Dorothée Janin
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Note moyenne : 6/10Nombre d'évaluations : 3
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Le récit s’ouvre sur le narrateur qui va retrouver par hasard une amie d’école, Vicky. Avec elle, il va se souvenir de l’année scolaire passée à Christmas Island, lorsqu’il avait décidé de suivre son père dans le cadre de son travail. C’est là qu’il fera la rencontre de Jacob, un jeune homme un peu plus âgé que lui et avec lequel il entretiendra des liens étroits d’amitié.
C’est un roman d’atmosphère qu’a voulu créer Dorothée, et en ce sens, je peux affirmer qu’elle a réussi son pari aisément. Malgré tout, l’ambiance ne me suffit pas toujours pour me convaincre et j’avoue que l’histoire en elle-même a beaucoup peiné à démarrer.
Pourtant, je dois dire en avoir appris énormément sur cette petite île où l’auteure plante son décor. J’ignorais tout de la faune qui habite Christmas Island. Le père du narrateur est avant tout convoqué pour tenter de trouver une solution aux fourmis qui déciment les populations de crabes, lors de leur migration. J’ignorais totalement cela, et c’est donc une véritable immersion que propose Dorothée.
Quant au fond de l’histoire, le lecteur suivra surtout le narrateur, dont on ne connaîtra pas le nom. Pendant toute son année scolaire, j’ai pu observer son évolution. Au fil de ses rencontres et de ses expériences, notamment amoureuses, le jeune homme va se forger un caractère, jusqu’au moment où il fera la rencontre de Jacob.
Le rythme est lent et je ne peux pas dire que ce soit forcément pour l’intrigue que je vous conseille ce roman. Ce serait davantage pour une atmosphère, presque en huis-clos, et qui est très bien rendue.
La plume de l’auteure est très particulière. Je ne suis pas sûre d’avoir été en mesure d’en apprécier pleinement sa qualité indéniable. Certes, c’est remarquablement écrit mais je me suis parfois perdue dans la longueur du phrasé et j’y ai trouvé beaucoup de digressions, en plein milieu de certains paragraphes.
Un roman d’atmosphère, pour lequel l’intrigue passe presque en second plan. La plume est de qualité, même si parfois j’ai eu du mal à totalement m’adapter au style de l’auteure. Une lecture intéressante.
Afficher en entierIndociles et insurgées : les oubliées de Fresnes
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Contre toute attente, La révolte des filles perdues n'est pas la reconstitution romancée de la grande révolte des pupilles de Fresnes qui défrayé la chronique au printemps 1947.
Dans l'immédiate après guerre, mai 1947, une centaine de jeunes filles de 16 à 21 ans incarcérées à la prison de Fresnes se sont soulevées, molestant les gardiens et saccageant la prison avant d'être canalisées.
C'est en partant de ce fait historique, que l'auteure imagine le destin de l'un des plus grands ténors du barreau des années 2000, Me Serge Valère, livré à sa naissance à l'Assistance publique et dont la mère pourrait bien avoir pris part à la grande révolte de Fresnes.
Pour en avoir le cœur net, ce dernier embauche une généalogiste, Elvire Horta, aussi zélée côté professionnel que paumée côté personnel (un aspect qu'elle se garde bien de dévoiler à son client, cela va de soi).
Au fur et à mesure de ses recherches, nous entrons dans le cœur de la mutinerie : qui étaient ces "filles perdues", quels ont été les manquements dont elles furent l'objet pour finir derrière les murs de ce centre d'éducation surveillé, dans quelles conditions ont-elles vécu leur enfermement ?
Pour ma part ,
Il y a des mots, la magie de quelques lettres à peine, qui, dès leur évocation, m'enchantent et me transportent : "révolte" en fait partie.
J'ai aimé le style, la construction et les apartés : dans ce roman, il y a la narration proprement dite puis la voix d'Elvire Horta, à laquelle je me suis plus ou moins identifiée dans la mesure où j'ai ressenti qu'elle porte en elle une braise, celle de la colère, que le moindre souffle est à même de raviver.
C'est cette dernière qui, au fil de ses investigations pour le compte de Serge Valère, anime le récit de ses réflexions incisives existentielles très souvent et sur la judéité et la politique parfois.
Pour ainsi dire, j'ai davantage découvert l'histoire d'une enquête, la mise en lumière d'un fait historique significatif de la condition féminine.
J'ai apprécié ma découverte mais l'épopée et l'enchantement présagés par le titre et auxquels je m'attendais n'étaient pas au rendez-vous.
J'aurais aimé plus de drame pour rythmer le récit en général: in fine, cela m'a tout de même paru assez long.
Mention spéciale: Vous trouverez à la fin du livre les sources et les références avec la liste des centres d'archives , des ouvrages et de la presse consultée. Ce roman est donc le fruit d'un important travail de recherche de l'auteure; sans qui cette révolte des Filles perdues aurait bien failli tomber dans l'oubli.
+ À lire: une œuvre singulière pour (re)découvrir la France d'après-Guerre et les Trente Glorieuses où les filles rebelles et marginales étaient enfermées dans des institutions répressives et violentes comme la prison de Fresnes.
- S'abstenir si et seulement si vous préférez les péripéties intenses : ce roman n'est ni une épopée ni une reconstitution historique, mais principalement le récit d'une enquête généalogique.
Afficher en entierOn parle de Dorothée Janin ici :
2010-04-07T01:49:47+02:00
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Biographie
Dorothée Janin (née en 1976) est journaliste et écrivain français.
Elle publie son premier roman, La Vie sur terre, édité aux Éditions Denoël en 2007 puis un recueil de nouvelles : Mickey Mouse Rosenberger : et autres égarés : nouvelles toujours aux Éditions Denoël. Elle a aussi joué dans quelques courts métrages dont Rémi de Melvil Poupaud en 2005. Elle est la nièce de Jean-Jacques Goldman, Robert Goldman et Pierre Goldman et la belle-fille du journaliste et écrivain Sorj Chalandon. Elle est journaliste pour le magazine Grazia.
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