Valérie Manteau

« Le Sillon » de Valérie Manteau est une merveille. C’est le Prix Renaudot 2018, a priori contre toute attente car le livre ne figurait pas dans la liste des derniers favoris. J’avais ce roman dans ma « Pile à Lire » avant l’annonce du prix, puisqu’il m’a été recommandé par une amie, qui a bien compris ce que j’aimais lire ! Merci, merci, merci, parce que peut être que je serais passée à côté !

Le Sillon, donc, c’est l’histoire d’une journaliste partie vivre en Turquie, entre réflexions sur sa vie amoureuse avec un turc, pérégrinations dans Istanbul, réflexions sur le pays, le monde, la vie, et, en trame de fond, un projet d’écriture sur l’assassinat en 2007 de Hrant Dink,un journaliste turc d’origine arménienne.

L’écriture de Valérie Manteau est particulière, comme une respiration. Les dialogues sont retranscrits comme ils viennent, comme si le lecteur était dans l’esprit de la narratrice, comme si un micro était tendu pour saisir l’ambiance de l’Istanbul du livre.

Je ne sais pas s’il faut connaître Istanbul, Kadiköy, Beşiktaş, Taksim, pour aimer Le Sillon, avoir lu Elif Shafak, Hakan Günday, Nazim Hikmet. Sans doute que non, vu le Renaudot. Pour moi, par contre, la lecture a eu une double saveur, étant donné mon attachement pour la Turquie,

Je ne suis pas critique littéraire, écrire sur un livre, je ne sais pas faire, je peux juste vous dire de vous ruer dessus (dans une librairie, pas sur Amazon ou dans un hypermarché) vous ne le regretterez pas !

Roman, biographie, journal de voyage, reportage de journaliste ? En fait, un mélange de tous ces genres pour un ensemble très prenant et vivant, traitant de la Turquie sous son côté pas sympa, mais avec des personnages attachants, qui aiment vivre dans leur pays comme partout ailleurs.

S'il a eu l'avantage de m'apprendre un peu de l'histoire et du climat politique de la Turquie, ce roman, qui est aussi un essai, un témoignage, ne m'a pas plu. J'ai eu beaucoup de mal avec l'écriture de Valérie Manteau, qui ne respecte pas toujours les codes d'écriture, et me suis perdue dans les interventions orales, plusieurs personnes prenant la parole au sein d'une même phrase sans que nous sachions que le "je" n'avait plus la même identité que 4 mots auparavant. Je manquais également de repères et de connaissances pour apprécier à leur juste valeur les références historiques, politiques, ainsi que les personnages réels cités dans cet ouvrage. Le romanesque est ténu, et ne m'a permis d'identifier correctement les différents personnages, même si je dois reconnaître que l'atmosphère d'Istanbul, que je ne connais pas, semble très bien rendue.

l hisoire d une jeune femme partie à Istanbul et qui déanbule dans cette ville se sépare de son amant et vit plusieurs mois dans cette ville sans but précis livre moyen un peu décousu

Ce livre, je l'ai lu sans trop d'à priori... Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Et bien, je n'ai pas été déçue.

Valérie Manteau rend hommage à ses collègues et amis morts dans l'attentat contre Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Bien qu'elle n'était pas sur les lieux, elle arrive à nous y transporter et on ressent sa peine à travers son écriture.

Difficile de se dire qu'il s'agit ici d'une histoire vraie, que tout cela a vraiment existé...

Cabu, Charb, Wolinski... Tous ces noms disparus, qui, malgré leurs pensées pas toujours sympathiques, manque à notre monde.