Alain Zirah

Rock Fictions (1976-2016)

40 ans de Rock fantasy et de science-fiction

Il est normal pour Alain Zirah, grand écrivain, de commencer par son testament.

Acide Rock/Rock’n’roll Suicide (écrit en 1979) : la critique est aisée mais l’art est difficile. Nous voulons tous dormir, certains jours, pour oublier la bêtise, les habitudes, la grisaille d’un quotidien négatif et hideux. Il se voit quitter ce monde hostile, hostile à son talent aussi. Oui, certaines personnes qui l’entourent ont été d’une cruauté sans nom pour avoir cherché à le salir et pourtant il a toujours en tête le jeune homme épanoui, heureux de vivre.

Embarquement pour Cythère, pour traverser le Styx avec Caron, nous le ferons ensemble. Ainsi qu’avec Jean Cocteau ou la mort l’attend au-delà du miroir. Alain Zirah a la volonté de vivre comme il a la volonté de mourir. C’est un homme d’action. C’est l’homme qui marche de Giacometti. C’est le Total Artist !

Quel lyrisme ! Choisir l’élixir de mort au lieu de l’élixir d’amour ? L’habitude tue l’homme. Bien sûr, nous ne pouvons pas être et avoir été, nous le savons. Alain Zirah est un très bel homme donc il est plus dur de perdre sa beauté. Serge Gainsbourg parle de la beauté cachée des laids, des laids, qui se voit sans délai, délai. A quel prix évaluer la défonce et la mort ? Alain Zirah nous décrit la mort en direct, c’est de la télé réalité non ? Bien sûr, il est poète et il est mon frère...

Pour créer des mondes fantastiques, Il n’a pas eu besoin de paradis artificiels comme Verlaine, Baudelaire, Rimbaud et les autres. Le génie n’est jamais reconnu. Oui, il ira au-delà des mots, au-delà des maux ! Il le pourra ! AZ me fait penser au film More, on peut entendre mort en français, dont le personnage est une fille blonde aux cheveux courts, anglaise, qui a fait fureur dans les années 70. On ne choisit pas sa vie, autant choisir sa mort. Il n’a pas à avoir honte, AZ. Nous sommes tous prisonnier de quelque chose. Il n’y a pas de certitude : nous l’aimons au contraire, notre frère, pour son humilité !

Avec Rock’n’roll Animal, le disque de Lou Reed « il s’envoie en l’air ». Il a un flash. Il est le messie surréaliste et psychédélique. Il a du Dali en lui. Le rêve est désenchanteur, la réalité reprend ses droits. Alors, dans la nuit froide nait un univers fantasmagorique The rise and fall of Ziggy Stardust and the Spiders from Mars de David Bowie.

Il vit des phénomènes hallucinatoires peuplés de monstres répugnants qui l’avilissent. C’est l’orgie ! La présence des premiers androgynes bisexuels transforme de nouveaux mutants. Il y a quelque chose du film Orange mécanique, un chef d’œuvre à ne pas manquer, dans la description d’Alain Zirah.

Mick Jagger sera toujours le number 1 des Rolling Stones. Maintenant les fantasmes continuent à New York où Time is Money ! Et toujours les croix gammées ! On peut tuer tous les nazis, encore que ? Mais comment tuer une idée, par une autre idée. Pourquoi pas un tunnel black and blue ? Un tunnel à la recherche de la lumière, à la conquête du saint Graal !

AZ nous fait partager à la séance de spiritisme de 1976 : il imagine un futur, en 1983, où trois éminents scientifiques américains font apparaitre du centre d’une table, en quelques minutes, une silhouette humanoïde.

La matière prend corps avec une couleur de plus en plus verte. C’est un soldat japonais, le dernier possesseur de cette table qui prend contact avec les trois hommes. Il en tue un, puis deux. Encore ensanglanté, il tire au jugé. Par contre, Bruce renverse la table et le fait disparaitre dans la cheminée : la créature venue d’outre-tombe happée par les flammes ! Tout le monde l’accusa d’avoir tué ses deux amis : pourquoi les avait-il tués ? Pourquoi niait-il son crime ?...

