Dominique Celis

2018, Erika vit à Kigali. Pendant une année elle écrit à sa grande sœur Lawurensiya. Dans ses lettres elle raconte son histoire de couple d’avec Vincent qui l’a quitté. Elle écrit également sur la nouvelle famille qu’elle s’est construite au Rwanda et qui se compose de James son frère second hand, Manzi karatéka qui la courtise, Maman Colonel et Tonton Damas. Ils se retrouvent au bar L’Église et y boivent des bières en évoquant notamment le passé et le génocide rwandais

Dès les dix premières pages, j’ai su que le style d’écriture de l’autrice ne me convenait pas. La syntaxe et le vocabulaire ne m’ont pas emballé tout comme l’idée de ces lettres écrites à sa sœur comme construction du roman. Elles sont sensées permettre l’avancée de l’histoire. Or tout est brouillon et décousu. Le vocabulaire est simple et moderne mais le propos et l’image métaphorique me sont impénétrables. J’ai trouvé la romance entre Erika et Vincent légère voire superficielle. Je n'ai ressenti aucune émotion pour aucun des personnages.

Malgré la gravité du sujet et la nécessité du devoir de mémoire, je suis restée à l'écart des événements qui se déroulent dans la vie d'Erika. Je me suis retrouvée hermétique à l’évocation de l’horreur des massacres et viols et aux mots crus utilisés par l’autrice.

Je me suis sentie étrangère et extérieure à cette histoire et à l’univers d'Erika. J'avais l’impression permanente d’avoir attrapé une conversation en plein vol. Ça part dans tous les sens. Les personnages sont nombreux et difficiles à suivre. Un coup Erika parle de sa liaison avec Vincent, puis de son passé puis on en revient à sa vie actuelle puis sa nouvelle relation avec Manzi puis des péripéties de James. Ça m’a donné le tournis.

J'ai eu beaucoup de mal à aller jusqu’à la fin du roman.

Certaines idées sont intéressantes comme la colère et l’incompréhension des victimes à accepter la réconciliation sans la condamnation ou presque des agresseurs. J'aurais préfèré qu'elles soient traitées en profondeur plus que l'histoire entre Erika et Vincent.