Olivier Cojan
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Note moyenne : 7.33/10Nombre d'évaluations : 6
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1740. Saint-Nazaire. Guinée. Saint-Domingue
Simon Levrault envisage d’épurer ses dettes avec un travail lucratif de chirurgien à bord de la Marie-Amélie. Bien que profane dans la traite négrière et la navigation, il s’engage sur ce bateau négrier au départ de Saint-Nazaire. Là, en plus de la surveillance sanitaire de l’équipage, il est responsable d’un négoce rentable d’esclave à partir de son estimation de la marchandise de Nègres. Ainsi, après une escale aux Canaries et un mal de mer violent, Simon s’attelera à la tâche en Guinée.
À l’arrivée, le navire nécessite un aménagement pour remplacer la cargaison de poudre et d’eau-de-vie contre l’entassement d’esclaves. Pendant ce temps, le capitaine présente Simon aux notables locaux, ces Français qui régentent l’omniprésence et le rayonnement de la force royale de Louis XV. Durant cette pause à terre, Simon observe. À sa grande surprise, les Noirs, êtres animés de mœurs et coutumes confirmeraient presque les propos subversifs du père Chabrier. Et malgré son humanité éveillée, Simon met en pratique sa compétence négrière de la sélection consciencieuse des Nègres, Négresses et Négrillons à leur vente aux enchères. Or, au milieu du lot, la prestance de Maüra le fascine.
Alors, après des dysenteries, des vers de Guinée, des pertes de marins et de Noirs, des conditions de vie adoucies entrainant une révolte, le voyage s’achemine enfin aux Antilles. Mais la vente de la cargaison d’esclaves à Saint-Domingue va bouleverser le destin de Simon quand M. Kerouaz enchérit pour acquérir Maüra…
MON AVIS Mon coup de cœur du mois !
Un pan peu glorieux de l’Histoire complète nos souvenirs scolaires parfois limités au « commerce triangulaire ». Ici, de nombreux détails enrichiront notre culture de films, livres ou biographies relative à la réalité douloureuse d’une exploitation outrancière de l’homme : l’esclavage. L’écriture remarquable dans un vocabulaire soutenu et très agréable resitue le contexte économique et social de l’époque. Toutes les étapes subies par des sujets voués à devenir esclaves sont distillées au fil du récit, et l’examen de conscience du narrateur atténuent la déshumanisation ambiante. Cet aspect romanesque procure ainsi l’originalité du « grand voyage » aux Antilles. L’aventure de Simon au caractère peu affirmé en apparence, va nous transporter. En effet, il va révéler une volonté effrontée. Cette illustration romanesque autour d’un fait historique nous éclaire sur une société basée sur un rapport de force humain. On comprend le chemin épineux de la conscience collective à réviser sa politique négrière.
Aussi, le schéma du trafic négrier est décrit au fil des pages. Le réalisme s’articule autour d’un éventail de personnages des différentes strates sociales selon l’espace géographie donné. Sans se prétendre être un manifeste pour l’abolitionnisme, cette fresque historique développe les pensées racistes de l’époque basée sur l’idée hypocrite d’une supériorité de la race blanche. Ainsi, l’expérience de Simon a ébranlé ses quelques convictions et se morfond alors de sa participation à une barbarie mondiale.
Il illustre bien le Français moyen indifférent à l’esclavage pratiqué dans des territoires si lointains, et à la provenance de produits alimentaires quand il peut s’en procurer. Pour son enjeu économique, les politiques ont encouragé ce trafic de Nègres géré par quelques affairistes peu scrupuleux. Il a en plus développé certaines villes côtières françaises.
Le narrateur, candide, mais intelligent et romanesque partage son analyse à travers son expérience. Exclure les Noirs du genre humain, en les considérant dépourvus d’intelligence, de sentiments, ou de ressentis, permet de rendre très acceptable ce commerce. Dans le même temps, le rayonnement de l’Europe s’appuie sur la position ambiguë de l’Église — le personnage du père Chabrier est instructif —.
Des détails supplémentaires sur https://lesparolesenvolent.com/le-grand-voyage-de-la-marie-amelie-do-cojan/
Afficher en entierVoilà un roman qui aborde très bien ce qu’a été la traite négrière c’est-à-dire le commerce d’esclaves noirs déportés d’Afrique. Ici, l’histoire se déroule dans les années 1741-1742, le narrateur Simon Levrault ne sait pas encore ce qui l’attend quand il est appelé à trier les esclaves. Ainsi, au fil des jours, à bord de la Marie-Amélie, il va se rendre compte de l’horreur qu’endurent ces derniers durant la longue traversée dans l’immensité de la mer. Il va avoir honte d’avoir fait parti de l’équipage des négriers et à côté de cela, il va aussi tomber amoureux d’une africaine, future esclave aussi, qui va malheureusement mourir atrocement.
Ce récit est celui que Simon écrit et que l’on suit en 1760 qui entrecoupe son vécu en 1742. C’est de cette manière que l’on se rend compte à quel point tout cela le hante encore et qu’il se sent mal de ne pas avoir agi, d’avoir laissé ces africains à la merci de Blancs qui les traitent comme des êtres non humains, dépourvus de sentiments.
« Le grand voyage de la Marie-Amélie » est un roman historique bien que fictif, qui ne nous laisse pas indifférent, c’est dur d’admettre que cela a bel et bien existé et là ce livre nous fait prendre conscience de la réalité de cette infamie.
Afficher en entierDédicaces de Olivier Cojan
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