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La Grande Extinction, Tome 1 : 2025-2033 : l'ADN du chaos



Description ajoutée par Bombgirl 2023-10-08T15:11:17+02:00

Résumé

Ce premier tome décrit la façon dont des organisations suprémacistes américaines et européennes, enragées par la montée en puissance du wokisme, décident de prêter main forte au terrifiant projet du milliardaire américain Gérald Stevens. L’ADN du chaos décrit les étapes des conflits qui pourraient ravager la planète entre 2025 et 2033. Gérald Stevens sponsorise des laboratoires qui tentent de mettre au point des virus mortels en explorant les séquences de l'« ADN manquant ». Librement inspiré du milliardaire Jeffrey Epstein, Gérald Stevens a consolidé sa fortune en faisant chanter des grands de ce monde qu’il a filmés avec de très jeunes filles. Depuis ses bureaux de Boston, il charge les trois centres de recherche qu’il sponsorise, celui de Mike Temple à Bâle, celui de Uggi Gunarsson à Reykjavik, et celui d’Emma Bloomfield à Tel-Aviv, de collaborer à ce projet fou. Une course de vitesse s’engage entre les laboratoires des trois généticiens, rivaux autant qu’alliés. Le projet de mettre au point un virus sélectif propre à éliminer la plus grande partie de l’humanité va-t-il aboutir ? En refermant l’ouvrage, le lecteur implorera le destin afin que la réalité ne rejoigne jamais cette fiction apocalyptique.

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Classement en biblio - 1 lecteurs

extrait

Culte solaire en Écosse

Boston, 19 juin 2025

Peter Williams avait transité par Boston avant de gagner l’Angleterre. Il tenait à informer de vive voix Gérald Stevens de la mobilisation de ses troupes ainsi que de son prochain déplacement en Écosse. Le milliardaire avait envoyé l’un de ses employés récupérer Peter à l’aéroport John F. Kennedy pour le conduire à Boston. Des séries ininterrompues de trous d’air avaient rendu le voyage épuisant, et le vieux leader s’endormit durant le trajet. Si le chauffeur ne l’avait pas réveillé une fois à destination, il aurait sommeillé plusieurs heures dans le véhicule. Arrivé dans le hall de la tour qui abritait les bureaux des sociétés dirigées par Gérald, Peter s’annonça à la réception et, muni d’une carte d’accès, prit l’ascenseur particulier qui menait au vingt-cinquième étage dans les espaces privés de l'homme d'affaires. Il se flattait d’être l’un des rares visiteurs à connaître ce lieu dans lequel celui-ci n’accueillait que ses amis les plus sûrs. Les deux complices ne s’étaient plus revus depuis près d’un an et ils se congratulèrent longuement.

« What news, Peter ? », interrogea Gérald, qui arborait son éternel et énigmatique sourire. « C’est à moi de vous poser la question », répondit Peter. Ni lui ni Gérald n’avaient pu renoncer au vouvoiement. Chacun attendait que l’autre prenne l’initiative de l’abandonner, même si, en définitive, ce témoignage de respect en usage dans leurs organisations leur convenait. « Je vous en dirai beaucoup plus dans quelques jours, lorsque nous nous rendrons ensemble en Suisse, où mon vieux compagnon Mike Temple, ce surdoué de la biologie que vous connaissez depuis qu’il a animé un séminaire dans votre ranch, est sur le point de faire des découvertes majeures ».

Que Gérald prononce les mots « votre ranch » chaque fois qu’il évoquait le domaine du désert du Mojave dont il était le seul et unique propriétaire, était une marque de confiance qui touchait le Californien. Élégant dans ses manières et dans ses paroles, Gérald l’était tout autant dans son allure et dans ses tenues vestimentaires. À la fois chic et décontracté, portant le plus souvent des polos plutôt amples ou des chemises ouvertes sur son torse musclé, il avait tout d’un acteur hollywoodien. Du haut de son mètre quatre-vingt-cinq, il fixait ses interlocuteurs de ses yeux gris-vert que son teint mat et ses cheveux argentés rendaient plus éclatants encore. On dit parfois que les hommes aux tempes grises séduisent les jeunes femmes. Une rumeur, à laquelle Peter n’avait jamais accordé beaucoup de crédit, laissait entendre que le milliardaire disposait d’un véritable « cheptel » de belles adolescentes, mineures pour la plupart. Que cela soit vrai ou non lui était indifférent, mais il regrettait toutefois de le connaître aussi mal et de ne pas avoir noué avec lui des relations plus intimes. C’est avec une très grande attention qu’il l’écouta faire le point de la situation.

