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La Revanche des abeilles



Description ajoutée par jean-francois-1270 2024-04-08T09:13:24+02:00

Résumé

Albadia est une cité futuriste dans laquelle il fait bon vivre. L’humanité vit en symbiose avec l’environnement, tout en ne manquant de rien grâce aux technologies. Cependant, l’injonction au bonheur est parfois mal supportée par certains citoyens.

C’est le cas de Nacer, haut fonctionnaire au Ministère du Tout, qui peine à être heureux. Après un banal contrôle d’humeur par un agent trop zélé, sa vie si bien réglée lui échappe. C’est à ce moment qu’Ariola, une mystérieuse femme qui l’entraîne aux frontières de la légalité, surgit dans son quotidien. Qui est-elle vraiment et d’où vient-elle ?

Entre utopie et dystopie, La Revanche des abeilles de Louis Zaatar nous plonge dans un monde où la place de l’homme est repensée, et questionne notre propre mode de vie.

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Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par jean-francois-1270 2024-04-08T09:41:47+02:00

Chapitre 1

La matinée, ensoleillée et tiède, était atypique d’un mois de juin dans l’ouest de l’Eura. Quoi qu’on pût en dire, le changement se faisait sentir à l’échelle des individus. Même si la météo était variable d’un jour à l’autre, on était bien loin des insupportables vagues de chaleur auxquelles on aurait pu s’attendre à cette période de l’année. Pour un peu, on se serait crus à une époque antérieure au réchauffement climatique. Si les experts ne s’accordaient pas tous à reconnaître l’existence d’un refroidissement, les déséquilibres se faisaient ressentir. Certains affirmaient même que le niveau des eaux salées avait baissé par endroit.

Albadia n’usurpait certainement pas son surnom de « Ville du matin ». Si la lueur de l’aube faisait danser des ombres sur les façades orangées, elle réveillait surtout toute la flore qui parvenait à y survivre. Les fleurs donnaient l’impression de tourner la tête vers la lumière dans un élan solidaire. Même si ces spécimens étaient maintenus artificiellement en vie, ils restaient profondément marqués dans leurs gènes par la nature et partageaient, entre eux, les mêmes vieux réflexes.

Les bégonias, les glycines et les bougainvilliers, cultivés par des robots spécifiquement programmés à faire évoluer ces fragiles variétés, explosaient de couleurs chatoyantes. Ils tranchaient avec les nuances de gris et de blanc dominant l’essentiel des constructions du cœur de la ville. L’écoprogrammeur de faction pour la journée suivait d’un œil distrait le ballet des machines qui s’appliquaient à maintenir en vie cette végétation au beau milieu du tumulte urbain. Il était rare d’encore pouvoir profiter d’un carré de nature à hauteur d’homme quand tous les paysagistes avaient, depuis longtemps, colonisé la verticalité. C’était précisément cette rareté qui poussait les autorités à y prévoir une surveillance active de jour comme de nuit. Il n’était évidemment pas question de simplement se munir d’un arrosoir ou d’une serfouette et de gratter la terre, les genoux plantés dans le sol, pour rentrer chez soi en fin de journée, couvert de boue. Même si on répétait sans cesse qu’il fallait agir local pour penser global, cela ne servait à rien de se ruiner la santé pour sauver trois plantes. Il s’agissait, pour ces techniciens de la Nature Organisée, de déceler la moindre imprécision dans le mouvement des machines et d’y remédier en corrigeant les lignes de codes du programme qui les gérait. Si ce travail pouvait s’avérer par moments bien ennuyeux, la plus-value apportée à la biodiversité, la planète et la communauté était largement récompensée. Ces écoprogrammeurs, citoyens de catégorie minimale Simple A, n’étaient certainement pas à plaindre.

Chacun marchait dans la rue d’un pas léger, affichant l’air heureux que la Loi imposait. À chaque carrefour était posté au moins un Agent d’Atmosphère, deux le plus souvent. Ceux-ci avaient pour charge de vérifier le respect des règles par tout citoyen, rappelant à l’ordre l’un ou l’autre quidam lorsque cela s’avérait nécessaire. Cette présence humaine avait été remise au goût du jour juste après l’âge d’or de la vidéoverbalisation, dont les psychologues s’étaient aperçus qu’elle désincarnait le principe de justice et entraînait une distance grandissante à l’égard de celle-ci. Dès lors, il fut décidé de réintroduire les Agents d’Atmosphère, comme les entomologistes l’avaient fait pour les coccinelles ou les hannetons. On notait toutefois une différence importante : les Agents d’Atmosphère n’avaient pas été recréés en laboratoire sur base de l’ADN conservé à la Banque Génétique.