Cette histoire est fascinante. Le pouvoir du mental ! Nous pouvons faire déplacer des montagnes. Une expression, c’est aussi la force du spiritisme. Ces trois hommes se concentrent vers le même objectif : ils sont sur le chemin commun de la séance. Croire à l’incroyable, pour d’autres, c’est la chasse aux sorcières, la guerre aux médiums, aux marabouts et aux guéridons ! Quoi de plus rassurant que de vivre dans l’évidence, l’habitude étant une seconde nature ! Pourquoi réveiller les mémoires d’outre-tombe ? Parce que cela dérange : l’homme a besoin de certitudes pour vivre. Sinon quoi ? Il faut remettre en question les bases, les acquis, pour conquérir pour s’ouvrir à une autre dimension... Communiquer avec l’au-delà, c’est aussi le rêve de l’homme : c’est frôler l’excellence grâce aux sciences occultes. Ma mère était médium. Moi, Ghislaine Layani, elle n’a transmis son don de voyance : je suis une femme à fleur de peau.

Dans la séance de spiritisme de 2013, les kamikazes sont conditionnés pour tuer les américains comme les nazis (des orcs en uniformes SS) ont été conditionnés pour tuer les juifs. La bible dit :

« Tu nais poussière et tu retourneras poussière. »

Spiritisme pornographique de 2016 annonce la mort du grand David Bowie, Prince, George Michael, donc Wham, Mohamed Ali, la princesse Leïa de Star Wars.

L’art divinatoire existe depuis que le monde est monde, de la pythie de l’antiquité aux médiums de nos jours on parle de parapsychologie et d’alchimie (Une référence à L’Alchimiste de Paulo Coelho, incontournable !). Tous les plus grands ont toujours consulté des voyants ou extralucides. Que ce soit pour les guerres, les attentats aussi annoncés par la numérologie et l’astrologie (différentes approches, bien sûr). Il est évident que pour les régimes totalitaires, l’obscurantisme est de mise ! Il faut tuer le savoir, le faire savoir. C’est à nouveau les autodafés du nazisme, du spiritisme !

Le comte de Saint Germain est une figure emblématique du spiritisme ou du paranormal : tout le monde disait qu’il avait percé le secret de la pierre philosophale, c’est à dire de transformer le plomb en or. L’histoire de la table en nacre du comte de St Germain est extraordinaire ainsi que celle de son majordome. Le Centre d’Informations de Recherches et Consultations sur les Expériences Exceptionnelles, connu sous le nom de Circé (déesse fille du soleil Hélios) s’en empara. L’esprit de la table prit corps : ce fut une jeune femme portant une burqa sur une chemise bouffante. Une soldate morte à Alep, en Syrie, en 2016. Elle danse sur la petite table. Normal de côtoyer un esprit revenu de chez les morts ! Le plaisir ! Les trois chercheurs français la font revenir à la vie et la font jouir. Or elle est conditionnée pour tuer les chiens d’infidèles tue au nom du djihad plutôt que de recommencer une nouvelle vie.

Ecrit en 1977, l’homme de Terra III, c’est d’abord l’histoire d’un vieux couple à problèmes ! Parfois, la haine remplace d’amour. Mais alors, l’habitude s’installe froide comme la mort. L’homme est-il hypocondriaque et fou ? Drogue, cocaïne, il fond dans la défonce, insultes et frustrations. Comme le fait dire Bizet à Carmen, l’amour est enfant rebelle qui n’a jamais connu de loi. Pour certains, c’est un tango ! Devant le miroir, il voit un bouton noir sur son front et ça l’obsède. Il n’arrive pas à le faire gicler... Le bouton s’avère être une tête sphérique aux yeux globuleux et à la gueule ouverte : monstrueux, quoi ? C’est kafkaïen (la métamorphose).

Michel veut communiquer avec le Diable, penser à la Divine Comédie de Dante. L’Enfer et le Paradis ! AZ colore avec le vert, décidemment, le verdâtre, le vert foncé : normal, il pense en couleurs, en cinéaste et il est artiste peintre ! Le mollusque de l’homme dit un mot :« Terra III...» comme dit ET de Spielberg : « Maison... ET ».

