Alain Deneault
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Note moyenne : 8.33/10Nombre d'évaluations : 6
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Mettre des mots sur mes états d'âme quotidiens, mes questionnements philosophico-societal, mes aigreurs sociales et professionnelles, je crois que j'ai trouvé LE bouquin of the year, celui qui va pouvoir analyser et expliquer le malaise de plus en plus permanent que je ressens dès que je lâche la bride ou que je sors du moule...
Afficher en entierTrois textes réunis en un volume: "politique de l'extrême" où l'on voit que la politique est un produit de consommation de masse qui se vend bien à l'économie libérale quoiqu'elle dise s'y soustraire; "la médiocratie", comme un mauvais conte de l'évolution d'une civilisation qui ne croit plus qu'en un seul compte (bancaire!: le plaisir d'une société de se distraire plus que celui de se re-créer d'une manière moins hédoniste qu'elle ne veut le croire) et s'enferme peu à peu dans une sorte de déliquescence, d'abrutissement, de médiocrité; "gouvernance": sorte d'errance de la pensée matérialisant nos communs dans une forme de résignation à faire plutôt qu'être.
Bon avec tout ça, on ne peut que se révolter. Mais là encore, la révolte n'a plus cours que d'une façon marchande, une sorte de harangue qui dit le bien qu'on oppose au mal, qu'en toute chose existe son contraire sans qu'il n'y ait aucune nuance (pas même de "grey"!) possible.
Dire qu'on nous condamne à être moyen en tout. Dire qu'on nous entraine vers un absolu médiocre, qu'on nous endort petit à petit dans un monde évanescent de la consommation et de l'oubli de l'altérité pour ne connaitre en définitive que la défaite d'être unique, individualiste, pas même l'individu que je connais.
À lire en toute liberté.
Afficher en entierC’est un ouvrage que je souhaitais lire depuis un certain temps soucieux d’y trouver quelque chose qu’intuitivement je sentais dans différents cadres : la télévision, le cinéma, la politique, le travail, etc.. une certaine nonchalance à se contenter ou ne proposer que de la facilité pour peu que cela n’attire pas de problèmes. Le règne du politiquement correct, de la langue de bois, de la rentabilité, de la mesure de la qualité liée au quantitatif deviennent les normes. La médiocratie est là, le compromis domine : idées et hommes deviennent interchangeables, surtout ne rien déranger, surtout ne rien inventer qui pourrait remettre en cause l'ordre économique et social.
En français, il n'existe pas d'autre mot que celui de « médiocrité » pour désigner ce qui est « moyen ». « Supériorité » renvoie à ce qui est supérieur, « infériorité » à ce qui est inférieur, mais « moyenneté » ne se dit pas. La médiocratie désigne ainsi un régime où la moyenne devient une norme impérieuse qu'il s'agit d'incarner. C'est l'ordre médiocre érigé en modèle.
Alain Deneault nous explique que la médiocratie encourage l'ascension des acteurs moyennement compétents au détriment des super compétents ou des parfaits incompétents. Ces derniers parce qu'ils ne font pas l'affaire et les premiers parce qu'ils risquent de remettre en cause le système et ses conventions. Le médiocre doit avoir une connaissance utile qui n'enseigne toutefois pas à remettre en cause ses fondements idéologiques. L'esprit critique est ainsi redouté car il s'exerce à tout moment envers toute chose, il est ouvert au doute, toujours soumis à sa propre exigence. Le médiocre doit « jouer le jeu ».
Jouer le jeu, c’est formater les étudiants afin qu’ils répondent au besoin des entreprises, c’est faire des films qui vont plaire au plus grand nombre, c’est mesurer la qualité d’un livre au nombre de ventes, c’est réaliser des émissions TV anesthésiantes afin que le cerveau soit disponible pour les pubs. Dans ce système, chaque homme est réduit à sa qualification de « client » dans l’ensemble des domaines.
En politique, c'est le milieu, le centre, le moyen qui domine la pensée politique. Les différences entre les discours des uns et des autres sont minimes, les symboles plus que les fondements divergent, dans une apparence de discorde. Les « mesures équilibrées », « juste milieu », ou « compromis » sont érigées en notions fétiches. C'est l'ordre politique de l'extrême centre dont la position correspond moins à un point sur l'axe gauche-droite qu'à la disparition de cet axe au profit d'une seule approche et d'une seule logique. Aucune vision d'avenir, tout le jeu politique est à courte vue, dans le bricolage permanent.
Alain Deneault : « Pour résister à la médiocratie, il faut revenir à la culture, se remettre à lire, à penser, à affirmer la valeur de concepts aujourd'hui balayés comme s'ils étaient insignifiants, si on réinjecte du sens là où il n'y en a plus, quitte à être marginal, on avance politiquement. Ce n'est pas un hasard si le langage lui même est aujourd'hui attaqué. Rétablissons-le. »
D’après une interview d’Alain Deneault
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