Nacer marchait rêveusement vers son bureau et, comme préconisé par sa hiérarchie, prévisualisait les étapes qui allaient jalonner sa première journée de la semaine : entrer dans le bâtiment, passer le contrôle, saluer chaque collaborateur, prendre place dans son espace clos, traiter des dossiers, manger son repas de mi-journée, traiter d’autres dossiers, souhaiter une bonne fin de journée, quitter le bâtiment et reprendre le chemin vers l’appartement. D’habitude, il ne se présentait physiquement au bureau qu’une à deux fois par semaine. Mais pour l’instant, le niveau de confidentialité des dossiers qu’il traitait lui imposait une présence quotidienne. À proprement parler, cela ne le dérangeait pas, mais il préférait amplement travailler depuis son domicile. La cellule virtuelle qui avait été installée à son intention par ses employeurs lui permettait de réaliser à 95 % les tâches professionnelles qu’il avait à accomplir. Le vrai confort ne résidait pas tant dans le fait qu’il pouvait plus facilement éviter les conversations fastidieuses de certains collègues du bureau que dans la possibilité de s’évader durant ses pauses pour une visite d’un musée ou une séance de surf au-dessus d’un récif corallien. L’autre jour, entre deux dossiers, il avait pu nager avec les baleines et aurait pu jurer qu’il en avait vraiment touché une. Les combinaisons connectées de dernière génération étaient tout bonnement fantastiques. On était très loin des gants haptiques que l’on employait par le passé pour barboter dans les premiers métavers. Pour l’utilisateur qui cueillait une fleur dans une simulation, la sensation s’apparentait à ramasser une clé avec des gants de boxe dans le monde réel. Aujourd’hui, il était quelquefois difficile de démêler le vrai du faux, tant les technologies avaient été améliorées. Et c’était encore plus juste quand il s’agissait de réalité augmentée.

Happé par la réminiscence de sa plongée virtuelle, il ne vit qu’au dernier moment une main gantée qui lui agrippa l’épaule.

— Monsieur  ? Vous avez l’air maussade. Il y a un problème  ?

Nacer, pris par surprise, découvrit en se retournant le visage rondouillard d’un représentant de l’Ordre. Aussi, il bredouilla :

— Mais pas du tout Monsieur l’agent, tout va bien. Je puis même affirmer que je me sens d’excellente humeur  !

Le fonctionnaire, suspicieux tant par nature que par déformation professionnelle, s’étonna de cet enthousiasme soudain. Dès lors, il décida de ne pas laisser passer l’affaire et s’engagea dans un interrogatoire qui eut tôt fait d’émouvoir Nacer.

— On ne me la fait pas. Vous marchiez, le regard vide, en étalant une forme peu discrète de spleen, et ce, au beau milieu de citoyens innocents en route vers une épanouissante journée de travail. Et à présent, vous vous permettez de mentir de façon éhontée à un agent dans l’exercice de ses fonctions, dit-il.

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Commentaire ajouté par RobertLePlana 2024-05-13T10:52:07+02:00
Diamant

« Comment leur instinct pouvait-il leur dicter de mettre de côté toutes leurs aspirations personnelles et d’utiliser leur énergie pour le bien commun ? Était-ce de l’abnégation ou de la stupidité ? »

Entre utopie et dystopie, La Revanche des abeilles de Louis Zaatar nous plonge dans un monde où la place de l’homme est repensée, et questionne notre propre mode de vie.

Bienvenue dans l’utopie la plus pure ! Beaucoup en rêvaient, Louis Zaatar l’a réalisée en imaginant Albadia, une cité conçue selon les critères écologistes les plus stricts. Dans l’excellentissime Dévolution de Nataly Roques, l’humanité finissait par être anéantie après avoir complètement négligé son environnement. Dans La Revanche des abeilles, nous partons du postulat inverse. La sonnette d’alarme a bien été entendue et toutes les mesures, même les plus contraignantes ont été prises pour éviter la catastrophe et vivre finalement en harmonie avec la nature.

Tout est parfait donc ? Circulez, il n’y a rien à voir… Évidemment que non et c’est tout l’intérêt de l’histoire. Pour qu’une telle société puisse fonctionner, il est hors de question de céder à l’individualisme, ce monstre à plusieurs milliards de visages qui arpente notre planète et n’ayant cure du mal qu’il lui fait. Non, ici, il faut jouer collectif. Chaque humain est un petit rouage de cette immense machine qui ne laisse absolument rien au hasard. Que ce soit la procréation ou le droit d’être malheureux.

Nous voyons ainsi planer l’ombre de Franz Kafka sur notre pauvre protagoniste. Sa tension trop élevée relevée lors d’un simple contrôle le place en infraction caractérisée de cette obligation au bonheur. Il sera soigné contre son gré, s’en énervera, ce qui demandera encore d’autres soins et se retrouvera par conséquent au centre d’un cercle vicieux qui menacera de le rendre fou.

Mais quel texte génial que nous livre Louis Zaatar ! L’écriture est d’une efficacité redoutable et lance un vertigineux défi à notre esprit. J’étais bien incapable de lâcher le livre. Il fallait que je sache, que je comprenne. Je voulais connaître la réponse à cette question brillamment posée par l’auteur : pour atteindre un idéal collectif, doit-on sacrifier son individualité ? Doit-on cesser d’être quelqu'un pour devenir une pièce d’un organisme plus grand ? Doit-on se métamorphoser en abeille, ne plus avoir d’aspirations personnelles et œuvrer uniquement pour le bien commun ? Sommes-nous dans un rêve utopique ou dans un cauchemar dystopique ?

Des interrogations qui m’ont passablement effrayé, car si dans Dévolution, l’humanité s’était autodétruite à cause de l’individualisme, ici elle se nie complètement et devient autre chose. Sommes-nous prêts à l’accepter et à nous sacrifier ? Rien n’est moins sûr…

Merci, Louis Zaatar, pour ce roman ébouriffant. Un très grand moment de lecture.

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