« Vous savez que Mike Temple dirige en Suisse l’un des trois laboratoires que je sponsorise dans le monde, en plus de mes propres équipes de scientifiques ici à Boston. Il est le spécialiste le plus chouchouté d’une multinationale qui est à la pointe des investigations en génétique. L'estime dont il jouit lui permet de disposer, à côté des services qu’il pilote pour cette entreprise, d’un centre particulier où il est autorisé à conduire des recherches en toute liberté, sans avoir à en rendre compte à qui que ce soit, sinon à moi. Deux autres scientifiques de génie (le qualificatif n’est en rien excessif) bénéficient des mêmes largesses que Mike Temple. C’est Uggi Gunarsson en Islande, ce généticien qui s’est rendu célèbre en séquençant l’ADN islandais, et Emma Bloomfield en Israël, qui a fait des découvertes révolutionnaires sur l’ADN juif. Je les finance tous les deux depuis près de quinze ans, ils me doivent tout, et leurs travaux sont très complémentaires. Je suis convaincu comme je ne l’ai jamais été que les trois chercheurs sont sur le point de découvrir des marqueurs propres à la race blanche, et par là de nous ouvrir les portes d’une manipulation biologique planétaire en comparaison de laquelle la pandémie du COVID-19 n’aura été qu’un jeu de cour de récréation.

C’est en Mike que je crois le plus, à la fois parce qu’il est un as de la génétique, mais aussi parce qu’il est un homme à la loyauté exemplaire, comme j’ai pu le vérifier en d’innombrables occasions. Il partage nos valeurs, et grâce à lui notre combat va franchir bientôt un seuil décisif. Mais il est prématuré de rentrer dans les détails, d’autant plus que je n’ai qu’une vue encore bien approximative de ce qu’il va nous révéler. Quand vous serez en Écosse, merci de rester disponible. J’attends l’invitation de Mike qui, suivant ses habitudes, risque de nous avertir au dernier moment ».

Gérald refusa d’en dire plus, ce qui désappointa son ami. Après une nuit dans un grand hôtel proche de l’aéroport John F. Kennedy qui lui permit de recouvrer ses forces, Peter s'envola le lendemain matin pour Glasgow.

Aberdeenshire, 21 juin 2025

Malgré la foule compacte qui se pressait dans le hall de l’aéroport de Glasgow en ce début de week-end, Peter n’eut aucun mal à identifier la silhouette de Michaël Faraday. Les deux hommes avaient presque le même âge et Peter, pourtant très fier de ne jamais se voir attribuer la soixantaine qu’il approchait, devait reconnaître que son ami anglais avait plus belle allure que lui. Toujours élégant, Michaël portait des costumes qu’il se procurait chez les tailleurs les plus réputés de Londres, tout comme il était très attentif au choix de ses cravates qu’il n'achetait qu'à Paris. Sa voix grave et bien placée laissait deviner qu’il avait été un brillant animateur de radio qui mettait à présent son talent oratoire au service de ses convictions politiques. Ses yeux très écartés et ses sourcils dessinés en un arc de cercle irréprochable donnaient à son regard une intensité très particulière. Peter crut voir un témoignage de l’estime que Michaël lui portait dans le fait qu’il soit venu en personne l’accueillir, au lieu de lui envoyer un chauffeur comme il l’avait toujours fait lors de ses précédents séjours.

« Hello Peter, happy to see you ». Point de congratulation comme cela avait été le cas à Boston avec Gérald. Le Brexit n’y avait rien changé : le protocole britannique demeurait à des années-lumière de la décontraction amé-ricaine. De crainte d’ajouter une nouvelle épreuve au vol épuisant qui l’avait conduit de Los Angeles à New York, Peter s’était offert un siège en classe affaires pour cette traversée. Le confortable fauteuil-lit qu’il avait réservé lui avait assuré un sommeil réparateur, et il arrivait reposé. Il ne fut donc pas surpris d’entendre Michaël le féliciter pour sa bonne forme. Aucun risque que le luxe remarquable de la Bentley de son hôte gâche en quoi que ce soit le voyage agréable qui l’avait amené en Écosse.

