José-Louis Bocquet

Une biographie bien menée qui retrace pas à pas la vie de l'artiste Kiki de Montparnasse. Celle qu'on ne connaît que de nom prend vie à travers la plume et le graphisme de Catel & Bocquet. Jolie découverte qui nous rend triste lorsque l'on apprend comment Kiki a fini sa vie.

Cette bande dessinée relate avec précision la vie de la première réalisatrice : Alice Guy. On découvre son parcours et on suit l'avancée technique et technologique du cinématographe, de son invention à son déploiement international. Très bien écrit et dessiné, c'est une petite pépite à lire !

Le dessin de Floc'h est très différent de celui de Jacobs, beaucoup plus épuré, avec des couleurs beaucoup moins nuancées, mais j'ai apprécié cette différence .C'est beaucoup plus interessant de voir une création originale autour des personnages de Blake et Mortimer, plutôt qu'une tentative de copie. L'ensemble est fidèle à l'esprit de la série originale, mais avec une esthétique différente. Une réussite.

J'ai bien moins apprécié ce tome, que j'ai trouvé baclé et médiocre sur beaucoup de points. Le dessin déjà ; le fait que tout soit plus grand, comme si on avait fait un zoom sur les planches, fait que le dessin parait peu détaillé et grossier. Ensuite, l'histoire de plus de 100 pages est en réalité une histoire de 50 avec des planches qu'on dirait étalées sur 2 pages.

Niveau plans, cases, parfois on se retrouve avec des dialogues qui montrent juste des portraits des personnages, parfois presque du copier/coller. Les gestes, la dynamique est pauvre, et l'histoire emportée trop vite, trop simplement, pour qu'au final elle se réduise à peu de chose.

Bref, j'ai moins aimé, ou même j'ai pas aimé, en fait. Mais déjà quand j'avais vu "les aventures de Blake et Mortimer à New York" ou je sais pas quoi, ça sentait mauvais. On dirait un mauvais spin-off.

Alors, oui, comme dit bloodymarie, on brise avec les copies précédentes, mais c'est justement ce que j'appréciais dans l'héritage de Jacobs (sans que ce soit, dans les thèmes ou les personnages, heureusement, du conservatisme ; ça a beaucoup évolué) ; cette impression d'intemporalité, de continuité. Et la densité (des textes notamment), ici absente, était quand même une signature de la série.

C'était intéressant ça partait sur une histoire mystérieuse au bord d'un bateau, un meurtre, une enquête, des suspects, une sorte de huit clos avec un arrêt à chaque nouvelle ville et... J'ai l'impression d'avoir loupé des chapitres. Comme s'il manquait des passages importants de l'histoire ? Je ne connaissais pas le roman original, peut être qu'il s'adressera mieux au personnes qui connaissent déjà l'histoire qui permettrait de compléter les trous ressenti dans cette adaptation ?

Un dessin au style marqué, avec de belles planches sur les vues paysages du Polarlys sur l'océan.

Je ne connaissais Kiki de Montparnasse que de nom et ce roman graphique a été une très belle découverte !

On y découvre une femme qui a soif de liberté, d’indépendance, d’émancipation, qui n’a pas froid aux yeux et aime oser, et qui, malgré les moments difficiles comme l’abandon par son père, le dédain de sa mère, la mort d’amis, les problèmes d’argent, a gardé une étincelle de vie dans le regard et une audace délicieuse.

Une sublime adaptation de la vie d'Olympe de Gouge. Le récit est passionnant et même si la fin est tragique on suit la vie et le développement de la pensée de l'autrice.

Un roman graphique passionnant ! Alice Guy était une pionnière du cinéma français : réalisatrice, scénariste et productrice. Pourtant, l’Histoire l’a effacée ; nous avons retenu des noms d’hommes avec qui elle a travaillé comme Chaplin, Gaumont, Feuillade... mais pas le sien. Cette biographie, à la fois très documentée et fluide à lire, lui rend hommage. Ça m’a rappelé la BD Musidora, sur une actrice de la même époque. Une très belle découverte, je lirai d’autres romans graphiques de cette collection !

Premier « roman dur » de Simenon, Le passager du Polarlys est adapté ici en bande dessinée sous l’illustration de Christian Cailleaux et la supervision de José-Louis Bocquet.

Simenon a toujours voulu investir la littérature. Seulement, la nécessité de manger et le désir de bien faire ont fait qu’il commence par « feuilletonner », pendant plusieurs années. La série des Maigret est née pendant cette période.

Alors, la parution de celui-ci annonce un nouveau style, une nouvelle mouvance qui symbolise, pour la littérature populaire, son entrée dans la grande.

Le passager du Polarys est né d’un voyage fait par Georges, accompagné de sa femme, dans le Grand Nord. Sa particularité est de révéler, tel un épisode de la série de Colombo, le meurtre dès le début puis d’enchaîner dans le huis clos du bateau. Celui-ci est certainement un hommage à la Reine, Agatha Christie. Polarlys est l’expression norvégienne correspondant au terme « Aurore Boréale », et fait donc référence au phénomène arctique naturel.

Une jeune femme regarde avidement la vitrine de la Coupole, le bar chic du Paris des années trente. Elle est invitée à la table d’une bande qui va l’entraîner toute la nuit, de boîte en boîte, jusqu’à un atelier d’artiste. Lors de l’ingérence du fameux « Çakébon », morphine ou héroïne en injection, la jeune femme est victime d’une overdose. Marie Baron vient de mourir.

Dans le port de Hambourg, un cargo s’apprête à appareiller. Le capitaine Petersen accueille ses invités pour les emmener à l’extrême nord de la Norvège. Cet équipage va se révéler beaucoup moins anodin qu’il n’y paraît, d’autant plus que les cadavres risquent de s’accumuler…

Christian Cailleaux, a déjà donné vie à Prévert avec Hervè Bourhis, et à Boris Vian dans Piscine Molitor. Son trait sait parfaitement ressortir cette atmosphère des années 30, entre fêtes et outrances. José-Louis Bocquet est un des spécialistes de cette période. Il a collaboré avec de nombreux illustrateurs, notamment pour des romans graphiques sur Olympe de Gouges, Kiki de Montparnasse et Joséphine Baker.

Certainement, celui-ci sera suivi par d’autres. Le passage à la bande dessinée permet d’actualiser le talent d’un écrivain qui est encore trop considéré comme l’auteur de séries télévisées un peu ringardes.

De façon concise, cette bande dessinée reprend en l’actualisant le premier roman dit « dur », c’est-à-dire sérieux, de Georges Simenon, Le passager du Polarlys. Une manière agréable de redécouvrir le talent de cet écrivain, devenu désuet par les séries télévisées rediffusées à l’infini !

Chronique illustrée ici https://vagabondageautourdesoi.com/2024/03/03/simenon-le-passager-du-polarlys/

Ce roman graphique, richement documenté, retrace sur plus de 400 pages la vie d’Olympe de Gouges, dans son intimité et sa vie publique. Femme de lettres, libre et audacieuse, elle a côtoyé nombre de politiques et s’est battue pour l’abolition de l’esclavage et l’égalité des droits entre hommes et femmes. Son parcours et sa détermination sont impressionnants, avec le destin tragique qu’on lui connaît pendant la Révolution française... Un excellent livre si vous voulez mieux connaître cette figure historique.