Mazarine Pingeot

Une exploration de la peur qui trouve ses racines dans l'enfance.

Cette peur va alors vous poursuivre à l'âge adulte et impacter votre quotidien.

Elle devient permanente, organique, tissant sa toile dans la vie professionnelle ainsi que la vie privée de la narratrice.

Un sujet qui mérite réflexion !

Roman passionant malgré quelques longueurs dans la progression de l'intrigue. Mais fin très bien amenée et surprenante.

Style travaillé sans être affecté

"Bouche cousue" est l'histoire de Mazarine PINGEOT, fille de Anne PINGEOT et de François MITTERRAND, obligée par ses parents et encore plus par son père, de rester cachée et de tenir le secret de ses origines. Conventions bourgeoises d'un autre temps ? Raison d'état ?

Avec ce "Bouche cousue" on assiste à quelques événements comme les élections de François MITTERRAND, la rencontre de ministres, de personnels de l’Élysée, du point de vue de Mazarine et du secret et de la souffrance de Anne et les moments à 3 volés à la raison d'État, à l'autre famille,celle de son père,lors de l'élection de 1988 et l'engagement "anonyme"de Anne avec son tee-shirt"génération Mitterrand".

Dans "Bouche cousue", Mazarine expose sa souffrance à avoir été tenue secrète et avoir dû toujours cacher qu'elle était la fille de....jusqu'au jour, où, certainement par la volonté de François MITTERRAND, elle s'est retrouvée exposée en pleine lumière, à un âge où on se cherche encore.

C'est une vraie souffrance que Mazarine expose,explique dans ce livre se considérant toujours illégitime avant et après avoir été révélée.

Par"Bouche Cousue,elle profite de sa volonté d’enfant puis de sa naissance en elle, pour lui écrire sous forme d'un journal car elle s'inquiéte sur comment lui il grandira, lui, petits fils de François MITTERRAND, fils de sa mère à la "Bouche cousue".."

C'est la "naissance" de cet enfant mort né qui l’aidera à se reconstruire, accepter qui elle est et son histoire et surtout faire le deuil de son père, 7 ans après.

Un formidable livre sur les conséquences du secret à entretenir, mensonge par omission et de la souffrance de l'enfant tenu dans ce secret et fille de....héritage difficile à porter.

J'ai adoré surtout qu'on n'est pas dans le voyeurisme et qu'on n'apprend pas grand chose de plus de ce qu'on est en droit de savoir sur la liaison d'Anne PINGEOT et de François MITTERRAND.

Lu en 2016. J'avais vraiment apprécié de lire ce récit, entre témoignage intime et hommage posthume. Une plume fluide et concise, pudique et authentique.

Une fille qui raconte "son" père, sa vérité sur une histoire plus ou moins ordinaire.

Mazarine Pingeot, "fille de..." , se raconte. Dans ce journal qu'elle adresse à son premier enfant, celui qu'elle perdra à quatre mois de grossesse. Un journal retraçant ses souvenirs, un gage de sa vérité, pour que ce petit être innocent puisse s'inscrire dans son histoire familiale, dans cette descendance particulière.

Spoiler(cliquez pour révéler)La conscience et la souffrance d'être tue et préservée, mais aussi très vite celle de devoir se taire et protéger à son tour, le personnage public comme l'homme qu'elle aime. Le poids d'un secret bien pesant à porter pour l'enfant, puis pour l'adolescente. Et puis, du jour au lendemain, livrée en pâture à l'âge de 19 ans, telle une trahison publique. La violence d'une célébrité non voulue, bien plus destructrice que celle de l'anonymat car, à tout prendre, nettement préférable.

"Se taire"c'est ce que le choc d'avoir été violée que Mathilde vit et devant l'imprévisible, l'inavouable, elle veut oublier ...se taire peut le lui permettre.

