R. Scott Bakker

L'idée est très intéressante, un thriller sur la base des neurosciences et de la neuropsychologie. Par contre, je n'ai pas aimé la façon dont c'est écrit. A moins que ce soit la traduction qui ne soit pas terrible. Les choses vont trop vite ou trop lentement et on a du mal à suivre. Par contre, cette idée d'imaginer ce que nous serons potentiellement capable de faire sur un cerveau humain dans le futur fait froid dans le dos.

Bon je ressors mitigée de ma lecture. Trop de termes techniques basés sur la neurosciences et la neuropsychologie, des dialogues surréalistes, des réactions incompréhensives et surtout l'écriture qui n'est pas fluide rendent la lecture ardue. Le scénario noir de chez noir et surtout l'idée que cela puisse être, voir cela comme "des faits à venir" totalement plausible fait froid dans le dos. Flippant.

Un chef-d'oeuvre instantané. Grand amateur de littérature de fiction en tout genre, j'ai pourtant dans mon bagage quelques titres et séries plutôt puissantes et profondes. Mais là... difficile de rendre un hommage avec suffisamment de nuances pour rendre compte de la qualité, de la puissance évocatrice, de la profondeur, de la philosophie traités ici.

Forcément, commencer à en parler c'est déjà omettre tellement de choses... et dire que ce premier tome n'est - parait-il - qu'une mise en bouche.

Foncez. Vous n'avez sans doute jamais rien lu de tel.

Un chef d'oeuvre instantané. Un imaginaire qui est, littéralement, très très au-dessus de la concurrence. Aussi imaginatif que passionnant, mais d'une exigence nécessaire de chaque instant. Et au bout... vous êtes récompensé comme vous l'avez été trop peu de fois.

C'est un bon roman. Je dois dire que l'habitude des auteurs, de certains en dark fantasy d'avoir toujours un sauveur ou un méchant qui virent du bon côté manque d'originalité désormais, on lit à propos de ces sauveurs à toutes les sauces. Jamais à propos d'un personnage ténébreux, aux obscures desseins qui reste dans les ténèbres, qui ne devient pas un gentil. C'est dure d'écrire ces récits je suppose car ultimement, la conscience humaine veut que le bien gagne toujours car autrement ce serait admettre que les ténèbres peuvent gagner, et qui aime écrire un livre sans espoir ? C'est dommage, car les ténèbres représentent une face de notre vie, présente, qu'on le veuille ou non et que l'on reconnaisse sa présence ou pas.

Alors, quand je vois cet auteur qui a eu l'audace et le courage d'écrire un premier tome qui parle d'une guerre sainte, une guerre qui finalement n'a pas de gentils, il n'y en a tout simplement pas, le schéma classique du Bon contre le Mauvais n'est pas utilisé dans ce livre, c'est la guerre.

Dans ce roman, c'est l'histoire de plusieurs factions, plus ou moins puissantes qui veulent seulement du pouvoir, de la reconnaissance et l'argent, c'est tout, peu importe les formes, les apparences, ils ne sont que des humains avides dans un univers bien sombre. Et dans tout cela, on a notre personnage principal, notre héros qui au final n'en est pas un, lui aussi détient de sombres projets, il ne veut sauver personne, il veut seulement mettre à bien ses plans personnels.

Et ça, ça change des dark fantasy habituelles. On peut suivre le chemin d'un noir personnage et l'auteur l'a fait sans avoir peur des avis des lecteurs. Un courageux.

Durant les trois quarts de ce roman, on rencontre toutes les factions, on apprend leurs motivations et leurs intérêts, les pouvoirs et places qu'ils désirent, les jalousies et personnalités qui règne dans ces temps troubles. Trois quart du récit, plus de la moitié du livre. Au début, j'étais frustrée mais je crois que l'auteur a fait un bon choix, on ne connaît pas bien notre personnage principal et je trouve ça inattendue de nous présenter les menaces avant même de découvrir correctement le héros, car au final, on établi une sorte de liste ou de plan, chacun se situe dessus, on a l'ensemble du jeu de l'échiquier il ne nous reste plus à la fin que découvrir ce personnage, notre héros qui viendra bouleversé d'une manière ou d'une autre les plans, et ce héros ça en fait quelqu'un d'attendu, quelqu'un de puissant qui n'a pas à craindre mais qui est à craindre.

Très originale, première fois que je vois cela.

Petit mot pour la courageuse Serwë, car une fois en s'imaginant en captivité tout le monde peut se braguer d'être tel ou tel personne, même être courageux au début mais la terreur prendra toujours le pas, devenant omniprésent. Et Serwë, malgré sa souffrance mais aussi son courage, l'auteur en a fait un personnage intéressant, il y a chez elle une conscience aigu de ce qu'elle est dans ce monde, c'est fascinant, peut-être pas un jugement adéquate sur les gens mais définitivement une conscience de ce qu'est sa personne.

