David Bournas

Pour commencer, je tiens à remercier l'auteur d'avoir accepté ma demande de SP. Adorant le genre horreur, surtout en nouvelle, j'ai été plus que séduite par son œuvre. Une fois de plus, je ne regrette pas ma demande, car j'ai passé un excellent moment avec cet ouvrage.

Je ne vous présente pas toutes les nouvelles, préférant vous laissez en découvrir quelques-unes lors de vos lectures.

Vingt ans

Dans cette nouvelle, nous sommes avec un homme qui cri d'injustice pour une femme proche de lui, qui a pris vingt ans de prison. Il cri sa rage, sa douleur et sa tristesse de la savoir enfermée entre ces murs. On le retrouve à la sortie de cette même femme, une fois sa peine accomplie. Est-elle toujours la même ? Ou va-t-elle revenir totalement transformé ?

On débute avec une courte nouvelle qui nous surprend à éprouver de l'angoisse pour cet homme et ses propres démons. Je m'attendais à autre chose cependant, mais j'ai passé un agréable moment.

La tête sur les épaules.

Ici, nous sommes avec trois jeunes gens, deux garçons et une fille, dans l’enceinte d'un cimetière. Cette dernière demande aux garçons de l'impressionner et celui qui y arrivera le plus aura la chance de sortir avec elle. Ils ont pour cela, que le temps d'une journée pour trouver une idée. Idée qui, sans le vouloir, est identique pour les deux, un animal mort. Mais cela ne semble pas suffire à la jeune fille qui n'est pas impressionnée pour deux sous. Mais si un tel présent ne suffit pas ? Que pourraient-ils trouver pour la satisfaire ?

Cette seconde nouvelle est encore mieux que la précédente. Les deux garçons, sans le vouloir, vont toujours accorder leurs idées, offrant par ce fait, un cadeau identique à la jeune fille. J'ai été impressionné par le manque d'humanité qu'ils possèdent tout deux. Et que dire de la fille ?

Un fantôme amoureux

Dans cette nouvelle, nous nous retrouvons avec Patricia, une femme que la solitude écrase de part sa présence. Étant en week-end, jours qu'elle déteste par-dessus tout car cette solitude se faire encore plus présente. Mais alors qu'elle voulait procrastiner dans son lit jusqu'à midi, elle apprend une mauvaise nouvelle. Un de ses élèves est mort dans un accident de voiture et on lui demande de faire acte de présence lors de l'enterrement. Lors du retour de ce dernier, elle découvre une lettre dans sa pile de courrier de trois jours. Lettre qui va bouleverser sa vie à jamais.

C'est une nouvelle émouvante de part son histoire. Triste et tendre à la fois, elle laisse notre héroïne un souvenir magnifique et un cadeau plus beau encore.

L'ours en peluche.

Dans cette histoire, nous suivons Marianne, une petite fille de 7 ans qui rentre de l'école avec un ours en peluche, offert par le père de Noël de l'école. Sa mère, Virginie, trouve le cadeau adorable et profite du fait que sa fille à un nouvel ami pour la faire ranger sa chambre. Chose que la petite fille s'empresse de faire. Sauf qu'elle termine rapidement, à la grande surprise de sa mère qui accepte que sa fille joue dehors avec son ours. Malheureusement, Virginie va vite déchanter à la présence de l'ours, car pour elle, il a une mauvaise influence sur sa fille. Mais comment une simple peluche peu avoir une influence quelconque sur une enfant ? Et si Virginie avait finalement raison ?

Cette nouvelle et de loin ma préférée du recueil. J'ai adoré voir l'évolution de Virginie et sa paranoïa envers une simple peluche. Et le final est juste parfait.

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Je me stop la dans la description des nouvelles, préférant vous laisser découvrir les autres. Surtout que plus le recueil avant, plus les histoires sont sombre et puissante par moments. (Bon j'avoue surtout que c'est pour vous éviter une chronique longue comme mon bras.)

Que dire de plus... Le petit truc qui m'a fait rire dans ce livre, c'est le nombre de personnages appeler Virginie. Qu'il soit secondaire ou principal, on voyait souvent un personnage portant ce nom.

Parlons de l'auteur.