Mais Mathilde, l'héroïne, la narratrice ne peut pas longtemps cacher son lourd secret...Elle avoue à sa sœur qui lui conseille de porter plainte....Ses parents alors au courant l'en dissuadent car eux sont très célèbres : le père est un chanteur connu, le grand père un académicien reconnu et cela ferait "tâche" qu'une fille de son milieu s'attaque au prince T : prix nobel de la paix , secoué par la mort récente de sa fille de l'âge de Mathilde.

C'est la rencontre d'un homme "Fouad" avec qui elle vit quatre ans et dont elle se sépare à la naissance de leur fils qui la détermine à porter plainte. P. C'est plutôt Fouad, possessif, manipulateur, violent qui le lui demande.Il a des comptes à régler avec la société française dont il se dit sans cesse persécuté par une lutte des classes, des races dont il semble n'avoir pas tant souffert que ça.

Mais le policier qui connaît la réputation du Prince dissuade Mathilde de porter plainte alors qu'il n'y a pas encore pas transcription.Ce sera une main courante.

Un journaliste fouille et trouve et le scandale éclate ....

C'est la souffrance de Mathilde qui est ici dépeinte, décrite par l'auteure, tenue par le secret qui la ronge, l'abîme à jamais et la torture. Ses relations avec les hommes sont vouées à la torture et à l'échec.C'est aussi ce secret qu'elle doit respecter au nom de la caste et de la place du Prince T dans la société.Que se serait-il passé si Mathilde n'avait pas appartenu à une famille illustre (et) (ou) que son violeur n'avait pas été le prince T ? Aurait-ce été plus facile ? Qu'est-ce qui pourrait réparer Mathilde ?

En lisant ce livre, on ne peut pas s'empêcher de penser aux "histoires" sorties à propos d'hommes célèbres accusés par plusieurs femmes de les avoir violés...ni à l'emprise exercée par leur célébrité pour faire en sorte que les victimes n'aient d'autres choix que de "se taire." Enfin, on ne peut pas s'empêcher que l'auteure livre ici la difficulté de garder le secret due à son rang et donc de "se taire", la sienne durant toute son enfance.

Une belle analyse sur les dégâts que "se taire" fait sur la personne pour éviter le scandale alors qu'elle, elle est victime et que personne ne se préoccupe de son état de santé mental à elle, perturbée à jamais par le pendant et l'après.

Mazarine Pingeot nous livre une partie de sa vie d'enfant puis de jeune fille longtemps cachée car « fille illégitime de… », un lourd secret qui lui a fait connaître une vie coupée du monde due à son ascendance peu banale. Elle décrit « son histoire », une vie particulière avec ses deux parents, dont beaucoup parlent sans vraiment savoir. Le côté père plus ou moins présent, toujours discret, continuellement secret, l'a manifestement déstabilisée. On retrouvera les questions de transmission et de filiation dans ses futurs romans.

Le livre se lit vite et ne présente pas vraiment d'intérêt car la situation de l'auteur est d'une extrême banalité, excepté le fait que le père soit un homme connu et que la situation financière soit particulièrement aisée. On n'apprend rien sur François Mitterrand qu'elle s'autorise à partager à travers ce court livre, et défend au-delà des polémiques concernant l'homme publique.

"Le cimetière des poupées" est l'endroit où la narratrice, enfant, enterrait ses poupées après qu'elles ont subi selon elle des violences ayant entraîné leur mort.

Mais c'est là un des aspects complexes du personnage, mal aimée par sa mère face à qui elle devait être parfaite, ne pas se salir, ne pas rire trop fort....ne pas exister comme enfant puis comme personne. C'est le contraire avec la grand-mère qui lui accorde sa confiance, partage les petits riens de la vie avec elle et surtout l'aime et sait le lui montrer et le lui dire.

Malheureusement,l'homme qui devient son mari, la tyrannise et demande d'elle la perfection, qu'elle tienne bien la maison, qu'elle lui fasse chaque matin cuire un oeuf à la cuisson qu'il aime, faire en sorte que les garçons l'aiment et ne pleurent pas quand il est là. Cela la conduit à différents subterfuges comme par exemple faire manger ses enfants et les coucher avant l'arrivée de leur papa...se plier à tout ce qu'il demande pour ne pas le contrarier.