Je dirais donc dans l'ensemble que l'univers est sombre, les factions et personnages sont bien imaginés, peu ou même pas du tout de cliché (très agréable), un récit qui se concentre les évènements importants et leurs écritures peuvent être parfois complexes, car il y a une certaine philosophie évoqué dans ces textes. Ça reste néanmoins fluide mais il faut se concentrer pour comprendre, car l'auteur nous jette dans un récit sans nous tenir la main comme à des enfants, c'est à nous de découvrir ce monde. Enfin un auteur de fantasy qui ne nous mâche pas le travail en nous faisant une liste de personnages, ou un prologue expliquant le passé et les enjeux futurs.

On rentre vraiment dans le récit comme dans un train lancé à pleine vitesse sans avoir pu monter au début de sa course, à nous de suivre sa vitesse et de nous fondre dedans.

Ce monde recèle de bien des mystères, avec des races et peuples inconnus, la magie ne semble pas être du moins dans ce tome un système complexe ou originale, enfaîte bien que la magie soit présente elle est plus utiliser comme une arme politique que comme usage quotidien.

Bref, j'aimerais en dire plus mais il vaut mieux le découvrir par soi même.

Je recommande donc ce livre mais pas à n'importe qui, bien qu'il semble être une trilogie méconnu (ce qui est très dommage) ça reste de la pure dark fantasy dès lors je pense que la lecture est plus approprié pour les connaisseurs du genre Fantasy et de tout ses sous genres. Un livre dans le style Steven Erikson ou Glen Cook.

Je vais lire le tome 2 puis sans aucun doute le tome 3 de ce pas... Bonne lecture aux courageux curieux.

Un autre excellent tome, les personnages se dévoilent plus, je ne dirais pas qu'ils évoluent car fondamentalement malgré les épreuves leur nature reste habituellement la même mais ils se dévoilent et nous montrent des facettes d'eux-mêmes qui peuvent être... troublantes. La jalousie sous plusieurs formes est abordée ici, qu'est-ce qui au final justifie la jalousie, la haine aussi mais notamment le sacrifice.

Oui beaucoup de sujets fondamentalement humain sont abordés dans ce livre, de manière incisive et parfois philosophique.

Oui, ce livre de dark fantasy traitent sombrement des mœurs humaines et je dois dire que le récit m'a transporté, me jetant au cœur de l'intrigue j'ai souffert avec les personnages, souri avec eux, j'ai haï, j'ai pardonnée. C'est vraiment un livre sombre qui nous permet de remettre les bases de la vie en question, de nos comportements.

Enfin, pour parler de l'histoire, j'ai rarement adoré suivre les aventures du héros aussi sombre, menteur et manipulateur. Son degré de contrôle et sa façon de lire dans les gens est parfois même terrifiant mais ça n'empêche pas pourtant de vouloir suivre son parcours.

Durant ce tome, la marche des Inrithis commence, on les suit, eux et leur guerre sainte, et je dois dire que les détails sont parfois glaçant. Les factions restent les mêmes, chamailleries font leur quotidien et pourtant la consulte avance inexorablement. Le danger est proche, pour tous, le suspens est incroyable car l'on envisage pas la suite, et bim, on se retrouve sur le cul, surpris jusqu'à la moelle.

Kellhus reste un personnage fascinant et une telle complexité, du moins la création du personnage tel que lui est tout simplement du génie.

J'ai beaucoup appréciée cette série je dois dire, qui est méconnu malheureusement, mais qui mérite je pense son palmarès dans la dark fantasy classique.

Mes idées sont un peu éparpillées, je dois dire que l'excitation et l'impatience de lire la suite me ronge, je ne peux donc que vous dire de vous plongez dans ce livre.

Je ne dirais pas que l'univers y est incroyable, ni la magie ou l'enjeu, non cette trilogie fait parti de ceux qui s'élèvent grâce aux personnages et l'intrigue, non l'univers autour.

C'est vraiment un classique à lire, n'hésitez pas pas, je fonce sur le dernier tome !

Une chose fascinante que j'ai remarquée à propos du Prophète c'est que malgré ses manipulations il élève les gens, leur apporte la paix et les réponses, leur donne de l'espoir. Il ne les méprise pas alors qu'un autre homme possédant tant de pouvoir l'aurait probablement fait comme l'Empereur ou son neveu arrogant. Esmenet par exemple, même Achamian qui se targue de l'aimer, au final il l'a tient quand même plus bas que terre, la soumettant car il était un sorcier et elle une catin, il n'a jamais envisager qu'elle ne soit plus, il n'a toujours vu que son désir d'elle. Kellhus, lui, il lui a montrer qu'elle n'était pas rien, qu'elle méritait le respect, il lui a appris à lire, lui fait confiance sur toute sorte de sujets importants, lui confiant le commandement. Il l'élève et la rend libre. Achamian lui l'enfermait dans les coutumes, idées reçus, même lui la considérait malgré son amour comme une catin, une "chienne". Il ne l'a pensait pas capable de plus que de se soumettre aux hommes et à lui. Ben dommage mon pote, mais malgré son amour pour toi, la vérité prône.