Malgré un livre non retravaillé, outre les fautes je pense, il a une plume fluide et entraînante. Il y a quelques maladresses par moment, notamment dans l'agencement de certaines histoires. Mais ça ne choque en rien et on s'y attend un peu, surtout que l'auteur nous prévient bien qu'il a juste posé ses idées.

En conclusion : ce fut une bonne lecture, moins horrifique que je le pensais, mais avec de bonnes touches d'angoisse et de fantastique par moment. Si vous aimez les poèmes, l'auteur semble en être friand et nous pose quelques proses de temps en temps. En tout cas, c'est un recueil que je conseillerais volontiers.

Si vous aimez les destinations de rêve façon doigts d'pieds en éventail et pif dans le mojito, n'allez pas suspendre votre hamac dans Les Terres vertes. Des esclavagistes sadiques et des criminels patentés et pas tentants errent dans une nature hostile où chaque élément ne rêve que de vous faire la peau selon des méthodes variées allant de l'atroce à l'intolérable. Sortez du hamac, je vous emmène quand même. Si.

N'allez pas croire que mon préambule vous a vendu du rêve. Nous sommes bien, dans Les Terres vertes, dans un environnement où la guerre et la criminalité sont omniprésentes, et dans lequel s'agitent tout un tas de créatures funestes, carnivores ou vénéneuses, voire les deux à la fois. Le malheureux Ismir et son compagnon Clovis rencontreront un monstre sous chaque caillou (desquels il faut également se méfier, au fait). Harpies, goules, créatures de cauchemar sous-marin, lézards volants, mantes religieuses géantes, jusqu'aux buissons et aux phénomènes climatiques, tout en veut à notre duo et le persécute avec l'acharnement de certain adjudant-chef à l'exercice des deuxième classes. Ce bestiaire étonnant fourmille de trouvailles intéressantes, mais on regrette l'austérité de leurs rares descriptions.

Cela fait partie du style, sobre, parfois même un peu terne, mais avec d'excellentes trouvailles également, et des ambiances bien posées avec efficacité et brièveté. Place à l'action, nom d'un vrank*, on est pas là pour faire des haïkus, comme disait mon adjudant-chef (qui n'avait qu'une idée très approximative de ce qu'est un haïku)

Et de l'action, il y en a ! Les péripéties d'Ismir et Clovis sont innombrables, parfois un peu répétitives, mais se succèdent sans temps mort à un rythme effréné qui garde le lecteur en haleine. En trois livres, nos héros affrontent de surprenants retournements de situation, se confrontent à des ennemis souvent anonymes, et s'ils rencontrent des gentils vraiment gentils, ils croisent aussi de purs salopiaux qu'on vous les jetterait dans un banc de karals** sans sourciller. Mais nos héros sont en lutte constante et se défendent du mieux qu'ils le peuvent dans de nombreuses scènes de combat, qui se ressemblent là aussi souvent.

Il y en a même tellement, de l'action, qu'au final, on sait assez peu de choses de l'univers pour lequel je vous ai sortis de votre hamac. Il est évoqué dans les dialogues ou dans de sympathiques petites historiettes, mais peu expliqué ou présenté dans son fonctionnement ou ses origines. De même, les personnages sont croqués à grands traits, physique, histoire et personnalité, et l'on en apprend assez peu sur eux au final. L'auteur réussit tout de même à faire d'Ismir, héros un peu banal, suiveur, malin et sans histoire, un personnage des plus attachants grâce à sa détermination, sa gentillesse, et, justement, cette banalité.

Avec quelques pointes d'humour sympathiques, des dialogues un peu plats, mais justes, Les Terres vertes fait le choix de laisser une large part à l'imagination du lecteur et de privilégier l'aspect aventure au détriment du reste. En bonne cossarde de fainéante de paresseuse de seconde classe Larret, j'aurais souhaité en lire un peu plus car la création de David Bournas a aiguisé mon appétit tout en me laissant un peu sur ma faim. Pas au point d'avaler une friture d'olgat***, mais quand même.

Je vous laisse retourner à votre hamac, en vous conseillant d'emporter avec vous Les Terres vertes et un autre mojito**** pour un bon moment de détente.

*Vrank : un lézard géant carnivore et agressif.

** Karal : à côté, les piranhas sont choupis.

*** Sorte de calamar géant.

**** L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, faites gaffe en descendant du hamac.