Il ne s’était jamais lassé des paysages écossais, de cette nature verdoyante qui formait un contraste si flagrant avec les sites arides qu’il quittait de moins en moins souvent. Plus encore que la riche végétation, c’est l’omniprésence de l’eau qui l'étonnait toujours. Qu’il s’agisse des rivages de la mer du Nord, dont la route ne s’éloignait jamais très longtemps, des lacs qui se succédaient et dans lesquels se reflétaient de majestueux châteaux plus surprenants les uns que les autres, ou de simples étangs déposés par une main artiste au cœur des prairies pour en faire ressortir la verdure, l’eau était partout sans être jamais la même. C’était le cas dans cette superbe région de l’Aberdeenshire. Peu bavard, Michaël laissait son ami admirer le paysage, et celui-ci lui était reconnaissant de ne pas interrompre une contemplation qui ne s'acheva que lorsqu’ils franchirent le grand portail du château de Garcoff.

« Peut-être ne vous l’ai-je jamais dit, cher Peter, mais je partage ce château avec Sir Alex Clark, un vieux camarade avec qui j’ai étudié l’économie à Oxford à la fin des années quatre-vingt. Nous avions tous les deux une représentation précise de notre avenir et les mêmes idéaux. Lui rêvait d’indépendance pour l’Écosse. Son père, qui avait milité dès son adolescence au S.N.P., le Scottish National Party, lui avait transmis ses songes indépendantistes. Quant à moi, je m'enrôlais dans divers mouvements de défense de la civilisation européenne. Après avoir tous les deux fait fortune, lui dans la production et le commerce du whisky, moi dans la banque, nous avons réuni nos moyens financiers pour acquérir le château de Garcoff. Disposer d’un lieu pour rassembler nos adeptes et mettre en place les programmes de nos actions nous était apparu comme une nécessité. C’est ainsi qu’en 2006 nous avons créé une société commune qui s’est rendue propriétaire du domaine. Quatre ans de travaux et près de trente millions de livres ont été nécessaires pour qu'il devienne habitable, et début 2010 nous avons pu bénéficier de cet outil exceptionnel que nous utilisons à tour de rôle pour regrouper nos troupes. Jamais le plus petit conflit entre nous pour l’occupation du lieu. Chacun s’adapte aux nécessités de l’autre.

La plupart de mes amis n’ont pas compris quelle mouche m’avait piqué de m’engager comme je l’ai fait en faveur du Brexit, au point de prendre la tête du mouvement politique qui militait pour que la Grande-Bretagne quitte l’Europe. Qu’elle soit européenne ou qu’elle sorte de l’Europe m’était tout à fait indifférent en réalité. Mais j’ai répondu aux demandes de Sir Alex Clark, à qui j’étais depuis longtemps redevable. Sir Alex était certain, et j’ai partagé son sentiment, qu’une sortie de l’Europe ouvrirait une voie royale à l’indépendance de l’Écosse à laquelle son père avait consacré sa vie et pour laquelle il luttait à son tour de toutes ses forces. Alors que les courants indépendantistes commençaient à battre de l’aile, le Brexit leur a donné une nouvelle dynamique, et Sir Alex est convaincu qu’ils triompheront à brève échéance. Bien que son combat ne soit pas le mien, je n’ai bien entendu aucune hostilité envers ce projet, et si ma participation me vaut l’amitié renforcée de mon vieux camarade écossais, je n’y vois que des avantages. Vous vérifierez par vous-même dans les jours qui viennent que nos deux mouvances ont des frontières très perméables. De nombreux militants appartiennent à nos deux organisations, et même quand ce n’est pas le cas, tous sont prêts à prêter main-forte aux actions entreprises par l’autre branche.

En ce premier jour de l’été, je réunis comme chaque année les membres de mon obédience. Je programme pour mes amis une cérémonie païenne pour célébrer l’astre solaire. Il m’est arrivé de conduire cette cérémonie à Stonehenge, mais j’y ai renoncé depuis dix ans. Ce site n’est hélas plus fréquentable, envahi qu’il est par les touristes du monde entier qui n’ont pas le moindre respect pour ce territoire sacré. Nous nous rassemblons donc chaque année au château de Garcoff. Vous avez peut-être remarqué, lors de vos précédentes visites, un petit temple au bord du lac dont vous n’avez pas deviné l’usage. Sa principale fonction est d’abriter tous les 21 juin nos cérémonies. Je suis enchanté que vous puissiez être parmi nous aujourd’hui et participer pour la première fois à notre culte solaire ».

