Stéphane Audeguy
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Note moyenne : 6.86/10Nombre d'évaluations : 7
0 Citations 6 Commentaires sur ses livres
Les derniers commentaires sur ses livres
J'ai adoré le lire, cela fait beaucoup de bien de lire autre chose que des policiers, des sciences fictions et autres. Il est rapide et on sourit facilement à ce qu'il dit!!
Afficher en entierC'est un livre d'une grande fraicheur. Un recueil de nouvel autour du thème de la douceur. J'ai eu beaucoup de plaisir à le lire.
Afficher en entierUn livre que j'ai trouvé très complexe dans la construction mais pas dans le style. Les passages sont assez enchevetrés sans lien logique.
Afficher en entierUn bon roman qui, dans son ensemble, est ingénieux et créatif. Riche d'enseignements sur la France aux temps des Lumières, l'oeil narratif du frère aîné de JJ Rousseau est aiguisé et permet à l'auteur de montrer les subterfuges de l'époque et de l'auteur (l'épisode très célèbre du peigne est abordé ici sous un autre angle tout à fait intéressant). L'écriture de Audeguy, précise et impeccable au niveau de son lexique, accentue la fluidité d'un récit, riche en émotions.
Afficher en entierComme nombre de belles histoires, celle-ci se construit sur une successions de hasards, de rencontres fortuites et de circonstances historiques aussi imprévisibles que marquantes. Dans un petit village du Sénégal, le jeune Yacine, âgé de treize ans, est un élève assidu du Père Jean. Pas parce qu’il partage les convictions religieuses de ce colonisateur, mais «pour avoir accès au savoir des Blancs». Lui qui aspire à la liberté sans vraiment savoir en quoi cela peut consister croit pouvoir saisir sa chance quand son précepteur décide de l’envoyer à Saint-Louis pour poursuivre ses études. Muni d’une lettre de recommandation, il s’en va le long du fleuve jusqu’à la demeure de l’administrateur général de la Compagnie du Sénégal.
Quand il croise un lionceau, il croit sa dernière heure venue, car il sait que sa mère doit rôder dans les parages et qu’il n’a aucune chance face à l’animal. Sauf que l’attaque redoutée n’a pas lieu. Le lionceau affamé demande assistance et Yacine lui donne le lait qui devait le nourrir.
« Il était furieux de constater que sur le chemin de sa liberté il n’avait rien trouvé de mieux à faire que de s’encombrer d’un pareil fardeau. Mais il était aussi étrangement, profondément ému par ce nourrisson. »
Aussi, après avoir traversé le fleuve, c’est avec son nouveau compagnon qu’il se présente chez Jean-Gabriel Pelletan de Camplong, «petit homme gai au regard bon, au corps sec, et d’une laideur frappante» qui était épris d’un homme singulier, à la peau d’un noir profond, presque violet, qui se prénommait Adal.
Intrigué mais aussi séduit par l’esprit de Yacine, le directeur de la compagnie accueille le jeune homme et le lionceau sous son toit. Il va toutefois s’arroger le droit de franciser le nom du lion baptisé Kena par Yacine, qui signifie «personne» en wolof, la langue de sa tribu.
Les deux hôtes vont grandir et apprendre auprès de l’intendant qui entend faire fortune dans le commerce du Morfil (qui désigne l’ivoire brut) et de la gomme arabique. Une époque heureuse qui prendra brutalement fin en 1787. Suite à une épidémie de variole, Yacine meurt et Personne se retrouve à nouveau seul au monde.
La dépression de l’animal va prendre fin avec l’arrivée de Marie, la fille de Jean-Gabriel qui était restée à Marseille avec son épouse. À sept ans, cette dernière «sentait le frais, la guimauve et l’enfance : les narines de Personne frémissaient à son approche.» De quoi rendre jaloux le chien Hercule, son inséparable compagnon de jeu.
Si Marie ne voit aucun danger dans sa relation avec le fauve, autour d’eux les –mauvaises – langues vont se délier et contraindre le maître de céans à organiser une expédition pour ramener le roi des animaux dans sa savane. À peine libéré Personne ne songe qu’à retourner chez lui. Avec l’aide d’Hercule et après quelques péripéties, notamment le rencontre avec un couple de ses semblables, il parviendra à regagner Saint-Louis. Où une autre solution est envisagée : offrir le lion à la Ménagerie royale de Versailles.
