David Heska Wanbli Weiden

Est-ce un second Tony Hillerman ?

Mais un Tony Hillerman qui se focaliserait sur les Sioux Lakotas Sicangu en lieu et place des Navajos. En effet l’essentiel du récit se déroule dans la réserve de Rosebud du Sud Dakota.

Plutôt que la paire Jim Chee et Bernadette Manualito basée à Shiprock Nouveau-Mexique, il s’agit maintenant de Virgil Wounded Horse et de Marie Short Bear. Y abondent les descriptions des rituels et mœurs de cette tribu, donc quasi une véritable étude sociologique !

Quelques suggestions qui à mes yeux amélioreraient encore la qualité du livre. A l’instar des livres de Hillerman, introduire des cartes et un glossaire linguistique aurait une valeur ajoutée. Avoir des traductions en note de pied, c’est bien mais les avoir rassemblées dans un glossaire, c’est mieux.

Comme ce livre est son premier roman, j’attendrai d’avoir lu un second opus de cet auteur avant de me prononcer sur la réincarnation de Tony Hillerman.

Un tout premier roman aux qualités indéniables. On y parle d’injustice, de tribus indiennes, de traditions tout cela autour d’un justicier autoproclamé et c’est bien là toute la question. Doit-on faire justice soi-même ? Dans une Amérique présentée comme profondément discriminante vis-à-vis des minorités, la tribu des Lakotas située dans la réserve de Rosebud dans le Dakota du Sud, n’a pas trouvé d’autre solution que de recourir aux « services » d’un des siens Virgil Wounded Horse. En échange de quelques dollars, il jouera les hommes de main au service de sa communauté afin de rétablir un certain équilibre sur la balance de la justice. L’arrivée sur le marché d’un nouveau circuit de drogue touchant principalement les adolescents, le mène a enquêter d’autant plus que son neveu Nathan fait partie des victimes. On découvre des personnages forts comme celui de Marie, l’ex-petite amie de Virgil qui souhaite être médecin afin d’aider sa communauté et qui va aider Virgil dans son enquête. L’auteur nous fait ainsi découvrir la vie à l’intérieur d’une réserve indienne dans toute sa triste réalité, la corruption, la pauvreté, l’alcoolisme font encore des ravages. J’ai particulièrement apprécié les références aux traditions ancestrales, à la pharmacopée et autres plantes médicinales, à la nourriture terrestre autant que spirituelle. L’intrigue ne semble pas complexe, elle colle d’une certaine façon à la réalité de notre monde, pourtant cela n’enlève rien à la force de ce récit. Un témoignage fort, d’une société amérindienne en quête de sens qui porte encore en elle les blessures du lourd fardeau du passé. Il est possible que le côté polar laisse certains sur leur faim, personnellement je l’ai remisé au profit de cette dichotomie entre passé et présent, tradition et modernité qui m’a enchantée. Je quitte ce livre à regret au son des battements du tambour, de la senteur de la sauge et accompagnée par les mélopées lancinantes des pow wow. Bonne lecture.

http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/02/12/38785831.html

Pour un premier roman, il est très réussi ! Virgil et Marie, sont des personnages forts attachants, et leur histoire est vraiment intéressante à suivre ! J'espère une suite à ce livre, pour retrouver ces différents personnages !

Ce roman a beaucoup résonné avec mon ressenti lors d’une traversée en voiture du Montana où j’ai vu la misère des réserves indiennes et avec ma visite du Crazy Horse Memorial dans le Dakota du Sud où nous avons passé un long moment à apprécier la culture des Lakotas dans le formidable musée qui s’y trouve. L’intrigue dépeint parfaitement l’ostracisme que subissent les « native americans » de la part de leurs concitoyens WASP. On suit Virgil dans sa quête de justice pour sauver son neveu mais aussi sa communauté des griffes de la drogue. Si l’intrigue est un peu lente à se mettre en place, ceci permet de parfaitement décrire le mode de vie et les problèmes rencontrés par les communautés indiennes. Le final est haletant.