Franck Balandier
Auteur
Activité et points forts
Thèmes principaux
Classement dans les bibliothèques
Quelques chiffres
Note moyenne : 6.5/10Nombre d'évaluations : 8
0 Citations 6 Commentaires sur ses livres
Les derniers commentaires sur ses livres
Si "L'homme à la voiture rouge" était un bel exercice de style, peaufiné à l'excès pour masquer la vacuité du sujet (certainement pas dans le sens qu'a la vacuité dans l'enseignement du Bouddhisme!)et qui laissait penser que F. Balandier était un esthète, "Ankylose" est le fruit du néant... Entre névrose et psychose qui suintent, on se demande ce que l'auteur s'escrime à exorciser. Peut-être nous plonger tous dans son ankylose sensitive.
Afficher en entierHistoire poignante sur un homosexuel envoyé au camp de la mort de Struthof en Alsace, on y découvre un personne qui s'attache à des gardes, qui aperçois une petite fille, qui était en quelque sorte "privilégié". Je le conseil, il va vite à lire et n'est pas prise de tête, simple à comprendre.
Afficher en entierTout commence dans une gare, par une guerre qui finit, celle qu'on nommera la Grande Guerre, celle de 14-18 dont on espérera qu'elle sera la dernière des dernières, et des soldats qui reviennent du Front.
Puis, à l'intérieure de cette gare, une femme qui attend, et qui attendra un qui ne reviendra jamais. Enceinte, elle mourra dans la gare en mettant son bébé au monde, au milieu d'inconnus, un petit garçon.
L'enfant passera d'orphelinat en orphelinat. Puis viendront les premiers émois, solitaire, incestueux puisque qu'ils ne peuvent s'accomplir qu'en pensant à sa mère. Jusqu'au jour ou surpris par un surveillant pervers qui prendra cette jouissance à son compte.
A 18 ans, il est emmené par son amie Georgette sur les barricades du Front Populaire où il fait la connaissance de Jules qui lui fait prendre conscience de son inversion. Entraîné par lui dans des amours clandestines, ses aventures s'avèreront multiples et fugitives dans des endroits assez glauques de la capitale. Ce qui devait advenir fini par arriver et il se retrouvera "fiché" aux moeurs. Il ne sera libéré que par l'intervention de son amie Georgette qui l'épousera pour faire taire les rumeurs.
Le trio part en vacances pour les premiers congés payés. Tout à son bonheur, Etienne ne veut rien savoir, ne rien voir, ni la débacle ni l'exode. Dans la ville occupée il est convoqué à la Kommandantur . Son épouse ? non il ne la pas revue. De conversation en interrogatoire et malgré une histoire servie d'avance il est relâché, bien que les fiches transmises le concernant ne leurs laissent aucun doute.
Spoiler(cliquez pour révéler)Malgré les risques, ils sont quelques ombres à glisser le long des rues désertes, à roder autour des vespasiennes. Les étreintes se font à la va vite entre deux patrouilles, le retour se fait par des chemins détournés. Un soir, alors qu'il est dans sa chambre et que les caresses ont à peine commencé, il est surpris par deux hommes en civil et 2 en uniforme. Ils ne sont pas là pour lui mais pour le juif qu'ils filaient depuis le canal. A peine le temps de se rhabiller et les voilà à Fresnes. Lui finit par être embarqué le 22/07/1942 en fourgon à bestiaux à Rethau en Alsace au camps de Natzweiler - Struthof dans les Vosges Alsaciennes.
Six mois qu'il est interné, privilégié ou non il est affecté au service général du camp, ce qui est moins difficile que de travailler à l'extérieur, aux carrières. Affecté à la collecte des déjections, il passe une partie de la journée à charrier des sauts d'immondices pour les déverser plus bas dans une fosse à la limite des barbelés. A force de transporter les déjections des détenus, il finit par en évaluer la densité, en déduire la fréquence, en apprécier la qualité, la rareté. Pourquoi la légèreté des sauts annonce la mort ? Pourquoi la mort est-elle sèche de toutes ses absences ?
Ernst, son gardien personnel, fait preuve d'un peu d'humanité et lui offre des cigarettes. Il lui permet également de s'asseoir hors de vue du mirador, jusqu'au moment ou Ernst est fusillé pour avoir essayé de lui donner un vieux dictionnaire allemand-français afin de communiquer avec une petite fille qui a jeté son ballon derrière les barbelés. Remplacé par une Aufseherin, d'une vingtaine d'années, surnommée Madame, formée pour être gardienne en camps de concentration, les relations sont plus que difficiles, teintées de séduction et de cruauté. On raconte qu'il faut être volontaire pour obtenir une affectation au struthof, ainsi la hiérarchie s'assure d'une sévérité exemplaire envers les déportés. Les soldats eux-mêmes punis, éloignés de leurs proches, reportant leur haine et leurs frustrations sur les déportés.