Cnaiür fut pour moi un agacement dans cette trilogie, mais dans le bon sens car l'auteur a créé un personnage détestable et fou, un personnage qu'on veut secouer pour sa stupidité mais qui rythme l'histoire, il n'est pas inutile au récit, sa présence influ sur les événements et donc sur l'avenir. Un personnage que je déteste sincèrement mais qui est cohérent à l'histoire. L'auteur a fait un bon travail quant à sa création.

Achamian aussi m'agace car Cnaiür, emporté par son amour honteux pour un homme qui l'a abandonner à transcrit sa haine et sa folie sur le fils, essayant de le détruire, en pensant tout savoir alors que même s'il en savait plus que d'autres il lui manquait la raison et donc il interprétait mal les événements et paroles de Kellhus.

C'est la même chose pour Achamian, qui blâme et haï Kellhus pour lui avoir "prit" Esmenet. Elle seule choisie de son destin, si elle voulait vraiment quitter le prophète elle le ferait mais Achamian n'y voit alors que sa jalousie, il est prêt à mettre le monde en péril car monsieur n'a pas pu satisfaire son désir, il n'a pu avoir la personne qu'il aime, alors il honni tout ce qui se relie à Kellhus, même si c'est la vérité, il n'arrive plus à faire le tri parmi sa haine, comme Cnaiür. Et c'est en voyant ces deux personnages se perdre dans la vengeance, la haine, l'obsession que je remarque que l'auteur évoque donc l'amour, dans ce livre, comme une souffrance qui nous pousse au pire.

Après avoir lui cette trilogie, je dois dire haut et fort, parmi toutes les manipulations et faux-semblants, les vérités cachés et mensonges, tout n'était pas ce qui semblait être, et alors que deux hommes honnissent les Dûnyain plus que tout, malgré les hésitations et mystères, je me rend compte qu'ils ne font que dire la Vérité, et que cela brûle ceux qui ne peuvent le supporter. Ceux qui n'arrive dès lors à ne plus comprendre et tombe dans la stupidité humaine, leur réponse est de haïr.

J'espère juste qu'au vu de cette fin Achamian parvienne un jour à Spoiler(cliquez pour révéler)éclaircir son obsession, qu'il sache un jour que malgré les manipulations, Kellhus n'était que la Vérité et Achamian s'est trompé. Il a eu tord.

Pour parlait de cette trilogie singulière, au finale, ce n'était qu'un récit humain sur les mœurs sombres humaines, de la pure dark fantasy remixer d'une manière inédite, pas de quête pour sauver le monde, de héros plein de bonnes intentions, non, le héros est un être sombre qui manipule le monde, les évènements et ne souhaite sauver personne. Il contrôle. Il soumet. Et nous plions.

De la philosophie, de la remise en question, de la Vérité.

Même moi au cours du récit, j'ai partagée les mœurs de certains personnages, et ce besoin parfois inédit de dévotion pour quelqu'un de divin, de tangible, pour de l'espoir.

Un roman bien sombre, un roman excellent.

Je recommande et je vais me lancer dans la suite, une tétralogie de Aspect-Emperor en anglais.

Livre ardu à lire, peut-être plus à lire comme un essai qu'un roman. Certains passages doivent être lus à deux à trois reprises pour être assimilés. C'est un joli mélange entre le roman et une étude neuropsychologique. Ce livre ouvre énormément de questions et l'épilogue du livre est interpellant.

Une série excellente:

- Une intrigue captivante, pleine de mystère (on veut en savoir toujours plus sur Khellus, qui est-il ? Quel est sont but réel ?) qui nous fait tourner les pages encore et encore.

- Des personnages extrêmement bien campés, bien développés auxquels on s'attache fortement. Ils ont tous leur propre caractère avec leur force et leur faiblesse.

- Des complots, intrigues politiques, des batailles épiques.

Bref, une saga coup de coeur pour moi !

Un roman vraiment particulier.

Il est clair que si on ne cherche rien d'autre qu'un thriller, on risque d'être déçu. Pourtant, l'idée de base est bonne. Même plus, elle aurait pu être excellente. Sauf qu'à un niveau purement narratif, on ne retiendra rien de bien extraordinaire : un déroulement assez basique, des retournements de situation et des codes propres au genre et donc vus de nombreuses fois, un peu trop de lieux communs et de clichés. Des relations entre les personnages assez superficielles. Des révélations par ailleurs assez peu surprenantes et des mobiles un peu alambiqués, on va pas se mentir.

Malgré tout les ingrédients étaient là, ça aurait pu être efficace, si le récit avait été bien rythmé, sauf que...

Eh bien ce thriller est un prétexte à un monologue philosophique, et une documentation bien précise sur la neurologie. Et bien que les thèmes exploités soient fascinants...eh bien au niveau de l'histoire, ça rend le tout difficile à lire, et très longuet. Une enquête qui n'avance que très lentement puisque les deux protagonistes sont constamment en train de débattre et parler philosophie, existentialisme et autre joyeusetés.

En plus de ça, c'est une vision très négative et pessimiste du monde qui nous est présentée, à laquelle je n'adhère pas forcément.