Laurent Sagalovitsch
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Note moyenne : 7.33/10Nombre d'évaluations : 6
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Ce très beau roman, librement inspiré de l'histoire véridique de Stella Goldslag, est construit en 2 parties : une longue lettre de Vera Kaplan à sa fille, suivie du journal intime de Vera Kaplan.
J'ai apprécié cette construction puisque Vera Kaplan étant l'unique narratrice, elle ne laisse aucune place au jugement de l'auteur.
C'est donc face au récit brut de ce que l'être humain porte de pire en lui que je n'ai pu m’empêcher, tout au long de ce récit,, de tourner en boucle cette lancinante question : en ces temps, qu'aurais je fait ?
J'ai parfois regretté la brièveté de ce roman et j'aurais aimé en savoir plus sur chacun des protagonistes, mais en même temps, peut être est ce justement cette brièveté qui en fait toute sa force.
Afficher en entierLivre dont on a beaucoup parler pendant mon café littéraire. Avis mitigé de part et d'autre.
Je démarrais donc le livre plutôt neutre mais avec une petite appréhension (colère).
J'ai finalement été déçue. En colère, certes au vu des actions de Vera, après, on ne peut pas se mettre à sa place donc on ne peut pas "juger".
Mais finalement, c'était très moyen comme lecture. Je ne le recommande pas forcément.
Afficher en entierUn roman bouleversant qui vous touche en plein cœur !
Daniel, un jeune rabbin américain de 28 ans, s'est engagé comme aumônier auprès des Forces armées. Nous sommes en avril 1945 et rien ne l'a préparé à la barbarie à laquelle il va être confronté. Il se retrouve en Allemagne et est appelé de toute urgence à Ohrdruf où se trouve un camp de concentration rattaché à Buchenwald. Là, il va croiser le regard d'un enfant de 4-5 ans environ, mutique, à qui il va faire la promesse de retrouver ses parents. Cet enfant, sur lequel il va veiller, lui donnera la force de tenir face à l'horreur et l’innommable.
Je remercie les Éditions Buchet Chastel ainsi que Babelio qui m'ont proposé ce livre. Tout comme l'auteur et son personnage, je ne cesse de me poser des questions sur le pourquoi et le comment on peut en arriver à cette barbarie. Mais également si on a la foi, sur le silence de Dieu. Comment peut-Il laisser se perpétrer de telles horreurs ? Et pourquoi cette haine des Juifs, toujours vivante malheureusement, ce désir de les anéantir ?
« Le Temps des orphelins » est un roman qui nous plonge dans la barbarie des camps de concentration. Avec Daniel, nous allons participer à la libération des camps d'Ohrdruf et de Buchenwald. La seule chose qu'il peut faire, c'est écouter les témoignages des survivants et tenter de les aider à retrouver leurs familles en notant leurs coordonnées. Les sauveteurs sont également confrontés à leur impuissance. Impossible de nourrir les détenus correctement : ils sont tellement affaiblis qu'une nourriture trop riche ou importante les tue. Impossible de les libérer des camps immédiatement, ils provoqueraient des épidémies comme celle du typhus.
L'histoire du peuple Juif n'est qu'une longue suite de destruction, déportation, exil... J'ai été frappée par la manière dont certains psaumes datant du roi David correspondent de manière troublante avec ce que vivaient les Juifs dans les camps :
« Éternel, pourquoi Te tiens-Tu éloigné,
Pourquoi Te caches-Tu quand la détresse est là ?
Sans honte, le méchant exploite les pauvres ;
les voilà pris grâce à ses machinations.
[…] Ses méthodes sont toujours efficaces ;
les jugements de Dieu ne l’affectent pas.
D’un souffle, il balaie ses adversaires.
[…] en cachette, il assassine l’innocent.. »
Comment ne pas être bouleversés par les questions du capitaine Reuben : « Pourquoi ne vient-Il pas nous aider, Rabbi ? Ne voit-Il pas que Son peuple est en train de crever, de disparaître, d'être exterminé jusqu'au dernier ? Qu'attend-Il pour les sauver, vous pouvez me le dire ? Qu'il n'en reste plus un, plus un seul ? N'avait-Il pas promis à Moïse de nous protéger et de nous aimer sur mille générations ? Ne sommes-nous pas Son peuple élu, celui avec lequel Il est censé avoir passé une alliance censée ne jamais finir ? » Et comme Daniel, nous n'avons pas d'autre explication que la liberté que nous laisse Dieu d'agir comme nous le voulons. Laurent Sagalovitsch nous atteint en plein cœur avec cette interrogation de Daniel : « Que pouvait-il y avoir de si détestable chez nous autres Juifs pour être haïs de la sorte, au point qu'on veuille exterminer jusqu'au dernier de nos enfants ? » L'auteur alterne les chapitres qui concernent Daniel avec les lettres que lui envoie son épouse Ethel. Le contraste est frappant et apporte une note de douceur à l'ouvrage tout en montrant le gouffre qui sépare Ethel et tous ceux qui continuent à vivre une vie "normale" de ceux qui savent.
« Le temps des orphelins » est un livre d'une grande humanité qui ne cesse d'interroger le silence de Dieu. Il nous parle du pire et du meilleur de l'être humain. Il n'apporte pas de réponse et nous ne pouvons que continuer à nous demander comment il est possible à l'homme de se transformer en monstre et à espérer — hélas, je n'y crois pas trop — que plus jamais nous ne vivrons ou accepterons une telle barbarie et que l'antisémitisme n'existera plus.
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Biographie
Né en 1967, Laurent Sagalovitsch a déjà publié Dade City (Actes Sud, 1996) et La Canne de Virginia (Actes Sud, 1998, et Babel n° 601).
Fils d'une mère professeur de lettres classiques, Laurent Sagalovitsch réalise selon ses propres termes des 'études médiocres', après lesquelles il mène une dure vie de pigiste pour 'Libération', 'Globe', 'L' Evénement' et 'Les Inrock'. Il passe trois ans à Vancouver.
A 18 ans, il écrit son premier roman, et publie son deuxième en 1996, 'Dade City', polar récompensé par le 'Prix de la Fondation Hachette'.
Deux ans après, Actes Sud édite 'La canne de Virginia', où différentes voix se font l'écho du désespoir de Virginia Woolf. 'Loin de quoi ?', roman aux limites de l'autobiographie, paraît en 2005.
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