Marie-Sophie Villard

Un recueil de nouvelles très percutant, et qui à son effet, et nous fait poser des questions!

Que se passera-t-il, si vous aviez dans votre ventre, un enfant qui pourrait plus tard devenir un tueur en série ? Question ambiguë, tordue, que le livre se pose en nous proposant une histoire un peu fantastique avec des enfants prédéfinis.

L’héroïne se retrouve enceinte d’un enfant qui un jour tuera des gens, et tout cela chamboule complètement sa vie. Elle doit faire avec, prévoir le mal qu’elle va engendrer, et ne pas savoir quoi en faire.

J’avais une crainte avec ce livre, c’est que finalement ça ne soit pas aussi bien que le pitch le proposait. Si l’extrait m’avait intéressé, je craignais l’humour noir trop prononcé, le sarcasme et le cynisme ambiant.

Je me suis finalement retrouvé avec un récit touchant, poétique et surtout, marquant. On découvre l’héroïne, sa vie, sa famille qui n’a rien d’une famille et ses déboires dans la vie. Si le récit met du temps à s’installer, ça ne m’a pas dérangé. Le livre se lit vite, les phrases s’enchaînent, tout est fluide, c’est super agréable.

C’est ce que j’ai aimé le plus dans le livre : comment c’était écrit. En faisant preuve de justesse, d’humour, et de phrases qui s’enchaînent sans aucun souci, la lecture se veut fluide, et en même temps, nous tape en plein dedans.

Et notamment, bien que ce soit moins impactant pour moi qui ne suis pas mère, on nous présente une mère qui doit faire des choix dans son éducation, qui doit décider si elle aime son fils, ou si elle prend d’autres décisions. On est face à un vrai conflit interne, et c’est super intéressant de voir tout ce cheminement mental.

J’ai adoré la voir regarder son fils se mettre à correspondre à son destin, et faire des choix par rapport à ça. Je n’en dis pas plus, bien sûr, mais ça rajoute à l’écriture très réaliste du livre, et j’ai beaucoup aimé ses décisions, et même sa dernièredécision qui est assez particulière.

Je pense que ce livre mérite d’être lu. Au-delà d’un thriller, ou d’un policier, ou d’un livre de littérature noire en général, je pense qu’il démontre pas mal de choses sur notre société. Ou même sur la psychologie des meurtriers, et sur le personnage auquel on ne pense jamais : la figure de la mère de ces monstres.

Même si je ne suis pas mère, et que je pense que je ne peux pas me mettre à la place d’une d’entre elles, je trouve quand même le récit, bien amené pour répondre à cette question.

Voici ma seconde lecture en littérature noire. Il faisait partie des titres pour lesquels j’avais voté et j’ai donc été enchantée de le retrouver dans les 5 titres sélectionnés. Et pourtant ce thriller m’a surprise. Je m’attendais à autre chose, je pensais que les crimes commenceraient pendant la grossesse poussant Manon à commettre le pire, mais non.

J’ai aimé la plume, l'humour qui s’égrainait au fil des pages. Une écriture fluide et addictive, qui m’a fait lire ce livre en moins de 24 heures. Je me suis projetée à la place de cette pauvre maman qui va voir grandir un fils prédestiné à tuer. Et j’avoue que cela ne donne pas envie d’avoir d’enfants…

Cette histoire inquiétante, m’a perturbée, m’a bousculée.Cela m’a fait penser au film avec Tom cruise, Minority report. Et j’ai bien aimé cette plongée dans un monde où certains enfants auraient leur destin tout tracé, même si pour la pauvre Manon, c’est le début de la fin. En parlant de la fin, elle m’a d’ailleurs surprise, je m’attendais à autre chose. J’aurai aimé une autre fin, mais j’ai pris un grand plaisir à lire ce deuxième sélectionné du Prix.

Concernant la couverture, j’ai beaucoup aimé le contraste “mignon” de l’échographie, grand moment pour les parents et ce couteau placé dans la main d’un être qui devrait être l’innocence même. Gros coup de cœur pour cette couverture.

Je ne voudrais pas en dévoiler plus, je vous invite donc à le découvrir.

Un roman qui me laisse un peu mitigée parce que ce n’est pas tout à fait ce que je m’attendais à trouver après lecture du résumé et avec cette super image de couverture.

Manon, enceinte, apprend que son bébé est « prédéfini », c’est-à-dire que son destin est tracé d’avance. Lors d’un rêve, elle découvre qu’il sera un serial killer…

C’est le seul point fantastique du roman, un postulat que j’ai eu un peu de mal à accepter. Mais passons.

L’écriture est agréable, légère, tantôt acidulée, tantôt plus « souriante ». C’est un roman un peu noir par son contexte, ce gamin destiné à être un assassin. Le thème plus profond est celui de l’amour maternel et de ses limites, s’il en a. Est-il infini ? Peut-il changer quelque chose ? Jusqu’où peut-il aller ?

J’avoue que de ce point de vue c’est vraiment bien fait et bien mené. On suit Manon comme si on lisait son journal, on ressent ses doutes et ses craintes. Mais…

Le livre est plus axé sur elle que sur Noé. On va la suivre depuis la découverte de sa grossesse jusqu’à l’adolescence de son fils. Un personnage que j’ai trouvé presque « secondaire », comme un prétexte pour parler de cet amour maternel avec un cas assez extrême. Des questions, des tourments qui agitent n’importe quelle maman finalement. Exacerbés dans le cas de Manon.

Je m’attendais à que ce soit plus appuyé sur Noé et son devenir, pour faire davantage ressortir le côté noir. Je pensais que petit à petit il prendrait une place plus prépondérante que celle de Manon. Il l’est, dans les pensées de sa mère, mais je n’ai pas trouvé que ça ressortait assez. Il m’a manqué un côté « méchant », « machiavélique ».

Ce n’est qu’un avis perso qui n’entache pas les qualités du roman. L’idée est bonne, mais finalement elle pourrait être applicable à un enfant polyhandicapé par exemple.

Quant à la conclusion… elle est à la fois logique et malaisante.

En bref un roman qui m’a laissée sur ma faim.