Après un voyage dans les pires conditions, ils arrivent en mai 1788 en Normandie. « Pour Hercule et pour Personne le choc fut terrible. Ils toussèrent et crachèrent tout ce froid humide et intense qui leur piquait la truffe et leur raclait l’intérieur des poumons. »
Jean Dubois, l’envoyé de Buffon, va se charge de conduire «un lion famélique et un chien pelé» du Havre jusqu’à Versailles, dans une France qui crie famine et se soucie comme d’une guigne de zoologie. Il faut ruser pour ne pas subir la vindicte populaire et finalement constater qu’à Versailles les choses ne vont guère mieux :
« Il n’y avait pas plus de cinquante bêtes dans ce qui avait été la ménagerie la plus admirée, la plus visitée, la plus visitée d’Europe. »
Personne, le soi-disant roi des animaux, doit faire profil bas quand le peuple fait la Révolution. Supposé être le symbole de l’Ancien Régime, sera-t-il sacrifié sur le trône du souverain déchu ?
On l’aura compris, Stéphane Audeguy a trouvé derrière le destin du lion Personne une manière de nous raconter une page mouvementée de l’histoire du monde. L’argument fait mouche grâce au grand talent de conteur de l’auteur. A l’instar de La Fontaine, qui concluera cette chronique, sa fable est non seulement distrayante, mais riche d’enseignements.
Le Lion, terreur des forêts,
Chargé d'ans et pleurant son antique prouesse,
Fut enfin attaqué par ses propres sujets,
Devenus forts par sa faiblesse.
http://urlz.fr/4EER
Afficher en entierOn parle de Stéphane Audeguy ici :
2011-11-01T13:40:55+01:00
2010-07-13T19:25:15+02:00
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Biographie
Stéphane Audeguy a commencé par le cinéma, en régie d'abord, puis derrière un banc de montage. Il enseigne actuellement l'histoire du cinéma et des arts.
Son premier roman, La théorie des nuages, sort en 2005. Une bibliothécaire aimant le sperme est détachée auprès d'un Japonais collectionneur de livres météorologiques et amateur de prostituées hollandaises. Elle doit l'aider à mettre de l'ordre dans sa bibliothèque, il lui raconte les chasseurs de nuages, les vrais, les imaginaires, et finalement son histoire à lui. Le bandeau de couverture précise que cette théorie des nuages est aussi une théorie des corps, très présents dans le livre, surtout les sexes féminins, ainsi que leurs fluides. Le roman est presque unanimement salué comme érudit et drôle et obtient le prix du style et le prix Maurice Genevoix de l'Académie française.
Stéphane Audeguy récidive en 2006 avec Fils unique, l'histoire de François Rousseau, frère de Jean-Jacques Rousseau. Le point de départ est historique, François Rousseau a réellement existé. Il était aussi libertin que son frère était psychorigide, ce qui explique peut-être pourquoi le philosophe l'a radicalement exclu de ses récits. Le roman d'Audeguy est le recueil des mémoires que François adresse à son frère avant de mourir. Plus qu'un véritable personnage créant un lien avec le lecteur, François Rousseau est un guide du XVIIIe siècle, faisant de Fils unique une visite de l'époque avec ses célébrités, ses libertins et ses maisons closes. Ecrit dans un style proche de l'écriture ampoulée du XVIIIe siècle, le roman est tissé d'allusions et de références qui finissent par alourdir l'ensemble au lieu de l'éclairer. Exercice de style original sinon dans sa forme, dans son point de départ, il dédouble Les Confessions en étant d'une lecture bien plus facile. Largement apprécié par la critique, il est sélectionné pour le Goncourt et le Goncourt des lycéens, qui s'avèrent plus choqués qu'intéressés par la sexualité du XVIIIe siècle.
En 2007, il publie un nouvel ouvrage Les monstres : Si loin et si proches, ainsi que Petit éloge de la douceur.
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