Michaël installa Peter dans la plus belle chambre du second étage, d’où l’on jouissait d’une magnifique vue sur le domaine. À l’Ouest s’étendait un espace forestier entretenu avec soin où alternaient pins sylvestres et bouleaux. Entre le château et la forêt, des rangées de bruyères aux fleurs violettes formaient comme un tapis. Le long des rives, dans la vaste prairie à laquelle le travail des jardiniers parvenait à conserver un aspect sauvage, émergeaient du gazon boutons d’or et cirses roses, dont les couleurs offraient par contraste aux eaux du lac des teintes ravissantes. Les yeux remplis de ces belles images, Peter n’eut aucun mal à s’assoupir. Après quelques heures de repos, il rejoignit son hôte et les deux hommes déambulèrent dans la propriété afin d’échanger leurs informations. Ils se félicitèrent de partager le même diagnostic : l’explosion de haine qui s’amplifiait d’année en année envers la race blanche avait l’heureux effet de rallier à leur cause quantité d’individus jusqu’alors timorés ou indifférents. Aux États-Unis et en Europe, la vraie difficulté était depuis deux ans d’encadrer les nouveaux venus alors qu’ils avaient l’un comme l’autre tant peiné pour étoffer leurs maigres troupes dans les deux premières décennies du XXIe siècle.

« Lorsqu’en 2020 des antifascistes d’Afrique du Sud déboulonnèrent la statue de Cecil Rhodes, l’ancien Premier ministre de la colonie du Cap, et que quelques jours plus tard leurs homologues britanniques s’attaquèrent devant le Parlement de Londres à la statue de Churchill en taguant le mot « raciste » sur son socle, je pensais qu’on avait atteint le sommet de la furie antiblanche. Quel naïf j’étais ! On débaptisa bientôt le livre de notre grande romancière Agatha Christie Dix petits nègres pour le renommer Ils étaient dix. Et depuis cinq ans aucune des sculptures érigées en l’honneur des héros de notre histoire n’a été épargnée. Chaque semaine se tiennent des rassemblements au cours desquels les manifestants hurlent leur haine de la civilisation européenne. Notre police est débordée, des dégradations toujours plus étendues sont à déplorer. Les habitants désertent les centres-villes, les commerces ferment. Beaucoup instrumentalisent les thèses écologiques pour justifier leur installation à la campagne dans le but d’éviter de fournir aux radicaux un motif de dénoncer leurs départs ». « Nous vivons les mêmes évolutions aux États-Unis, à la différence près que cet exode a débuté chez nous beaucoup plus tôt, et que la violence des manifestations y est très supérieure. Rares sont les rassemblements qui ne se soldent pas par des pertes humaines », ajouta Peter.

Pendant que Michaël surveillait les ultimes préparatifs de la cérémonie solaire qui se déroulerait en fin de journée, Peter l’informa du peu qu’il avait appris de la bouche de Gérald. Mais il s’étonna, sans rien en faire paraître, de son indifférence à ces annonces. « Une autre source l’aurait-elle averti ? », se demanda Peter, quand il obtint la réponse qu’il souhaitait sans l’avoir sollicitée. « J’ai téléphoné il y a une semaine à Mike Temple pour qu’il me tienne au courant de l’avancée de ses travaux. Il nous avait mis l’eau à la bouche en avril dernier lorsqu'il était venu à Garcoff évoquer ses recherches devant mes militants. Il n’a sans doute pas eu l'occasion de signaler notre échange à Gérald, qui vous a chargé de m’informer d’éléments qui sont déjà en ma possession. Mais peu importe, puisque ce quiproquo a eu pour effet de vous conduire ici, où je n’avais plus eu le plaisir de vous voir depuis si longtemps ».

Quand le soleil qui jetait ses derniers feux à l’ouest du lac irradia sa surface de sublimes nuances dorées, les militants païens de Michaël se regroupèrent entre les piliers du temple. Le leader anglais l’avait fait bâtir selon les règles les plus précises du calendrier astronomique, si bien que les deux plus hautes colonnes formaient avec le fronton un superbe cadre entre les bords duquel le grand astre plongea pour laisser place à la nuit la plus courte de l’année. Peter ne saisit que des bribes des vieux poèmes gaéliques récités par les militants. Puis un feu fut allumé au centre de la dalle, autour duquel s’installèrent en cercle les participants, qui répondaient « présents » à l’énoncé du nom de leurs camarades disparus.

