Karine Tuil

La décision - Karine Tuil

Alma Revel, juge d'instruction antiterroriste à Paris, procède à l’interrogatoire d’un jeune homme qui revient de Syrie avec sa femme et son enfant. Elle devra décider a la fin de cet échange si celui-ci doit rester prisonnier ou s'il peut reprendre une vie sociale normale. A côté de cela, Alma est mariée et mère de trois enfants. Son couple n'est plus solide depuis pas mal de temps et elle entame une relation passionnelle avec l'avocat de l'accusé.

Le sujet et les questionnements amenés par la narration de cette fiction nous font nous poser énormément de questions sur le profil de ces jeunes qui sont partis rejoindre l'État islamique après les attentats de Charlie Hebdo et ensuite du Bataclan.

Je tiens à souligner la difficulté de ces métiers du corps judiciaire. Entre la raison, la vérité, le mensonge, la souffrance infligée à des innocents, où trouver la réponse si une personne est condamnable? On se rend compte du retournement du discernement ainsi que la capacité à mentir sous la coupe de la radicalisation.

Un livre qui me marque par toutes les questions qu'ils me posent. Premier livre que je lis de Karine Tuil et j'ai été conquise par sa manière de rédiger en toute simplicité des faits aussi graves et qui relèvent de faits qui sont toujours d'actualité.

Une très belle découverte que ce roman de Karine Tuil. On est transporté dans le quotidien difficile d'un juge anti-terroriste un parcours extrêmement difficile. On imagine ce qu'on aurait fait à sa place ?

Tout simplement une réussite je me suis laisse transporter par l'ouvrage !

Les choses humaines - Karine Tuil

La vie d'Alexandre, jeune garçon de début de vingtaine, basculera totalement le jour où il emmènera la fille de l'homme qui partage la vie de sa mère à une soirée entre amis.

La lecture débute par la description des parents d'Alexandre, personnalités publiques par leur métier. L'un est journaliste pour la télévision et connaît la notoriété par ses interviews menées avec ardeur auprès de personnes en vogue politiquement, l'autre est essayiste/écrivain également bien connue du public par ses positions. Alexandre, leur fils, a connu quelques difficultés cependant il a un bel avenir tout tracé aux Etats Unis après qu'il aura mené à bien ses études à Stanford.

Sa mère entame une relation avec un enseignant et Alexandre sera convié à se faire accompagner par la fille de celui- ci, Mila, à une soirée organisée par la bande d'amis d'Alexandre. Cette jeune fille est d'appartenance juive et a décidé de vivre avec son père au vu des positions radicales prises par sa mère à propos de la pratique du judaïsme.

Le lendemain de cette soirée signe un point de non retour dans la vie des deux jeunes. Mila accuse Alexandre de l'avoir violée. S'ensuit leur témoignage face au déroulé de cette soirée. La description fluide du procès du jeune garçon nous donne la sensation de faire partie du jury tant l'auteure nous donne plusieurs pistes face à la sentence à prendre.

Cette lecture est facile et nous livre des sujets variés qui nous plongent dans la réflexion profonde de notre avis sur ces derniers. Que cela soit, les différences cultures, l'immigration, le féminisme, les agressions sexuelles, le mouvement me too, la popularité…

2ème livre de Karine Tuil, j'ai beaucoup apprécié. Ce livre a été adapté au cinéma.

L’autrice, évoquant la brutale rupture entre Alexandre et son ex-copine, rédige un passage sur le « nouveau phénomène comportemental » du ghosting. Elle parle d’une nouvelle forme d’abandon extrêmement violente, qui n’existe que depuis l’ère internet dans laquelle une grande partie des relations amoureuses se construit comme se détruit par internet. Elle décrit le ghosting comme un abandon total par lequel une personne était littéralement effacé de la vie de l’autre en quelques clics.

