Michel Houellebecq

Pour ce qui est de la réflexion sur le tourisme contemporain et le malaise de la civilisation occidentale en revanche, c’est assez intéressant. Mais le ciment littéraire est absent. Par contre, j’ai littéralement adoré la fin. Quand tout s’écroule. Lui et son monde. Lui et le tourisme qu’il avait contribué a créer. L’histoire d’amour à laquelle je ne croyais pas une seconde, paradoxalement, là, jaillit. Et prend corps avec la chute. Sa mort la rend vivante, et justifie toutes les autres pages soporifiques. c’est encore une fois littéralement paradoxale puisque les 80% du roman digne- comme le disent d’autres commentaires- d’un roman de gare, constituent pour le héros l’ultime et seule parenthèse de bonheur de toute sa vie. A croire que la beauté ne jaillit que dans le malheur. Même à travers l’écriture. C’est donc un livre énervant.

(Commentaire originellement écrit le 24 mai 2022) : À la fois un bon et un mauvais livre. Mais si la qualité de l'écriture donne envie de découvrir la poésie de l'auteur, la narration me paraît tant dangereuse que désespérante. C'est un bon livre car il remplit les objectifs de son auteur, mais il ne me plaît pas.

Les livres de Michel houellebecq sont addictifs. Les thèmes sont largement documentés et quand je commence à le lire je ne peux plus m'en détacher.

La force de Houellebecq dans ce roman est de mélanger fiction et réalité. Il faut avoir beaucoup de recul et de modération pour ne pas se laisser entraîner. Notre héros est à la base non croyant...mais il n est pas athée, c est tout le paradoxe houellebecquien L auteur nous bouscule, nous pousse à nous interroger sur la place de la religion dans nos sociétés défaillantes et déclinantes.Ses réflexions sont honnêtes, sincères et très en phase avec la crise spirituelle et identitaire que nous traversons.Je me suis retrouvée dans ce questionnement. Tout à chacun devrait d ailleurs de manière détachée lire se livre pour ne pas se soumettre au diktat de la pensée unique médiatique.

Certes, c'est très bien écrit, malgré un style très brutal. Certes, le fond est souvent juste. Mais ce livre est désespérant. Déprimant. Tellement sombre qu'on n'a pas réellement l'envie de s'y plonger à part avec l'espoir d'y trouver une lueur d'espoir justement. Et non, on ne la trouve pas. Du même auteur j'ai préféré, et de loin, Plateforme, Soumission, La possibilité d'une Ile ...Auteur génial mais très inégal !

Tout ce que dépeint Houellebecq peut paraître triste, morne, ennuyeux, mais avec lui il faut savoir lire entre les lignes. J'ai bien aimé le personnage de François, professeur d'université spécialiste de Huysmans (écrivain naturaliste converti au catholicisme à la fin du XIXème siècle, ce choix n'est pas anodin et apporte beaucoup de richesse au texte). Au niveau du prénom du héros, faut-il faire un rapprochement avec le personnage de Bayrou ( premier ministre crétin du gouvernement Ben Abbès ) dont le prénom n'est pas cité ? Le style de Houellebecq est toujours froid, clinique, mais honnêtement sa misanthropie m'a fait beaucoup de bien. Le monde universitaire est très bien décrit."Soumission" est-il meilleur ou moins bon que les précédents ouvrages de Houellebecq? Sa grande originalité se suffit à elle même et puis la fin du roman est croustillante comme une feuille de brick.

Ceux qui qualifient ce livre d’islamophobe n’y ont rien compris ou alors, ils ne l’ont pas lu. Car il ne s’agit absolument pas d’islamophobie mais d’islamo-réalité : le scénario imaginé par Houellebecq est parfaitement plausible; la France de « Soumission » pourrait ne pas être une fiction et en un sens, cela rend ce livre encore plus effrayant que celui de Tchoudinova. Car ici, l’Islam s’implante en France en douceur, de manière extrêmement insidieuse. Les musulmans ont compris que pour réussir à prendre le contrôle du pays, il leur fallait éviter d’effaroucher le bon peuple français : pas d’interdiction des autres cultes, pas de voile obligatoire pour toutes et alcool toujours en vente (les récents convertis continuent d’ailleurs à en boire comme avant !). Par contre, les musulmans ont mis la main sur le ministère de l’Education nationale : ils savent que celui qui contrôle l’éducation des enfants contrôle le futur ! La civilisation occidentale ne va pas être combattue; elle va tout simplement s’éteindre doucement; c’est juste une question de temps.

Si vous avez déjà lu Houellebecq, c'est bien simple : l'écriture est toujours aussi clinique froide et détachée, la mélancolie de l'auteur toujours perceptible, son personnage central a encore une vie affective ratée, il est encore enfant unique et détaché de sa famille. Comme d'habitude il part faire un tour en province et nous vante les escapades de Petitrenaud. Encore une fois il s'appuie sur des personnages réels et les intègre à son histoire. Maintenant je n'y ai rien vu d'islamophobe, donc les nazillons en quête de littérature appuyant leurs fantasmes seront déçus. Ce qui m'a déplu : cette espèce d'apathie et de complaisance malsaine dans laquelle le personnage se glisse pour justifier sa conversion, mue uniquement par opportunisme et prédation sexuelle. Bref ce n'est pas un roman d'anticipation ni de science fiction, mais une vision très pessimiste d'un futur possible dans lequel le peuple accepterait sans difficultés ce basculement politique.

Chaque année, j'aime bien lire un Michel Houellebecq ... Cette année, j'ai choisi le livre avec lequel il a remporté le prix Goncourt en 2010. J'ai bien reconnu la plume que j'aime tant mais je dois dire que son personnage contrairement aux autres m'a profondément énervée, je ne l'ai pas compris ! Je suis maintenant habituée aux personnages dépressifs voire nihilistes de Houellebecq, en général j'aime bien car ce sont des hommes qui n'ont plus d'espoir et qui ne croivent plus en la vie mais ce Jed Martin n'a aucune raison d'être comme ça ... Jeune artiste, il débute dans la photo et grâce aux photographies des cartes Michelin, il va connaître le succès et avoir une certaine notoriété. On dirait (si j'ai bien compris) qu'il déteste ça ... Sitôt qu'il réussi dans ce qui le passionne, aussitôt il s'en désintéresse ! pareil avec la peinture ... Dès que son nom commence à être reconnu, il abandonne ! Pareil dans sa vie privée, il a la chance (comme dit Beigbeder) d'avoir conquis le coeur d'une des plus belles femmes de France, ils s'aiment mais il ne fera rien pour cet amour ! Au contraire, il s'en désintéresse. Idem avec son père ... Ce personnage est très énervant !

Ce que j'ai aimé par contre dans ce livre c'est que l'auteur se met en scène et j'ai trouvé très intéressant le regard qu'il porte sur lui-même.

Bref, ce n'est pas le livre de Houellebecq que j'ai préféré mais je suis contente de l'avoir lu ! Si vous n'avez jamais lu cet auteur, je vous conseille fortement de lire "soumission" ou "sérotonine" qui pour moi sont des livres vachement plus intéressant que celui-ci ! L'année prochaine, j'hésite entre la possibilité d'une île ou les particules élémentaires ... Je verrai.

Je n’ai pas apprécié cette livre. Je ne partage pas les idées de l’auteur.