Une profonde émotion était palpable, dont Peter ressentit les vibrations, lui dont la sensibilité était loin d’être le caractère dominant. « Michaël ne m’en voudra pas si je m’approprie ce superbe rituel », pensa-t-il. Il imaginait avec bonheur ses troupes réunies les soirs d’été devant le ranch californien. Des chants ancestraux résonnèrent pendant plusieurs heures, dont tous les militants connaissaient chacune des paroles, ce qui là encore l’impressionna. Il faisait nuit noire quand la cérémonie s’acheva et que Michaël le reconduisit jusqu’au deuxième étage en lui souhaitant un repos mérité. « Merci pour tout, cher Michaël, vous m’avez fait vivre un moment très fort que je ne suis pas près d’oublier », lui dit-il en refermant la porte de sa chambre.

Le lendemain matin, les deux hommes appelèrent Gérald afin de savoir où en était le projet de déplacement à Bâle. Le milliardaire leur annonça que Mike Temple venait de confirmer les découvertes majeures de son équipe et qu’il les attendait tous les trois en fin de semaine. Ils avaient donc tout loisir de profiter de ce début d’été pour visiter les sites que Peter ne manquait jamais d'admirer lors de ses séjours en Angleterre. Michaël organisa un circuit à la fois touristique et militant au cours duquel les deux hommes arpentèrent la belle campagne anglaise, sans oublier de contacter les principales associations britanniques en lutte pour la civilisation européenne.

Les kilomètres parcourus ne furent jamais pesants pour Peter, tout autant en raison du confort exceptionnel de la Bentley de Michaël, que des passionnants échanges avec son ami anglais. Deux d’entre eux le marquèrent plus que les autres. Le premier, peu après le départ du château de Garcoff, lorsque Michaël lui exposa avec une clarté admirable l’idée de Singularité dont il n’avait qu’une connaissance approximative. Il lui décrivit la Singularité comme ce moment proche de nous, que les transhumanistes situent aux environs de 2035, où l’intelligence artificielle nous dépassera. « Les transhumanistes considèrent que les robots deviendront incontrôlables, et que si nous ne nous préparons pas à affronter ce défi, c’en sera fini de notre espèce. Beaucoup croient que l’unique stratégie à mettre en œuvre afin de ne pas perdre la course déjà entamée entre notre intelligence biologique et l’intelligence artificielle consistera à augmenter nos capacités. Ils font le pari de l’hybridation de l’homme et de l'ordinateur. C’est le cas d’Usk Lemon, qui a pour objectif de relier nos cerveaux à des cerveaux électroniques. Il imagine des " lacets neuronaux " qui nous permettraient de bénéficier de la mémoire absolue de nos machines sans abandonner nos qualités humaines d’invention et de créativité ».

Le second échange qui se grava dans son esprit est celui qui donna à Michaël l’occasion de préciser sa vision. « Je crois comme vous en la vie, et c’est pourquoi je me suis toujours situé à distance des lubies transhumanistes ». Comment ne pas croire en la vie et en sa prodigieuse inventivité, pensa Peter, quand on a le privilège de vivre dans des paysages aussi fascinants ? Comment ne pas y croire au sein de cette nature luxuriante qui contrastait tant avec la sombre aridité du désert californien ? « Pour moi », lui confia Michaël, « il est irrationnel et même absurde d’imaginer que la créature puisse dépasser son créateur. Que nous ayons pu construire des outils extraordinaires dotés d’intelligence artificielle est une preuve parmi tant d’autres des exceptionnelles dispositions du vivant.

Ce qui a freiné jusqu’à présent notre évolution, c’est le mélange des races : alors que tout est allé très vite tant que la race blanche dominait le monde, alors que les plus grandes inventions se sont accumulées jusqu’au milieu du XXe siècle, toutes à mettre au crédit de notre race, nous sommes aujourd’hui les témoins d’une décadence sans équivalent dans l’histoire. Les non-Blancs veulent nous éliminer. Leur première stratégie est de culpabiliser les plus fragiles d’entre nous, de les amener à se flageller en permanence et à multiplier les déclarations de repentance. C’est le stade dans lequel nous nous trouvons. Lui succédera une seconde étape, dont les prémisses sont visibles depuis les manifestations de 2020 qui ont suivi le décès de George Floyd : la lutte à mort contre les nôtres, l’instauration d’une guerre des races qui saura se parer pendant quelques années encore de l’auréole de l’égalité et du combat en faveur des droits de l’homme ». 

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La Grande Extinction, Tome 1 : 2025-2033 : l'ADN du chaos

  • France : 2023-08-30 (Français)

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