Etienne malgré le dramatique de sa situation ne peut s'empêcher d'y voir une certaine beauté, faire de la poésie avec l'horreur : la faim, "...le rêve éveillé de nos dents, l'horrible va et vient de nos mâchoires à vide, nous dormons au pas de nos estomacs, nous parlons à nos gencives mortes, qu'avons nous donc à croquer avec tant d'urgence, sinon nos propres langues...". Le froid, les seaux entassés sur la carriole, qui ressemblent à du lait à cause du givre sur le bord, et "...toute cette pisse gelée. Tu ressembles à de l'or en paillettes. Un sorbet au citron...."
Et puis, "....le souvenir criant et hagard d'une sentinelle qui me prend au hasard... " J'ai conscience qu'il m'aime de presque rien, de mon anus, de mes hémorroïdes mal soignées..." Je conçois qu'il est des mots qu'on ne traduit jamais.
Alors que les alliés approchent, Etienne est affecté à l'infirmerie, il y verra tout ce qu'il ne devrait pas voir et que les allemands tenteront de faire disparaître. Pour finir par y devenir, lui aussi cobaye d'expériences toutes aussi douloureuses qu'inutiles. Lorsque les alliés arrivent, la porte du camp est grande ouverte. "...Etienne Lotaal est libre, triangle rose oublié ..."
Le 15 mai 1968, dans une autre gare, il rencontre Arsène, jeune homme de 19 ans avec qui il fait connaissance puis, suite à son invite, le suit... Tout commence et tout finit dans une gare.
J'ai beaucoup aimé ce livre, qui bien qu'une fiction s'inscrit dans un contexte historique réel. Ce n'est pas un plaidoyer larmoyant, ni militant, sur les déportés homosexuels. C'est la description d'une situation à une époque donnée. Contrairement à bien d'autres sur ce sujet, l'auteur de ce livre ne montre, ni ne dit directement l'horreur. Celle-ci est distillée parcimonieusement au fil des pages, et toujours avec une poésie qu'il semblait impossible à imaginer pour raconter l'indicible.
Afficher en entierJe tiens à remercier #ConfinementLecture pour avoir offert cette lecture gratuite pendant cette période de crise où la lecture est un bon moyen d'évasion.
Gros coup de coeur pour ce livre que j'ai dévoré en quelques jours et dont j'ai savouré chaque page.
Dans une France des années 80 extrêmement bien retranscrite, on y suit la vie de Benjamin depuis sa naissance. Entre une mère absente, un curé fantasque, une mamie qui ne jardine pas que des plantes aromatiques, un réfugié poète et une quadra engagée, le petit garçon grandit jusqu'à devenir jeune homme. La particularité de Benjamin ? Il ne supporte pas le bruit, de quelque nature qu'il soit. Ainsi, il est obligé de vivre avec un casque sur les oreilles et fait face au regard interrogateur de ceux qui ne comprennent pas sa maladie... jusqu'à ce qu'il rencontre Noémie, sourde muette.
Ce roman teinté d'humour et de tendresse dépeint une époque révolue avec justesse. Le personnage de Benjamin, narrateur, est bien construit et ajoute un réel cachet à ce roman original.
La plume de l'auteur est excellente et fluide, très agréable à lire.
Spoiler(cliquez pour révéler)Malgré une fin qui me laisse un peu sur ma faim, avec un arrière goût de bâclé et d'inachevé, j'ai passé un très bon moment de lecture et quitte Benjamin à regrets.
Afficher en entierBeaucoup de sexe plus ou moins hard.
ça ne pisse pas loin.
Afficher en entierLes gens aiment aussi
Dédicaces de Franck Balandier
et autres évènements
Aucun évènement prévu
Editeurs
Le Serpent à plumes : 1 livre
Fayard : 1 livre
Editions Michel de Maule : 1 livre
L'Harmattan : 1 livre
Le Castor Astral : 1 livre
La Musardine : 1 livre
Biographie
Franck Balandier est l'auteur de Les Nuits périphériques (roman, 1988, Éditions de l'Atelier), L'Homme à la voiture rouge (roman, 2000, Fayard) Les Prisons d Apollinaire (essai, 2001, L'Harmattan).
Afficher en entier