Dany Laferrière

Très bon dans l'ensemble; imaginons cependant ce que ça aurait pu être si l'auteur avait été doté du même talent pour la calligraphie et le dessin qu'il en fait montre pour raconter une/des histoires.

Un roman ? Pas tout à fait. Il s'agit plutôt d'une collection de réflexions, intercalées de quelques rencontres.

C'est assez dense, mais pas vraiment "continu". Pas pour autant décousu, mais chaque chapitre se suffit à lui-même.

De ce fait, ma lecture s'étire interminablement en longueur...

Réflexions qui tendent parfois vers le jugement... Pas un coup de coeur, mais est intéressant tout de même.

Il est toujours agréable de lire un Dany Laferrière, l’écriture à la fois simple et recherchée alors que la multitude des sujets abordés suscite la réflexion. Nous avons parfois l’impression de lire des parties d’un journal intime, ou bien la sensation de se trouver dans un café entrain d’écouter une conversation entre deux personnes à une table voisine. L’ensemble des textes nous ouvrent l’esprit sur certaines réalités que doivent faire face les nouveaux arrivants ainsi que sur nous-mêmes en tant que société distincte nord-américaine. Il n’y a pas à dire, l’auteur qui a choisi de vivre au Québec voilà plus de quarante ans, connaît mieux l’histoire de sa terre d’accueil qu’une grande majorité de natifs.

Drôle et impertinent, Dany Laferrière nous offre les plus beaux clichés sur les noirs pour justement les combattre. On entre tout de suite dans les stéréotypes, dès la première phrase avec Bouba et ses disques de jazz, ça m’a fait sourire. L’intrigue est celle de deux jeunes noirs à Montréal, dans un quartier pauvre, le narrateur veut écrire un roman et pour s’occuper va de conquête en conquête, toutes de blanches, tandis que son comparse et colocataire Bouba passe son temps à dormir et à écouter du jazz. C’est un livre très sérieux sur le fond, qui veut dénoncer et se jouer des clichés fait au personnes noires et métisses, mais c’est aussi avec un humour acéré sur la forme qu’il nous offre ce premier roman.

J’ai adoré, il n’y a que Laferrière pour me faire rire sur le racisme, d’habitude ça me bloque assez et j’y vois surtout un passé colonial encore trop présent mais lui, et seulement lui, peut vous défriser un « nègre » sans qu’il y ait d’arrière-pensée négative. Ca se lit très bien, ce court roman offre plus que le thème du racisme, c’est aussi une bonne philosophie qui s’en dégage, celle de l’égalité. Après j’ai été un peu déçu des relations entre le narrateur et les femmes qu’il croise, j’aurais aimé le voir se poser avec l’une d’entre elles mais le roman n’en aurait peut-être pas été aussi bon, les romances ce n’est pas mon truc.

Au final, c’est un roman qui brise les tabous, qui se joue des clichés pour les retourner et en faire une force, l’écriture est excellente et me donne envie d’en découvrir plus de l’auteur. Les personnages sont bons et se complètent très bien, on a aussi une ambiance smooth jazz qui m’a bien plu.

À la vue du titre : "S.O.S racisme à fond là ! Alerte rouge !"

Dany Laferrière né à Haïti : "Flûte...il me faut un auteur d'Haïti pour "Les livres autour du Monde"...j'en trouve pas d'autre...mais je veux vraiment pas lire une histoire faisant l'apologie dithyrambique du K.K.K."

Adapté en film : "Bizarre...impossible que dans les années 80/90 on sorte un film qui présente le racisme comme positif...serait-ce parodique ?"

Booknode pour en avoir le cœur net : "Les commentaires sont appréciateurs et confirment que c'est une dénonciation exemplaire et humoristique du racisme. OK je me lance."

Verdict je n'avais rien à craindre...à part l'ennui. XD

Nous suivons un écrivaillon Black (auto inspiré de l'auteur) qui se pique d'écrire ses élucubrations fumeuses, tout en trempant occasionnellement sa nouille avec des petites blanches souhaitant s'encanailler avec "le mythe le l'africain sauvage". Oo

S'il y a un talent manifeste de conteur, le contenu m'a laissé de marbre hélas. (Que ce soit le héros, ses fantasmes sans intérêt, son pseudo colloc Gourou...bof bof bof.)

Je n'ai ni ri, ni pleuré, ni été choqué...je suis restée totalement amorphe en attendant une finalité au propos...sauf qu'il n'y en a pas.