L'autrice inspecte ce qui peut conduire une mère à l’irrémédiable infanticide, à en démonter les mécanismes...La narratrice n'a pas de nom comme s'il pouvait s'agir de n'importe qui qui n'a pas eu de chance, qui a dérivé....qui...qui...Elle le fait avec pudeur et réalisme et des mots justes et précis .C'est l'auteure de cet infanticide jugée par la vindicte populaire qui l'explique le mieux en écrivant de sa prison une lettre à son mari , lui qui lui a tant dit qu'elle aurait dû écrire au lieu d'être traductrice.Elle le fait et c'est bien une vengeance sur la vie , sa vie comme la lecture a été pour elle un refuge.

J'ai adoré cette brillante analyse servie par une écriture au couteau et un procédé : une lettre roman.

Joséphine nous propose un remake de Femme au bord de la crise de nerfs. Rien ne va dans sa vie. J'ai eu l'impression qu'elle avait une tour de Jenga, le jeu où on empile des tasseaux de bois rectangulaires, et ensuite, il faut retirer un tasseau du bas pour le mettre plus haut. Sauf que si l'on retire un morceau, tout risque de s'effondrer.

Elle est dans ce cas. Elle a retiré la partie José, son ex-mari, pensant que sa vie s'améliorerait, mais tout risque de tomber. Il ne paie pas de pension, la culpabilise et utilise ses enfants et sa famille pour les liguer contre elle.

Et étant donné qu'elle subit la loi de Murphy, la loi de l'em*erde*ent maximum, son lave-vaisselle tombe en panne alors qu'elle est en découvert.

Elle gère comme elle peut, commandant un lave-vaisselle sans garniture de porte, s'achète des chaussures en rebellion vis à vis de la banque...

Nous avons tous les ingrédients pour un scénario catastrophe.

Joséphine nous entraine dans une aventure de 12 jours où elle tente de régler les problèmes, l'un après l'autre, selon l'ordre ou la priorité dans laquelle ils se présentent.

Une jolie plume, avec des mots moins usités, qui la rendent agréable. J'ai passé un bon moment avec Joséphine et me suis parfois retrouvée dans sa situation, ses pensées, parfois complètement loufoques, quand on est en situation de stress.

A recommander à tous, les lecteurs, lectrices et lecteurices qui veulent passer un bon moment de lecture et de détente.

J'ai eu du mal à accrocher tout à fait au style d'écriture de l'auteure, mais son histoire est assez touchante. Ce livre est comme un exutoire pour elle, elle trouve progressivement les mots pour sortir ses émotions, et certains passages étaient très beaux.

Avant de lire ce témoignage, j’ignorai totalement que François Mitterrand avait « une fille cachée » et qu’il a révélé son existence qu’au bout de vingt ans. C’est ainsi, que Mazarine nous raconte son enfance mais aussi son présent, à travers elle nous faisons connaissance de cet ancien Président de la République en tant que père. Bien que Mazarine ne devait pas dévoiler sa véritable identité, elle a eu quand même des beaux moments de partage avec son père, on ressent une certaine complicité entre eux. Mais, pour Mazarine cela a été aussi dur de ne pas révéler qui elle était et donc de vivre en quelque sorte deux vies et du coup, de ne pas pouvoir s’exprimer ouvertement sur les joies qu’elle ressentait envers son père quand il a été élu président, de devoir cacher ce secret envers les autres élèves….

Ce témoignage que j’ai trouvé intéressant et touchant m’a tout de même un peu dérouté à cause de l’écriture de l’autrice que j’ai trouvé alambiquée et froide aussi, ce qui est vraiment dommage. Malgré ce point négatif, je reconnais tout de même que c’est un récit qui vaut la peine d’être lu puisqu’il aborde des sujets importants comme la notoriété, le mensonge, l’identité de soi, la perte d’un enfant et bien d’autres sujets… Quand on termine la lecture de ce livre, on espère qu’une chose : c’est que Mazarine vit enfin dans le bonheur.