Philippe Soupault

Pour moi, ce livre est un échec.

Bien évidemment, je vais développer mon propos, qui peut paraître un peu tranchant et brutal.

Il faut savoir que les Champs magnétiques a été écrit principalement grâce au procédé d'écriture automatique : dans un état d'altération du conscient (à la sortie du sommeil, sous des substances psychotropes, etc.), on laissait s'exprimer son imagination, on laissait les mots se dévider sur le papier. C'est en m'informant sur cette méthode d'écriture que j'en suis arrivé au livre. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que je suis assez déçu.

Je ne m'attendais pas à quoi que ce soit qui fasse sens — c'était même d'ailleurs très agréable, ce lâcher-prise quant au sens : on se laisse pénétrer par les mots, par leurs sons, on s'attache au signifiant plutôt qu'au signifié, plutôt qu'aux sens ; quand il est une heure du matin et qu'on tombe littéralement de sommeil, une telle lecture est un régal car elle ne demande pas d'effort particulier si ce n'est ressentir le texte.

Sauf que... le texte, je ne l'ai pas tellement ressenti. Je m'attendais (j'espérais !) que l'inconscient débridé laisserait place à une déflagration incontrôlée d'imaginaire — c'est le but de l'écriture automatique : débrider le non conscient, le soustraire au joug de la moral, de l'esthétique et de la logique. Or, hormis de très rares passages, c'est ça qui m'a manqué. Je m'attendais à de la poésie surréaliste ; j'ai eu du surréaliste, certes, mais de la poésie pas vraiment. Seules certaines fulgurances qui traversaient le texte et tranchaient nettement avec la masse indistincte et médiocre — pas un jugement de valeur, juste un constat : moyen, ni bon ni même particulièrement mauvais, juste insipide parce que sans sens et ne parvenant pas à atteindre une transfiguration poétique du réel sauf à la marge — ont sauvé le texte. Ainsi, si la lecture de la partie "Eclipses" peut être très intéressante, de même que certains poèmes de "Le pagure dit", j'ai trouvé l'ensemble assez peu digne d'intérêt.

Je rejoins donc André Breton, l'auteur lui-même, quant aux limites de l’écriture automatique : elle a beau pouvoir constituer pour l’artiste une étape nécessaire dans sa formation, dans son éveil à soi-même, elle ne peut ni ne doit devenir un procédé.

L'écriture automatique est, je pense, une expérience d'auteur, pas de lecteur ; une expérience à vivre, pas à lire, d'où le peu d'intérêt que j'ai trouvé au texte.

Mais je serais ravi d'échanger avec quelqu'un qui l'a apprécié !

Un roman totalement indescriptible, à la hauteur de son incompréhensibilité. Une plume certes bien affirmée mais qui bien souvent perd le lecteur au fil des mots.

Un livre qui correspond définitivement à son mouvement : le surréalisme.

J'ai lu ce livre pour les cours, lire un livre "de force" n'est jamaIs plaisant et repousse tout bon sentiment envers le livre en question mais de plus, je n'ai pratiquement rien compris et je n'ai trouvé aucun interêt dans ce roman.