Bernadine Evaristo

Ce roman est une magnifique fresque balayant trois ou quatre générations différentes au moins, mettant en lumière les progrès mais aussi le chemin qu'il reste à parcourir et les diverses formes que revêt le genre féminin.

C'est aussi un livre au style particulier pas toujours facile à appréhender mais si bien écrit. L'autrice a un style que je qualifierais de délié : tout s'enchaîne, sans pause autre que les chapitres. Pas de majuscule, pas de point mais des retours à la ligne qui nous rapprochent de la poésie.

Les histoires de chacune des femmes présentées s'imbriquent toutes les unes avec les autres mais de manière inattendue et ce qui peut sembler chaotique au début finit par prendre son sens. Il faut juste accepter, en tant que lecteur, les changements de personnages parfois abrupt et frustrant quand on commençait à s'attacher à l'un d'entre eux. Chaque voix qui s'élève évoque le sexisme et le racisme de façon individuelle, chaque personnage les ayant expérimentés différemment, mais cela sonne toujours très juste.

Un livre qui suit la vie de différentes femmes, de générations différentes, chacunes finalement liés par un détail ce qui fait le charme de ce livre.

Désarçonné cependant au début par le style d'écriture, qui ce présente plus comme une poésie sans ponctuation. Une fois habitués nous sommes transportés dans ces destins si différents.

Un magnifique roman choral qui présente une diversité de femmes comme j'ai ai peu lu. Toutes ces vies qui s'entrecroisent dans un roman aussi bien écrit, c'est beau. Je recommande.

Véritable coup de cœur, beaucoup de sujets sont abordés, et sans qu'on s'en rendent compte tout est lié, les prix décernés à ce livre sont largement mérités !

Barrington "Barry" Walker est un dandy de 74 ans originaire d'Antigua, île des Caraïbes. Depuis l'enfance, lui et son ami Morris sont proches. Plus que des meilleurs amis, ils sont amants. Barry et son épouse Carmel sont de plus en plus malheureux en ménage, le pire d'eux-mêmes en ressort. Carmel a toujours cru que son mari était un coureur de jupons, Barry a toujours voulu sauver les apparences par peur. Il est temps de se libérer des conventions et de finir sa vie avec l'homme qu'il a toujours aimé.

Sur le papier, l'histoire a l'air intéressante et promet un roman avec un thème important. Ma déception n'a été que plus grande.

Révéler son homosexualité alors qu'on a toujours dû le cacher est une épreuve difficile pour Barry. Quel regard ses deux filles, Donna et Maxine vont lui porter ? Comment sa femme depuis tant d'années va-t-elle le vivre ? Elle qui est aigrie et très pieuse.

Le roman raconte ce que Barry a construit depuis son départ des Caraïbes : une famille, une maison familiale, une fortune, une culture intellectuelle. Toute cette vie, il craint qu'elle s'effondre le jour où il sortira du placard.

Ce qui est très curieux c'est qu'il en ressort beaucoup de négatif.

Sa femme il ne l'aime pas, ne la supporte pas et déteste ses amies toutes aussi cinglées d'après lui. Sa famille est complètement dysfonctionnelle. Ses deux filles ne sont pas du tout équilibrées et son petit-fils Daniel est un "petit con arrogant".

L'entière responsabilité de ce désastre se porte sur Barry qui a souvent été absent, préfèrant quitter le domicile familial dès que possible. Drôle de scénario.

Je n'ai pas aimé le style d'écriture de l'autrice. Le vocabulaire utilisé est parfois grossier voire vulgaire à certains moments. L'alcool y est pratiquement banalisé comme le meilleur moyen pour échapper à ses problèmes.

Le fond est mince et confus. Il ne se passe pas grand chose et les émotions sont absentes. Ça part dans tous les sens, pour terminer sur une fin en happy end bien convenue. Les personnages sont pour moi antipathiques. Je n'ai pas réussi à m'émouvoir pour eux.