Antoine Dole

Petit recueil de nouvelles basé sur le Japon et les adolescents japonais. Si toutes les nouvelles ne m'ont pas toutes plu a la même hauteur j'ai passée un très agréable moment de lecture.

Huit adolescents en marge de la société japonaise se rendent, comme beaucoup de Tokyoïtes, à Ueno Park pour assister au spectacle de l'éclosion des cerisiers. Réunis par cet instant de grâce, ils partagent sans se connaître leurs doutes et renouent avec l'espoir d'être compris...

L'auteur nous propose une déclinaison de portraits qui reflète la société japonaise d'aujourd'hui, entre modernité et traditions.

Chacun à leur tour, Ayumi, Sora, Natsuki, Haruto, Daisuke, Airi et Nozomu expriment leurs sentiments par rapport à leur vie et à la nécessité de prendre leur place. Ils sont les voix d'un malaise évocateur d'une société qui juge trop souvent et exclut. Leurs émotions sont prégnantes et rejoignent un phénomène de beauté, de fulgurance et de renouveau.

C'est doux, poétique mais aussi acéré et puissant. On fait un beau voyage au pays du soleil levant, entre trouble cruel et éclairante détermination. On y retrouve un foisonnement de couleurs et de parfums, une forme d'acceptation pour abandonner ce qui n'a plus lieu d'être et se saisir du présent.

Chaque histoire est unique et invite à l'humilité, mais aussi à une belle promesse d'identité.

C'est très enfantin mais ça ne m'a pas tant plus, après les illustrations sont belles et l'idée en elle-même d'expliquer des choses du quotidien de l'enfant par le monstre sous le placard peut forcément plaire aux plus jeunes.

Un sujet vraiment très dur à traiter.

Mais je ne suis pas du tout convaincu par ce court roman.

Déjà la forme poésie ne m'a pas aidée à accrocher. On joue trop sur les vers, sur la forme, et pas assez sur le contenu. Avec un texte qui manque finalement de fluidité.

Contenu qui tient sur quelques dizaines de pages, c'est vraiment peu pour un sujet pareil. Donc on peut considérer ça comme concis, et allant droit vers l'essentiel, mais pour moi, justement il manquait l'essentiel.

C'est très intimiste et descriptif à la fois : on ressent une multitude d'émotions que nous transmet le narrateur : la souffrance, la colère, la rancune, l'envie de tout avouer. Un monologue intérieur, qui n'est pas le meilleur moyen pour capter mon attention.

Surtout qu'à côté de ça, il n'y a pas de narration, pas de contexte, et les personnages, au vu de la forme choisie, ne peuvent avoir aucune consistance, ou nuance. Vraiment rien à quoi se raccrocher, pour ma part..

Le personnage commence à s'essouffler. La cruauté de cette petite fille commence à me lasser et elle aurait bien d'un renouvellement.

Adèle est un petit monstre a elle toute seule. Elle a un humour noir que elle fait des bêtises dont je ne sais même pas où elle tire l’idée. Bref toujours drôle et amusant lire.

Les émotions la source de tout les problèmes humain mais est ce vraiment le cas ?

L'idée derrière ce roman est très intéressante. Les deux histoires racontées en parallèle s'entremêlent de manière subtile, offrant mille pistes de réflexion jusqu'à la fin de la lecture.

Toutefois, certaines longueurs, dans la narration et surtout dans le texte, peuvent rendre la lecture laborieuse. Le texte n'est pas fluide, les métaphores poétiques sont trop nombreuses, les phrases sont inutilement coriaces et certaines scènes trainent en longueur.

C'est d'autant plus dommage que le roman est, dans le fond, très touchant et bien construit. Il a un message fort à délivrer.

Ce livre aurait pu être plus concis, mais je le recommande malgré tout si les textes longs et métaphoriques ne vous effraient pas trop. Car le dénouement de l'histoire vaut largement d'être découvert.

Même si je n'ai pas trouvé l'écriture de ce roman extraordinaire et que la fin me laisse un peu sur ma faim, il y a une chose qu'on ne peut pas enlever à Antoine Dole, c'est sa façon de défendre ardemment le droit à l'existence de chaque être. En mettant des mots sur les maux, il apporte un soutien essentiel à toute personne subissant l'exclusion en raison de son identité, et de son verbe fraternel encourage à ne pas penser qu'il s'agit d'une fatalité et encourage à ne pas céder face à la bêtise humaine. Il est le grand frère qui te dit que, oui, le monde peut être parfois cruel, mais que l'espoir d'une accalmie est toujours là, tapi quelque part, et qu'il ne faut jamais renoncer. Et surtout pas renoncer à soi-même.

Et pour ça, Antoine Dole est à lire 100 fois.

Dans ce court roman, je retrouve les mots-couteaux d'Antoine Dole que j'avais aimés dans Météore. Pas besoin de longues tirades, d'interminables descriptions. Le verbe précis et tranchant fait jaillir l'émotion en torrent de sang.