Cécile Marre

Merci aux éditions Anne Carrière pour l’envoi de ce roman.

Malheureusement, on est pour moi loin du coup de cœur puisque j’ai eu beaucoup de difficultés à rentrer dans l’intrigue du roman et à apprécier celle-ci, pour des raisons que j’évoquerai dans la suite de cette mini chronique. Néanmoins, il s’agit d’un roman bien écrit qui, je pense, saura trouver son public.

J’avoue qu’au vu du résumé, je m’attendais à davantage d’action et de politique. Or, l’aspect spirituel du roman avec le Lieu de la pensée et le Lieu de silence m’ont prise un peu au dépourvu. En effet, si j’ai trouvé intéressant cet aspect du roman, ce n’est pas non plus forcément le genre de fantasy vers lequel j’ai tendance à me tourner et je suis donc un peu restée sur ma faim concernant les autres caractéristiques du roman et de l’intrigue.

Les méditations des personnages et le message de paix véhiculé par Eivan sont très beaux, et apportent indéniablement quelque chose au récit. A l’opposé, j’ai parfois eu du mal à comprendre Taena, alors qu’on était dans sa peau à elle et non dans celle d’Eivan… Et ce côté spirituel ralentit grandement le rythme de l’histoire, le rendant presque contemplatif là où en tant que lectrice j’aurais aimé des évolutions plus rapides.

— Roman lauréat des Murmures Littéraires, édition 2 –

Note : contrairement à ce que sa classification « roman jeunesse » par la maison d’édition pourrait laisser penser, il s’agit d’une histoire sombre plutôt recommandée à un public de jeunes adultes/adultes

Cœur de cerf prend place dans un monde de fantasy original et rafraîchissant. La plume de l’autrice porte le récit par la douceur de ses descriptions, qui sont très cinématographiques et immersives.

Au milieu d’un climat chaud qui pourrait nous rappeler celui des tropiques, l’autrice nous fait entrer dans un univers belliqueux où un peuple en oppresse un autre. Bien que cette opposition puisse sembler manichéenne au premier abord, la situation est dépeinte avec nuance et se complexifie au fil du récit, au travers d’une intrigue exceptionnelle, mettant en scène le conflit de plus en plus hargneux entre Kétas et Lius, les deux peuples de ce monde. Cette thématique, qui est le fil rouge du récit, nous pousse à penser aux origines de la haine entre peuples, mais surtout à ce qui peut conduire à des extrémités radicales.

Le personnage d’Eïvan a trouvé une résonance toute particulière auprès de notre jury. Cet homme d’expérience possède un reflet, comme tout être en ce monde, timide et honnête, dont le seul but est de transmettre paix et amour. Sa grande sagesse et son appui sur des préceptes moraux et philosophiques contrastent avec l’atmosphère sombre et sanglante qui règne sur l’histoire.

En effet, ce roman met en avant l’importance de la connaissance de soi, le pouvoir de la bonté et de l’amour. Malgré tous les drames et la souffrance du peuple Liu, Cœur de cerf parvient à délivrer un message d’espoir bienvenu.

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