Lorsque Claire apprend les accusations de viol contre son fils Alexandre : « Claire répliquait, que c’était impossible, comme si les mots pouvaient la déporter vers un monde parallèle, qui disculperait son fils. »

« Comment basculer-t-on ? Ce qui s’exprimait dans les salles d’un tribunal, c’était le récit d’existences saccagées, c’était la violence, les blessures d’humiliation, la honte d’être à la mauvaise place, d’avoir cédé aux déterminismes, au désir, à l’orgueil ; d’avoir commis une faute, une erreur de jugement ; d’avoir été léger, cupide, manipulé, manipulable, impuissant, inconstant, injuste, d’avoir trop aimé le sexe, l’argent, les femmes, l’alcool, les drogues ; d’avoir souffert ou fait souffrir ; d’avoir fait confiance, par aveuglement/amour/faiblesse ; la honte d’avoir été violent, égoïste, d’avoir volé/violé/tué/trahi ; de s’être trouvé, au mauvais endroit, au mauvais moment, de payer, pour son enfance, les erreurs de ses parents, les abus des hommes, leurs propre folie ; la honte de dévoiler sa vie, son intimité, livrées sans conditions à des inconnus ; de raconter la peur qui les intoxiquait, comme une seconde peau urticante, une perfusion venimeuse ; la honte d’avoir gâché chacune de ses chances, avec application. »

« Elles étaient trois femmes d’une même génération, promises à un destin enviable (trois stagiaires de la Maison Blanche en même temps), et les trois avaient été, entravées, affaiblies, à des moments différents de leur vie, à cause de la captation prédatrice d’hommes en qui elles avaient confiance, et si, contrairement à Monica Lewinsky, Claire Farel (prsge ppl) et Uma Abedin n’avaient pas été des victimes directes, elles avaient toutefois connu la honte et l’humiliation. »

Les derniers chapitres portent sur les plaidoiries des avocats de la défense et de la partie civile ainsi que sur les réquisitions du procureur de la République au cours du procès d’Alexandre Farel : texte très réaliste et intéressante concernant le traitement judiciaire des violences sexuelles.

Ce roman incarne par sa justesse et sa singularité le désenchantement du monde.

Sa vulgarité.

Son manque d’humanité.

La terrifiante descente en enfers des États face à un fléau.

J’ai été éblouie d’admiration par l’éloquence et la finesse du sujet traité.

Ici, notre compréhension du monde est ébranlée, remise en question, façonnée par une réalité cinglante et glaciale.

La France et la Justice d’aujourd’hui sont décrites avec exactitude et lucidité.

Le débat intérieur des protagonistes, les conflits personnels mêlés à la vie professionnelle. Cette ambiguïté complexe et irrésistible qui pousse au cauchemar.

L’incompréhension du barbare, de l’étranger poussé au crime par vengeance, par foi, par idéalisme, détruit l’essence même de l’humanité et s’enterre dans la cruauté.

Pourtant personne ne mérite de mourir. Personne. Et cet ouvrage fait écho à un roman qui m’a tout autant touché. Ce roman hurle: «vous n’aurez pas ma haine». La vie l’emporte sur la mort. L’humanité l’emporte sur la cruauté. Cette histoire est une terrible mise en abîme de notre société et mérite d’être lue par le plus grand nombre.

Un récit foudroyant qui rend perplexe et interroge. Merci pour ce moment, car derrière ces pages pleines de sauvagerie et d’ignominie, j’ai été gouvernée par un sentiment de paix.

Livres très prenant j ai adoré

Une belle écriture et une histoire intéressante sans tabou.

Cependant je n'ai aimé aucun personnage ( sauf Françoise peut-être) , la première partie est trop longue et beaucoup de point politique ( Jean est vraiment le pire) m'ont déplu. Ça reste un bon livre malgré tout.

Passionnant ! Dans cet ouvrage, Karine Tuil - fidèle à elle-même - offre au lecteur une nouvelle réflexion sur l'Homme, l'Humanité et l'Histoire.

Le choix de la narration par le truchement de Karl Fritz, ancien homme à tout faire de la famille Kant, est excellent.

Je recommande.

Un livre actuel, poignant et qui fait réfléchir.

Karine Tuil aborde un sujet difficile, en mettant en scène des personnages complexes dont on découvre les différents couches à mesure que nous avançons dans l’histoire.

« Les choses humaines » est un roman fort qui ne peut laisser personne indifférent.

Comme à son habitude, Karine Tuil présente au lecteur des portraits fins, travaillés quoique complexes de ses personnages.

J'ai à la fois adoré et haï le personnage de Vincent, et l'histoire nous montre qu'il n'est peut-être pas le plus détestable de tous, finalement.

Les vingt dernières pages sont remarquables et parfaitement inattendues : rien que pour cela, je vous conseille d'aller au bout de cette lecture riche, parfois étouffante, mais d'une lucidité hors du commun.