On pense encore et bien sûr à ce grand réalisateur, voire le plus grand réalisateur américain et son film Rencontre du Troisième type.

L’adultère existe depuis que le monde est monde. Ça donne d’innombrables vaudevilles ou les cocus sont à la page. De Courteline à Feydeau, pour moi qui ai joué longtemps au théâtre « La peur des coups » de Courteline, le seul intérêt de la burqa pour la femme est qu’elle peut tromper son mari sans être vue ! Le principal est de ne pas se faire pincer, comme disait Courteline.

Comment expliquer la folie ? Il y a l’Eloge de la folie, or, en psychanalyse, ce mot ne se peut, n’existe pas ! Le personnage est un paranoïaque mythomane à tendance hypocondriaque, voire obsessionnel. AZ évoque les emmerdeurs (Jacques Brel face à Lino Ventura pour Claude Lelouch).

Un point noir sur un front qui devient un Lilliputien : normal puisque c’est une rencontre avec un troisième type. Nous communiquons grâce aussi à la télépathie (une empathie aussi suffit !). L’homme de Terra III meurt d’une explosion dans sa tête, figé sur le néant. No comment ! Alain Zirah réécrit Kafka avec son univers de Total Artist.

La déesse de Verre, écrit en 1976, présente Rosalinda ? Un joli prénom pour une femme qui vous plaque ! Peut-être est-ce mérité ? Gabriel, le personnage d’AZ vit une réalité fantasmagorique et d’une dimension cinématographique.

Si vous allez à Figueras, vous pourrez visiter le musée de Dali : Des œufs blancs géants surplombent et entourent le musée rose. Chez Alain Zirah Dali est toujours présent. Le symbole de l’œuf représente la naissance dans l’eau. Que dirait la psychanalyse ? Là, je ne pourrais répondre à la place d’AZ et puis il y a le chiffre neuf, souvent dans son œuvre...

Alors, il nous parle d’un radeau : le radeau de la méduse de David ! Allez au Louvre l’admirer. Oui, sa déesse de verre est un sexe symbole. Du verre pur étincelant et transparent qui nous touche en plein cœur. Tout est clarté, luxe et volupté chez elle, même sa voix... Qui n’est pas hypnotisé par sa beauté ? C’est le piège de cristal à la voix cristalline ! Une déesse dominatrice, quoi de plus normal puisque c’est une déesse ! Il faut des dominés et des dominants : la nature le prouve. Et puis, les hommes finalement aiment et prennent du plaisir à être dominés ! Le jeune puceau, rouge de honte, nu devant la déesse de verre qui se moque de lui, c’est plus que hard. Ça vaut son pesant d’or, non, son pesant de verre ! Le verre peut trancher couper, glacer, poignarder, torturer : Est-ce l’Enfer la déesse ? la maitresse est sadique et pourquoi pas ? Elle incarne le pouvoir dictatorial, normal ! On vit la damnation de Faust, la relation sadomasochiste, la domination de la Terre entière. Pour Alain Zirah le Diable est une femme, la déesse de verre. Tout le monde parle de Satan, Belzebuth, Méphistophélès, pourquoi le Diable ne serait-il pas bisexuel ?

La déesse de verre, dans sa version de 2013, montre Ophélie. Je pense à Ophélie de Rimbaud, « la blanche Ophélia flotte comme un grand lys». AZ nous parle encore et toujours d’un de ses thèmes favoris, l’eau. En tant qu’artiste peintre, j’y vois les tableaux d’Ophélie de Monet , Millais et Addie Hirschten.

