Tommy Orange

J’ai « lu » ce livre en audio, peut être est ce pour cela que j’ai eu du mal à entrer dedans et à m’attacher aux personnages. Ou peut être l’ai-je lu au mauvais moment? Bref je suis passée à côté de ce roman qui, pourtant, avait tout pour me plaire: un roman choral avec de multiples personnages qui sont liés, cela se passe chez les indiens avec la lourdeur et la douleur de leur passé et ce qu’ils en font. On sait qu’à un moment tout prendra sens.

Je l’ai lu dans déplaisir mais sans passion. Dommage, je réessaierai!

J'ai adoré l'écriture de cet auteur, et même si, parfois, on peut se perdre au milieu de tout ces personnages, on retrouve toujours le fil grâce à un petit indice...et toutes ces vies, finalement, se recoupent un jour...Superbe !

Pour qui aime les romans-chorale, mais aussi et surtout l'histoire du génocide des Amérindiens, de leur douloureux questionnement identitaire, de leur culture qu'ils ne retrouvent plus...Très émouvant.

Puissance et modernité. Voici les premiers mots qui me viennent sur la langue. Des indiens d’aujourd’hui qui vivent dans la baie de San Francisco. Qu’ont-ils fait des valeurs de leurs ancêtres ? Comment s’intégrer dans cette Amérique raciste ? Des personnages attachants, même si parfois le lecteur ne sait plus les identifier surtout lors du Pow-Wow. J’ai été énormément sensibilisée sur son analyse de l’époque actuelle. Un grand et premier roman qui restera, je pense, dans le futur.

Un très beau roman choral où chaque chapitre donne la parole à des personnages, tous amérindiens, tous prisonniers d’une immense toile d’araignées. Englués dans l’alcool, divers trafics, suicides et violences, ils assument plus ou moins leurs origines. Tous ces destins tragiques se retrouvent lors d’un Pow Wow ; le drame se tapit dans l’ombre près à leur sauter à la gorge. Des Indiens citadins survivent dans des existences de misère, de solitude, de rejet et quelque peu fatalistes. Une plume crisse sur le papier des portraits vifs, parfois acides, d’une communauté désenchantée, oubliée, stigmatisée et rejetée par la société américaine. Douze existences que la vie et le destin griffent, en proie au doute, certains noyés par les interrogations quant à leurs origines amérindiennes. L’auteur délivre un message, son peuple n’est plus massacré par les gentils cow-boys, mais étouffé par des barres de béton, empoisonné par une société égoïste et raciste

L’écriture est remarquable, les dialogues fusent comme des balles, de vrais coups en plein cœur. Les personnages fragiles et bien souvent très ou trop tristes sont remarquables de vérité. Ce roman associe avec brio les contraires : la violence et la tendresse. Dans la baie de San-Francisco, à Oakland, le romancier nous raconte l’envers du décor du fameux rêve américain comme si tout cela allait de soi. Une lecture qui bouscule, qui nous enrichit.

Ici n'est plus ici est un roman glaçant, captivant, instructif sur la vie des amérindiens de nos jours. C'est peut-être justement un peu trop dur au bout d'un moment. Les personnages sont quand même bien approfondis et variés, je n'ai jamais eu de souci pour les distingué tant ils sont différents (même si les portraits sont mal dosés certain n'ont qu'un chapitre et d'autres plus). On voit leur destin se mêler jusqu'au pow-wow. Le pow-wow lui est un peu confus. Et j'ai trouvé qu'il manquait quelque chose pour bien conclure également.

Je pense être passée à côté de ce roman. Beaucoup trop de personnages à mon goût, je me suis perdue et ai eu du mal à suivre le fil, chaque chapitre parlant d'une personne.

En revanche, j'ai aimé connaitre la vie des "american natives", comprendre leur position, leur désespoir, leur difficulté à trouver leur place dans cette société américaine qui les a toujours considéré comme illégitimes.

De courts chapitre sur ces personnages. On sent qu'ils sont condamnés et c'est terrible de supposer que notre origine ethnique engendre notre relatif bien-être ou malheur dans ce monde. Il ne fait pas bon être un Amérindien

L'écriture est agréable, l'idée de suivre chaque personnage qui se rend au pow-wow pour des raisons très variées, tout en laissant la place à la description de leur vie et de leur personnalité, est parfaitement équilibrée.

J'ai trouvé l'histoire un peu déprimante, car pour chaque personnage est décrite une douleur différente des autres, et il n'y a que peu d'optimisme tout au long du roman.

Mais au final, il s'agit ici d'un bel hommage à la culture indienne et aux indiens, je comprends que ce livre ait été si récompensé et si bien accueilli par la critique.

Cela fait très longtemps qu'un roman contemporain ne m'avait pas tant secoué. Peut-être est-ce même mon roman préféré lu cette année (ça se tape avec L'enfant de Jules Vallès)?

Quoi qu'il en soit, ce roman choral aux personnages attachant, complexes en ce qu'ils incarnent la réalité sociale des amérindiens dans la société américaine, qu'ils soient issus des villes ou des réserves, révèle un style extrêmement varié, une versatilité de langage, d'analyse sociale, dont chaque personnage fait face à des démons que l'histoire leur a imposé : Perte de repères, rapport toxique ou à l'inverse salvateur à la tradition, alcoolisme, dépression.

Sous couvert de narrer un fait divers en-soi révélateur de problématiques sociales qui paraissent insolubles dans l'Amérique actuelle, tout prend corps dans un réalisme glaçant ; d'autant que des références littéraires et musicales viennent inscrire le roman dans une histoire culturelle et littéraire plus globale: de Earl Sweetshirt à Beethoven, de Thompson à Louise Eldrich en passant à Jean Genet: Les tiroirs jouissifs qu'ouvre ce roman le rendent d'autant plus agréables, il n'est pas que réflexion, il est aussi construction narrative impeccable, aux rebondissements logiques. Bref, un très grand cru de la littérature américaine qui donne fortement envie de découvrir les conditions de vie d'une population exclue par géographiquement autant que racialement.

Un roman qui vous emporte comme une tornade et nous fait toucher la réalité profonde et violente des peuples autochtones, brisés par la perte de leur territoire et de leur âme. L'effet traumatique, on le sait, perdure plusieurs générations. J'ai lu ce livre presque d'une traite, happée par la détresse des laissés-pour-compte d'une vision unique du monde. Cette vision est encore plus forte et intense que celle de "l'Indien Malcommode" de Thomas King (qui m'avait préparée à ce genre de lecture, dirons nous). Un livre dont on sort "sonné", loin des représentations bisounours d’ Hollywood.