Sarah Bailey

On entre de plain pied dans l'histoire et tout de suite on ressent comme une ambiguïté de la part de la détective Gemma Woodstock, personnage torturé qui erre dans ses souvenirs. Une femme est couchée sur la table d'autopsie, une femme assassinée qu'elle connaissait depuis le lycée.

J'ai senti tout de suite que je m'étais fait harponner par l'histoire.

Gemma Woodstock a dû faire son trou dans ce bastion de la misogynie qu'est la police. Dès le début elle a su qu'elle devrait se battre pour prouver qu'elle valait autant que ses collègues masculins.

On apprend peu à peu des bribes de sa vie, son passé douloureux au travers de flash-backs.

Elle vit depuis toujours à Smithson où pratiquement tout le monde se connaît.

L'enquête que mènent Gemma et Felix, son coéquipier, nous entraîne dans l'intimité des habitants de Smithson et beaucoup dans les souvenirs de l'adolescence. Peu d'indices au départ, de nombreuses questions, des secrets de famille semblent se faire jour, une menace sournoise, de sourdes angoisses…

Ce roman est un véritable page turner. J'y ai tout aimé, l'écriture très belle qui dépeint si bien les sentiments et les douleurs, le rythme, les descriptions, les personnages, le suspense, l'enquête… et puis l'Australie ❤️ !!!

J'ai aimé Gemma, avec ses fêlures, ses zones d'ombre, ses fantômes, ses secrets, ses mensonges, ses mystères, toute la douleur qu'elle trimballe comme des grosses valises pesantes, et l'air de vivre à côté de sa propre vie, un peu en retrait, comme si elle faisait en sorte d'exister avec ce qu'elle n'a pas choisi. La résolution de cette enquête semble être particulièrement vitale pour elle. Et tout le long, Rosalind, la femme assassinée reste un mystère et on sent bien qu'on devra arriver au bout du bout du roman pour enfin savoir qui l'a tuée et pourquoi, car tout s'imbrique parfaitement.

Merci Babelio_ Masse critique et les Editions du 38 pour l'envoi de ce roman.

Une enquête journalistique des plus ardues caractérise la trame de ce thriller. Un plan savamment élaboré qui trompe le lecteur à chaque rebondissement et les coups de théâtre s'avèreront nombreux.

Une lecture très fluide qui pose l'intrigue dès les premières pages tout en ne révélant que peu d'éléments. Une jolie plume qui titille sans cesse notre curiosité au fil des chapitres, un puzzle impensable se met alors en place. L'auteure a également pris soin d'expliquer certaines références en fin de chaque section.

Sarah Bailey allient des faits anciens à l'époque actuelle et qui, remontant à la surface, provoqueront de nouveaux drames et délieront les langues pour mieux les museler ! Chacun devra alors se méfier de son prochain.

Pour Oli, journaliste quarantennaire persévérante, les investigations sembleront s'imbriquer pour former, hélas, de nouveaux imbroglios. Notre héroïne est en quête d'un scoop mais surtout de vérité, tâche des plus complexes alors que sa vie amoureuse s'obscurcit auprès d'un fiancé au tempérament trop... protecteur.

Un seul bémol pour cet ouvrage : des protagonistes à profusion, qui ont un rôle plus ou moins importants mais qui reviennent tous sur le devant de la scène et j'avoue que l'on s'y perd parfois.

Entre manipulations, mensonges et faux-semblants, l'auteure australienne a su captiver notre attention tout au long de son récit et ce jusqu'aux tous derniers mots, il est impensable de ne pas achever rapidement cet ouvrage, il est totalement addictif !

Un polar psychologique assez noir qui nous emmène en Australie. Une belle découverte malgré parfois, pour moi, quelques petites longueurs.

L’accroche est tentante : 2005. Trois jeunes femmes d’une vingtaine d’années, colocataires d’une maison. Un lendemain de « fête » : une morte, une disparue et une coupable idéale.

2015 : rebondissement dans cette affaire. Le corps d’une femme a été retrouvé, il pourrait être celui de la colocataire disparue, que tout le monde pensait morte.

Olive (Oli) Groves, journaliste, avait été chargée de l’affaire de 2005, c’est donc elle que sa cheffe envoie couvrir l’évènement. Mais Oli va devoir faire équipe avec Cooper, qui fait des podcasts pour le journal.

D’emblée, on se pose des questions. Parce que ce dossier de 2005 n’a jamais été résolu. Et la découverte de ce corps va remuer le passé. Rien n’est simple dans cette histoire qui va prendre un tour insoupçonné.

Le rythme n’est pas trépidant comme dans un thriller, alors oui parfois certains passages m’ont paru un peu longs. Mais l’auteure a su me donner l’envie de comprendre, d’avancer dans ma lecture pour découvrir le fin mot de l’histoire.

C’est bien posé, bien maîtrisé. Les personnages sont humains, c’est-à-dire complexes et fouillés. Comme Oli par exemple. Jeune journaliste en 2005, elle était la maîtresse de Dean. A l’époque, celui-ci était marié à Isabelle, une sergente chargée de l’affaire des colocataires. Depuis elle a été assassinée et Oli vit maintenant avec lui et ses petites jumelles. Rien n’est facile pour Oli…

Et puis côté professionnel il y a ce Cooper, avec qui elle doit travailler bon gré mal gré. Une journaliste de presse écrite vs un podcasteur, j’ai presque envie de dire l’ancien et le nouveau. On voit se construire une relation de travail, chacun peut apporter à l’autre et c’est intéressant.

J’ai apprécié de voir l’enquête du côté des journalistes. Le rythme un peu lent parfois vient de là, ils n’ont pas les mêmes moyens que la police, mais ça change et ça permet de voir « l’envers du métier ».

L’intrigue est bien ficelée, avec des révélations et une fin que je n’avais pas vraiment vu venir. Pourtant, en y réfléchissant, des indices sont disséminés parfois dans le texte. Mais j’étais prise par ma lecture et je n’ai pas vraiment fait attention sur le moment.