aux fins de mariage.

C'était un gros morceau de viande - une viande de mauvaise qualité, certes, mais c'était tout ce que l'orphelinat pouvait acheter. Ce morceau devait apporter quelque saveur à la soupe que la soi-disant cuisinière tournait au-dessus du feu. La vieille poussa un cri de rage, mais Tara ne faisait plus attention à elle, posant la viande sur la table, elle la coupa en menus morceaux, presque aussi fins que du hachis.

Elle était si belle, avait l'air jeune et si heureuse qu'il semblait impossible qu'elle soit morte et qu'ils ne la revoient jamais plus. Cosway avait pleinement restitué à ses grands yeux l'adorable lumi ère qui toujours les éclairait quand elle regardait son mari ; l'artiste avait, de même, merveilleusement rendu les ombres étranges dans ses cheveux blonds qui se détachaient contre un fond d'un bleu doux. Simonetta considéra la miniature et son coeur s'emplit de tristesse comme toujours quand elle pensait à sa mère. Comment avait-elle pu disparaître si soudainement sans leur permette de comprendre qu'elle était malade ?

En y réfléchissant, dans l'eau qui refroidissait, il comprenait avec déplaisir ce qui l'avait le plus troublé dans la scène de la veille : pour la première fois, Agnès avait introduit un des numéros de son cirque mondain dans leur sphère protégée. Pire encore, afin de lui donner plus de poids, elle avait exploité pour faire ce numéro le registre de voix, d'intonations, d'attitudes, réservé au domaine tabou où cessait en principe toute comédie. Violant une convention jamais formulée, elle l'avait traité comme un étranger, inversant les positions en sa défaveur avec toute la virtuosité acquise à force de pratiquer ce sport, et de façon presque haineuse : il se rappelait son visage chaviré d'angoisse, ses larmes. Elle avait vraiment paru effrayée, elle l'avait vraiment, en toute conviction, accusé de la persécuter, de l'effrayer délibérément, sans raison. Sans raison, justement...Pourquoi avait-elle fait cela? De quoi voulait-elle le punir? Pas d'avoir rasé sa moustache, tout de même.

— Je n’ai jamais fait ça auparavant, déclara-t-il. — Jouer pour une seule personne ? Il secoua la tête. — Jouer mes chansons pour la personne pour qui je les ai écrites. Sans voix. Je restai complètement, totalement sans voix. 

- Ce qu'ils pensent, c'est leur affaire. Ce que tu fais, ça te regarde toi.

Elle vit désormais, seule sur les hauteurs de Los-Angeles à quelques kilomètres de l'océan, dans l'immense demeure qu'elle avait acquise avec son second mari Julien Théroux, dans le quartier de Bel Air..

Ils ne détruisirent pas le respect mêlé de crainte, la vénération et l’humilité qu’éprouvaient tous les êtres intelligents en songeant au prodigieux Univers dans lequel ils vivaient.

- Personne n'a envie d'être esclave. La liberté est le bien le plus précieux de tout être humain, mais elle a un prix. - Lequel ? - L'incertitude."

il ne m’incitait pas à rester, il ne me cloîtrait pas après ce qui était arrivé la veille, même si tout son instinct lui dictait de le faire.Et je songeai que j’avais été traitée avec bien peu de considération auparavant pour me contenter de si peu, pour considérer la liberté qu’on m’accordait comme un privilège et non comme un droit naturel.

Je n’avais pas le choix. Saint était mon mari et croyait que son père était une menace. Je devais le croire moi aussi. Je déchirais le morceau de papier et laissai retomber les miettes sur la nappe blanche, mon esprit chancelant sous une avalanche de questions et de perspectives pour trouver mes réponses. C’était bien trop risqué. Il n’y avait pas de réponses qui valaient la peine de risquer la lueur de bonheur que j’avais finalement réussi à trouver parmi tout ce chaos. Je ramassai chaque morceau de papier déchiré et je m’avançai jusqu’au bord de la terrasse, avant de fixer la rue en contrebas. Tout cela faisait partie du jeu d’échecs entre mon mari et son père, et maintenant que je n’étais plus le pion de Saint, croire que son père pourrait me faire devenir la sienne pour l’opposition n’était pas une option envisageable. La brise de New York se leva, et j’ouvris ma main, permettant ainsi aux morceaux de papier de s’élever et d’être portés par le vent. C’était comme regarder les pièces du puzzle dont j’avais terriblement besoin s’échapper au loin.

— Tu peux arrêter de faire ça. Il fronça les sourcils. — Faire quoi ? — Toutes tes petites remarques qui laissent sous-entendre que tu es riche et intouchable. Je suis entourée par ta richesse depuis l’instant où tu m’as kidnappée. En réalité, je n’ai vu que ça. Le Penthouse à New York. Ton jet privé. Ce yacht. Je me penchai vers l’arrière et posai mes mains sur mes genoux. — Les vêtements de designers que ta tante choisit pour moi. Je sais que tu es riche, Saint. Je sais que tu es un homme d’affaires puissant, ainsi que le célibataire le plus convoité d’Italie. — Étais, me corrigea-t-il avec un sourire. J’étais le célibataire le plus convoité en Italie. Je ricanai.

"Parce qu'une princesse de sang prit un amant, parce que sa belle sœur d'Angleterre la dénonça, parce qu'un roi justicier rendit le scandale public, parce qu'un mari humilié reporta sa vindicte sur une enfant qu'il voulut déclarer illégitime..." Les conséquences appartenaient au futur, à ce déroulement d'une fatalité en constante création par la combinaison continue de la force des choses et des actes des hommes.

Mes valises avaient été bouclées des heures auparavant. La soirée s’était passée exactement comme prévu, et maintenant nous devions quitter cette suite penthouse d’hôtel sans laisser de trace. Pour que cela fonctionne, je devais m’assurer qu’il n’aurait aucun moyen de soupçonner mon plan, qu’il ne sache pas quelles cartes j’avais en main. Maintenant que je détenais la fille Torres, je devais m’assurer que personne d’autre ne serait au courant pour elle… ni du fait qu’elle serait mon plus grand atout. Mon téléphone vibra dans la poche de ma veste, un message de mon pilote me confirmait que tout était prêt pour notre départ. Je glissais le téléphone dans ma poche quand James frappa et entra dans ma chambre. Je lui lançai un regard de biais. — Est-ce que la fille est prête ? — Oui

Nous avons regardé vers la fenêtre sur laquelle son regard s'était fixé. Un visage surgi des ténèbres nous observait. C'était une tête chevelue et barbue dont le regard cruel, sauvage, exprimait une haine ardente. Nous nous précipitâmes vers la fenêtre mais l'homme avait disparu.

Si ce sont nos derniers instants, alors sache que je m’enfuirai des enfers et que j’irai affronter les dieux si nécessaire pour te retrouver dans l’Au-delà.

Aussi longtemps que je vivrai, quelqu’un t’aimera.

Les étiquettes sont les racines de la violence.

Tous les animaux ont du pouvoir parce que le Grand Esprit réside en chacun d'eux, même dans la minuscule fourmi, le papillon, l'arbre et jusque dans la pierre. La civilisation moderne dilue ce pouvoir. Pour se fondre à la nature, il faut du temps, de la patience. du temps pour méditer ... Il vous reste si peu de temps pour la contemplation ; avec vous, c'est toujours vite, vite et encore plus vite ! Tant de précipitation vous raccourcit l'existence !

- Gouverner est un honneur, mais pas toujours un plaisir.