Un couple d’adolescents, avec une différence de niveaux, Frank Dujardin étant universitaire et elle coiffeuse. Elle le plaque. AZ invoque l’hypnose. C’est du domaine de la psychanalyse. (Freud y a recours pour atteindre l’inconscient). Un pouvoir dont se sert la maitresse. Alain Zirah colore toujours ses yeux en vert. Il adore le vert, vert espérance. Je pense plutôt à un orque (voir les orcs aux uniformes SS dans le chapitre Parsifal de son livre Dieu a créé la femme à son image)

Bien sûr que le chef est taillé d’un seul coup de rasoir tranchant aussi comme du verre... Heureusement, le thème de l’eau revient.

Violé intimement dans ses pensées, il aurait été massacré par les monstres du chef... Bande dessinée, réalité, fléau, survie, le chef toujours et le jeune homme voient sortir de l’eau une femme sexe-symbole à la coiffure de sirène : Sirène ou méduse de la mythologie ? Pour Ulysse, il faut boucher les oreilles de ses matelots pour ne pas écouter le chant des sirènes qui voulaient faire sombrer le bateau.

Reine froide comme une pierre, comme du verre ! Elle domine le radeau humain où elle entasse ses esclaves. Normal ! Une méduse qui a une emprise psychique sur un chef humanoïde et sur un terrien. Dans la tête de l’adolescent explosent des bandes dessinées. Moi je lis bande à l’impératif. Je pense aussi à bander. Peut-être est-ce déplacé ? Peut-être que comme Serge Gainsbourg « je pense queue ». C’est une bonne fellation ! ça recommence encore et encore, comme en 1976, elle enchaine, elle provoque, elle veut non seulement sa peau, son mental, mais la Terre toute entière. Lui, toujours puceau, il bande dur, face au cynisme de la télépathe. La culpabilité judéo chrétienne pour la jouissance non pas comme le chante Serge Lama « c’est toujours comme ça la première fois ».

Erotique plus hard encore ! Ça décoiffe le marquis de Sade et de loin ! Mais c’est encore une autre dimension, celle d’Alain Zirah. Pas question de s’opposer à la maitresse, tranchante comme un rasoir ! Il n’est qu’un esclave de plus, en verre, sur son radeau, mais aussi un ver de terre.

AZ adore la beauté des pieds : il prend son pied aussi. La couverture de son livre Dieu a créé la Femme à son image représente les jolis pieds de sa compagne, la déesse noire. La déesse de verre adore piétiner le sexe de son puceau. Il lèche ses pieds ; être son esclave à vie est sa raison de vivre ! Peu lui importe la soumission de toute la planète ! Du comportement hypersexuel au fétichisme obsessionnel, la maitresse est toujours diabolique.

Alain Zirah écrit son livre Rock Fictions (1976-2016). Quarante ans se sont écoulés. C’est un visionnaire. Il avait déjà imaginé le serveur Wikipedia avec des réponses à toutes les questions. Tout ce qu’il nous raconte est d’actualité. Ses textes n’ont pas pris une ride, tout comme lui.

Avec son livre Rock Fictions (1976-2016) Alain Zirah crée l’un des chefs d’œuvre de la Société des Ecrivains.

Le génie n’a pas d’âge ! Il traverse les années, les siècles...

Ghislaine LAYANI

Ecrivaine, critique littéraire et artistique, psychanalyste auteure du livre Questions-Reponses de Psychothérapie (Freudienne) artiste multi talents et pluridisciplinaire

Les secrets du plus grand festival du monde

Le festival de Cannes raconté par le fondateur des OFF de Cannes.

Comment se passe vraiment le plus grand festival du monde ? Comment avoir une vie de rêve pendant dix jours ? Comment fait-on pour monter sur le tapis rouge ? Comment côtoyer les plus grandes stars internationales dans les palaces et les soirées privées ?

Artiste amateur ou professionnel, découvrez tous les conseils et les anecdotes qui vous permettront de gagner du temps et, comme l’auteur, de côtoyer stars internationales et professionnels du cinéma, de la musique, de la mode. Producteurs, distributeurs et médias seront à votre portée.

Des jeunes femmes bafouées ou trahies par des hommes vont mener leur propre justice et leur vengeance sera impitoyable...

UN ROMAN FANTASTIQUE HALETANT EN PRES DE 400 PAGES. Editions Thierry SAJAT - 20€