Etty Hillesum

Ce livre m'a plu dans la réflexion qu'il mène sur l'homme. Il nous présente deux facettes de l'homme : la cruauté et la souffrance qu'il peut infliger à autrui à travers la persécution des Juifs et les camps de concentration, mais également l'amour et la solidarité à travers les différents personnages rencontrés et l'affection qu'Etty Hillesum porte à l'humanité. Il nous montre aussi une manière de vivre à travers l'espérance sans faille qu'Etty voue à l'homme, à travers la recherche de la vertu, la résistance à la barbarie et l'élévation spirituelle. Etty cherche sans arrêt à apporter quelque chose à l'humanité, que ce soit par l'écriture ou par l'aide fournie aux concentrationnaires lors de ses séjours à Westerbork en tant qu'assistante sociale. Au fil de ses réflexions, elle invite à surpasser la souffrance et la haine. Elle invite à former et forger son esprit contre la cruauté. Elle souhaite vivre librement et se détacher des contraintes matérielles pour s'épanouir spirituellement. Finalement, c'est aussi une invitation à aimer la vie malgré ses tristesses et ses souffrances et à l'accepter comme elle nous vient. J'ai aimé cette manière de voir les choses, l'idée d'accepter la vie que l'on a et de l'apprécier tel quel. Ce livre nous met sur la piste d'une manière de vivre édifiante en nous présentant la vie tourmentée d'une jeune femme qui eut la force et le courage de l'affronter, et d'en tirer le meilleur. On a dégagé de ces quelques années où on la suit des valeurs et des actions exemplaires. C'est une femme qui sut rester vraie, authentique et libre, qui ne se plaignit jamais de ce qui lui arrivait et qui vit la vie comme étant belle.

bien qu une génération et une vie à mille lieux de la notre,

« Etty » dans sa simplicité se montre à la portée de tous. Il m a semblé par moment la comprendre et me sentir moins seule dans certaines réflexions.

J’aurai aimé la connaître.

J'ai eu un peu peur en lisant ce livre de retomber dans une énième histoire personnelle sur la déportation. Ce n'est pas le cas. Bien sûr, ce livre relate ce qui se passe en Hollande pendant cette période trouble, mais pas uniquement.

On découvre à travers ce livre, une jeune femme qui bien qu'ayant un grand-père rabbin n'avait pas été élevée dans la religion. Sa foi devait se révéler plus tard. Jeune femme libérée et s'estimant "bonne amante", elle n'hésite pas à parler de ses désirs, de ses fantasmes érotiques et d'affirmer sa sensualité. Car malgré les humiliations infligées aux juifs et ce qui s'annonce en solution finale, elle refuse de renoncer à sa vie de femme, avec ses plaisirs de tous les jours. Elle s'oblige à tenir ce journal pour ne pas sombrer. Et c'est par solidarité qu'elle accepte de "partir" lorsqu'elle se rend compte que le prolétariat juif n'a pas la possibilité de rentrer dans la clandestinité