Miguel Haler

Le guitariste nomade c’est tout simplement un récit de vie. Mais il ne faut pas lire ce livre comme un au revoir mais plutôt comme une célébration : la célébration de l’instant et, grâce à la considération du temps passé, des choses à venir. Miguel Haler, profondément marqué par la flamme gitane, a fait chanter sa guitare par-delà les frontières des pays et par delà-même la frontière entre la mort et la vie. En effet, après de nombreux spectacles il finit par jouer dans des maisons de retraites et des hôpitaux pour y faire office de « passeur d’âmes ». Cette expression est une des clefs du livre et elle en composera d’ailleurs ses derniers mots.

Miguel Haler nous livre ici un peu de sa vie de voyages et de musiques et nous fait profiter à nous aussi de son don de passeur en nous transportant vers d’autres horizons, sur les chemins la guitare sur le dos.

J'ai eu beaucoup de mal avec les yoyo passé-présent qui surviennent un peu n'importe comment. Changer de temps de narration, ok. Mais au milieu d'un même paragraphe, sans raison ? Bof. Ca m'a fait penser à une bévue de correction. Dommage, ça m'a vraiment fait tiquer, à plusieurs reprises. En dehors de ça, le style est sobre mais joli, accessible sans être pauvre.

Au niveau de l'histoire, bon. C'est tiré de faits réels donc ma fois on ne va pas critiquer le scénario. J'ai cependant eu du mal avec les 60 dernières pages du livre : grossesse et bébé, ce n'est pas ma came. Là, c'est une question de goût. Autre bémol : les dialogues. Ils m'ont semblés complètement surréalistes, très théâtraux et pas du tout... vrais. La psychologie de Franz est un peu creusée, là où celle de Sara... vraiment très peu. Par contre, ah, c'est bien dit : "oh qu'elle est belle, gracieuse, qu'est-ce qu'elle danse bien, qu'est-ce que j'ai de la chance d'avoir une femme qui se maquille et se soigne, blablabla". Ca... m'a écoeurée. On est bien dans du système homme-femme des années 30, alors certes pour le coup "c'est histo", mais il me semble que l'auteur n'était pas obligé de faire comme ça.

En dehors de ces choses qui m'ont fait tiquer, le livre se lit bien et je suis certaine qu'il correspond aux goûts de certains. Ce que j'ai vraiment apprécié : les petits détails concernant les tziganes et leurs façons de vivre, de cuisiner, leurs coutumes.

Roman historique. L'histoire des gitans pendant la seconde guerre mondiale. Il s'agit d'un roman véridique, même si les noms ont été modifiés. Les tziganes ont été poursuivis et massacrés par les nazis. Ici il s'agit de Franz von Kobler et de Sara, la bohémienne, qui va partager sa vie. Une belle histoire d'amour qui, hélas, se termine mal. A lire absolument.