Evelyne Dress

Thérèse Ornstein, dite "Mi Win Wa" célèbre animatrice à la télé, célibataire, a besoin de se retrouver pour donner un sens à sa vie ! partagée entre une vie parisienne qui ne lui convient plus, son travail, sa mère malade à l'agonie et ses problèmes de conscience, une seule issue le bout du monde et pour Thérèse le bout du monde c'est la Birmanie.

A travers ses errances, ses rencontres, ses fantasmes, on part à la découverte de ce pays, on vit une histoire d'amour irraisonnée pour un inconnu, un amour inconditionnel pour un enfant, un cheminement intérieur vers une quête de soi même.J'ai plus qu'adoré ! J'ai beaucoup apprécié la femme derrière l'auteur !

Reconquête de soi.

Eva est une femme dynamique qui a quelque peu mis en suspens sa vie amoureuse. Mais elle est bien décidée à remédier à cela.

Au départ j'ai eu envie de lire ce livre car j'avais vu il y a quelques années le film dont il est tiré. J'avais envie de découvrir si mon rapport au film et au livre serait le même. Et je dois dire que j'ai été étonnée de constater que mes impressions sont assez similaires. Ces deux mediums sont plutôt différents mais au final plutôt complémentaires.

Mais d'abord revenons en a l'histoire.

Eva est une quadragénaire célibataire. Elle mène sa vie tambour battant et a quelque peu délaissée sa vie sentimentale. Cela fait déjà trois ans qu'elle n'a pas connu d'histoires. Un rdv chez son gynéco va être pour elle le déclencheur d'une prise de conscience.

Elle va tenter de renouer avec les hommes et le plaisir charnel.

Je dois vous avouer qu'avec Eva on ne s'ennuie pas. Avec elle tout va à 100 à l'heure. Si bien que l'on a parfois l'impression que le train avance sans nous. Eva est très dynamique et cela impacte le récit, qui en devient parfois saccadé. On a l'impression qu'elle avance bien plus vite que nous et que certains éléments nous échappent.

Au départ cela est très perturbant , déstabilisant. Puis finalement on s'y fait . On comprend alors que cela fait partie intégrante de la personnalité de cette femme étonnante.

Comme je le disais avec elle on ne s'ennuie pas une seconde et je peux vous dire que l'on rigole pas mal. Il faut dire qu' Eva n'a pas sa langue dans sa poche. Avec elle point de chichis ni de blablas, au grand dam de certains.

Petit à petit on s'attache à elle et à sa quête du prince charmant ( nous soyons clair il n'existe pas , du moins il n'est pas forcément tel que l'on pourrait se l'imaginer ;) ) qui saura lui redonner ce qui lui manque tant.

On la suit tout au long de sa prise de conscience et de sa reconquête de soi. Car au final c'est ce que c'est. Ce livre est un cheminement vers une reconquête de soi, l'acceptation de qui l'on est et de ce que peut être notre histoire et notre futur.

Ce livre est aussi l'occasion de brosser le portrait d'une génération en évolution, parfois un peu perdue dans les méandres de son quotidien. Une génération de femmes qui acceptent de ne pas forcément être telle l'image que l'on s'imagine d'elles .

Un roman réussit , drôle et tendre à la fois. Portrait d'une femme qui ne s'en laisse pas compter.

Ce roman commence avec la jeunesse de Ana, fille d’un violoniste de talent, de confession juive. Elle évolue dans la bonne société de son temps et rencontre Lucien, une catholique non pratiquant. Le coup de foudre est immédiat. Ils se marient malgré leurs différences et vivent une passion torride. Cela dure trois ans. Mais un jour la jeune femme est atteinte d’une méningite. Fou de douleur, son mari l’emmène à Lourdes. Son mari fait le serment de tirer un trait sur sa vie mondaine si elle guérit. Et cela arrive. Finie l’existence avec la bonne société, Marcel Proust, Anna de Noailles et les autres célébrités de l’époque. Terminée la passion et l’amour fou. Lucien emmène sa femme en pèlerinage à Jérusalem. Au fur et à mesure, pris d’une crise de mysticisme, il veut rentrer en religion. Ana regrette le temps passé et subit ces changements. Au final, elle passe son temps à attendre cet époux qui s’éloigne d’elle. Elle écrit son journal et partage ses impressions. Triste, proche de la mort, elle espère encore le retour de l’amour de sa vie… cette vie qu’elle a passé en devenant elle aussi une sorte de religieuse. C’est une histoire assez triste. Pour qui est-elle ? Peut-être pour les amateurs de religion...

Eva, au crépuscule de sa vie, décide de s’envoler vers les plages de Biarritz. Seule, à la veille de Noël, sans nouvelles de ses enfants, elle s’offre la folie d’une chambre dans l’un des plus prestigieux hôtels d’un lieu réputé pour son élégance et la brillance des cartes de crédit.

Je ne vous cacherai pas que j’ai adoré ce livre tant par la sobriété de l’écriture que pour l’approche des réalités de la féminité portant les 70 ans sous les regards sociétaux. Et pourquoi faut-il définir nos rides comme étant l’es-soufflement en regard de l’âge, ce décompte effrayant aux yeux de beaucoup de nos contemporains ? C’est peut-être une opportunité pour certains d’occulter notre médiocrité lorsque nous voici confrontés à la comparaison entre la masculinité et l’autre, son opposée, celle qui devrait vivre en restant cachée comme si la différence de sexe était malédiction, que la facilité de l’un devient l’imperfection de l’autre ?

Une femme seule, abandonnée par ceux qui l’aiment comme si cette démission projetait les reflets de leur propre miroir, n’aimant par le biais du matraquage médiatique que ce que l’on prétend beau, la jeunesse retouchée par Photoshop.

La voici confrontée à l’idée qu’elle se fait de son avenir, de la désillusion d’une séparation qui la laissera peut-être définitivement sur le bord de la route en ne discernant pour perspective que les retrouvailles avec un lit aux draps glacés.