Est-ce un essai ? Seul certitude, pas concluant pour ma part ! :P

Curieux livre que celui-ci, on commence par ce qui ressemble à des poèmes et pourtant il s’agit bien d’un roman, qui commence ainsi :

« La nouvelle coupe la nuit en deux.

L’appel téléphonique fatal

Que tout homme d’âge mûr

Reçoit un jour.

Mon père vient de mourir. »

Cette tragédie pour le narrateur le pousse à revenir dans son lieu d’origine : Haïti, après un exil de trente trois ans à Montréal, le choc des cultures et des températures avait fini d’épuiser cet homme, une fois arrive loin de l’idyllique Port-au-Prince, il se terre dans sa chambre d’hôtel, lui qui en avait tant rêvé se retrouve confronté à la réalité, la pauvreté et finalement un lieu qu’il ne connaît guère. On comprend tout de suite que le narrateur et l’auteur sont qu’une seule et même personne, ce qui rend le récit intimiste mais garde sa gravité. Ce dernier point, n’empêche pas le livre d’être d’une poésie à couper le souffle, on oscille entre haïkus et narration, entre de l’onirisme et de la réalité, c’est la première fois que je lis un tel roman et je dois avouer que c’est rafraîchissant aussi bien pour l’esprit que pour ma culture.

Parmi toutes les tuiles qui tombe sur notre narrateur et son neveu qui porte le même nom que lui, il y a l’espoir qui naît, cet espoir qui arrive à maintenir l’esprit à flot. C’est une belle fable pour adulte, le thème de l’exil et, certes, parfois difficile, on est tiraillé par la faim, la violence et la misère mais on est aussi plongé dans les eaux bleues de la mer des Caraïbes, de ses femmes magnifiques et des artistes qui donnent à ce roman un goût sucré-salé mais jamais amer.

Très beau livre sur le thème de l’exil, l’écriture est excellente et originale, je ne me suis pas ennuyé une seconde en compagnie de Dany Laferrière, mieux, j’ai eu un coup de cœur pour sa plume et je le recommande chaleureusement.

Magnifique journal qui ouvre la nuit tel un éventail dans le feu, les dangers et la passion d'Haïti.

Ce livre est une pépite.

Petit recueil de 121 pages sur Paris regroupant les plus grands auteurs de la littérature française, et les plus grands poètes. Je ne peux dire que j'ai apprécié toute la lecture car certains passages m'ont moins séduite que d'autres.

Ses voyages, ses lectures ont amené Dany Lafferière à éprouver de la curiosité pour le statut et les conditions de vie des noirs aux États-Unis. Avec une grande intelligence à l'aide d'exemples, de citations, de lectures, il cite de nombreux auteurs, il fait un tour d'horizon de la situation.

Pour Dany Laferrière , haïtien de naissance, l'esclavage et la colonisation ne sont pas d'actualité car son pays a dû faire face à une dictature, les faisant lutter contre une autre forme d'injustice.

C'est un texte difficile car parler du racisme prête à controverse et certains mots peuvent être vu comme ce qu‘ils ne sont pas (j'espère que vous me suivez).

On y découvre le peu de lois qui existent souvent vieilles et à double sens. Servir de chair à canon pendant les guerres, oui, être traité comme un citoyen part entière, non. Un pays où c'est action-réaction, un pas en avant, un pas en arrière.

L'esclavage a été aboli mais le constat n'est pas brillant. Beaucoup de personnes s'insurgent contre le racisme et j'espère qu'un jour ce mot et cette attitude disparaîtront.

Quand j'ai lu ce texte sachant à quel point les minorités raciales ont été et sont encore malmenées, je me demande comment ce grand pays incapable de résoudre ses problèmes internes peut se poser en donneur de leçons.

J'ai bien aimé la légèreté et le sens de l'humour de Dany Laferrière face un sujet grave.

«…Est-ce pourquoi je refuse catégoriquement qu'on mette mon oeuvre dans la section de littérature post-coloniale, sauf si on y met aussi la France considérant qu'elle est une ancienne colonie romaine. »

J'aimerais que vous soyez nombreux lire ce traité car il est utile d'ouvrir les yeux et de réaliser que changer les mots ou les occulter ne change pas les mentalités. Ce serait trop simple !

Merci aux éditions Grasset.

#PetittraitéduracismeenAmérique #NetGalleyFrance