François Morel

Un peu tristounette les histoires cette année.

Toujours un plaisir de lire ces petites nouvelles ! Cette année c'était sur le thème des vacances, ça donne un petit goût estival à la période hivernal, c'est sympa :D

Comme d'habitude, il y en a pour tous les goûts : Je n'ai pas aimé celle de Maire-Hélène Lafon (trop descriptif pour moi et je n'y ai vu aucun intérêt mais ce n'est que mon avis !). Par contre j'ai adoré celles de Marina Carrère d'Encausse (j'ai bien aimé le style de l'écriture et l'histoire en elle-même, un bonheur) et de Romain Puertolas (comme toujours, il me fait trop rire !). Les autres ne m'ont pas déplu, elles étaient même plutôt bien mais je ne les mettrai pas dans mon top ! Alors par contre, celle dont je n'ai pas compris l'utilité à part utiliser le nom de l'auteur pour vendre, c'est celle de Cyril Lignac (2 pages qui me paraissent même hors thème).

Dans l'ensemble, je trouve que cette édition a bien été réussie (j'en ai aimé plus que je n'en ai pas apprécié) !

15 auteurs nous racontent à travers des nouvelles inédites des souvenirs de vacances parfois tendres, émouvants, loufoques et même culinaires.

Ils se réunissent pour une bonne cause, celle d'offrir des repas, des vacances, un peu de bonheur à ceux qui n'ont pas la possibilité de se fabriquer des souvenirs.

Selon la sensibilité de chacun, certaines histoires vous toucheront plus que d'autres mais une chose est sûre, aucune ne vous laissera indifférent et toutes feront resurgir du passé vos souvenirs d'été, vos souvenirs d'ailleurs.

Très chouette recueils de nouvelles. C’était la première fois que je lisais ce type de recueils. D’habitude, quand je lis ce genre de livres, ce sont des nouvelles sur un personnage et du même auteur. Ici, on a 15 nouvelles, toutes d’un auteur différent. Et j’ai beaucoup apprécié.

J’ai plus aimé certaines nouvelles que d’autres et ça m’a permis de découvrir de nouveaux auteurs que j’aimerais à l’avenir lire comme Agnès Martin-Lugand ou Leila Slimani. Et puis, ce livre est pour une bonne cause.

Je lis 13 à table chaque année depuis la création de cette initiative. En dehors du fait que cela contribue à offrir des repas aux Restos du Cœur, cela permet aux lecteurs de découvrir de nouveaux auteurs. Depuis 2-3 ans, j'étais un peu déçue car les auteurs étaient toujours les mêmes et les histoires ne m'avaient pas plu. Mais là, cette année, j'ai été à nouveau comblé. J'ai re découvert des auteurs que je n'avais pas apprécié auparavant. J'ai dévoré ce livre en 3 jours à peine et noté tous les noms d'auteurs pour lesquels j'aurais envie de lire leurs romans ! Un très bon moment de lecture pour moi !

François Morel, connu entre autre en tant qu'acteur et scénariste, a également publié plusieurs livres, comme "C'est aujourd'hui que je vous aime" dans lequel il revient sur un pan de son adolescence. Il s'est associé, pour ce faire, à Pascal Rabaté.

François est éperdument amoureux d'Isabelle, à qui il n'ose pas déclarer sa flamme. Et pourtant, elle le hante jour et nuit. Son prénom est gravé dans son cœur, il le grave également une nuit sur l'abris-bus. Il se lance des défis ("si je réussis à arriver avant le bus, j'ose lui parler", "si elle met son stylo quatre couleurs dans la bouche avant que je compte jusqu'à dix, je lui déclare ma flamme à la récré"), il n'ose pourtant rien ce grand timide. C'est à la fin de l'année scolaire qu'ils se rapprocheront un peu, à la piscine municipale. Mais Isabelle a déjà un petit copain...

À l'âge où le (presque) jeune homme se cherche, où ses hormones de "mâle" sont en pleine ébullition, nous faisons connaissance avec un ado qui, comme tout adolescent qui se respecte, centre ses intérêts autour des filles, du sexe, des potes, des sorties entre potes, des filles, du sexe. Une fille ici en particulier, Isabelle Samain, bien qu'il n'en oublie pas les autres, qu'il n'oublie pas non plus qu'il lui faut perdre absolument sa virginité.

C'est frais, léger. C'est souvent caustique et amusant. On sourit assez souvent. L'ensemble manque un peu de profondeur, mais "l'ado à l'état de rut" est clairement bien campé. C'en serait presque redondant d'ailleurs. Mais bien que très souvent porté sur la "chose", sa timidité et sa maladresse lui octroient tout de même un semblant d'empathie (un semblant seulement, la scène se déroulant sur le ferry faisant office de douche froide...).

Les dessins de Pascal Rabaté, que je ne connaissais pas encore jusqu'à ce jour, sont simples, tant dans les décors que dans les traits des personnages. Ils nous invitent à un retour en arrière, dans les années 1970, où l'on y perçoit certaines caractéristiques : les modèles de voitures, les cols roulés, les maillots de bain atypiques, les célébrités du moment (que l'on ne reconnaît pas forcément dès le premier coup d'œil d'ailleurs : s'il n'y avait pas eu le nom de l'artiste sur le poster, je ne pense pas que j'y aurais vu Mike Brant...). Un ensemble simple donc, qui n'entre pas dans les détails, aux traits fins et souples, sur fonds clairs et aux couleurs pastel. Un ensemble plutôt doux globalement.

"C'est aujourd'hui que je vous aime" est une gentille bande dessinée qui met en scène l'adolescence au masculin, avec les premiers émois amoureux et les poussées hormonales (et les pulsions sexuelles).

Sympathique, divertissant, sans non plus être transcendant.

Livre offert à Nöel, je ne connaissais pas l'initiative mais en suit très contente, je pense que je vais la suivre.

Des nouvelles de beaucoup d'auteur différents sur un même thémes. Il y a vraiment de tous les styles et donc pour tout le monde.

bouleversant

Jacqueline Massabki, avocate et journaliste libanaise, nous transporte au Levant, où l'histoire prend vie à travers les yeux de François le Bruel, un ressortissant Français qui, après la Première Guerre mondiale, choisit de s'expatrier au Liban, et tombe éperdument amoureux du pays. Féru d’histoire, il porte un regard éclairé et compatissant sur cette Nation complexe traversée par des problèmes qui semblent irrésolubles. Au-delà d’une région magnifique et multiculturelle, c’est aussi d’une femme dont il s’éprend: Marthe Nader. De leur amour naissent quatre enfants, qui s’unissent à des ressortissants de religions différentes: chrétien, musulman, juive et protestante. Ces unions, bien que pleines de promesses, se retrouveront malheureusement au cœur des troubles lorsque la guerre civile éclatera en 1976. La force des liens familiaux se heurte alors à la réalité déchirante de la guerre, et la fraternité entre les enfants se voit confrontée aux divisions religieuses du pays. Chacun sera entraîné dans des groupes opposés, pris dans les tourmentes d'un conflit incompréhensible.

Affectionnant énormément les fresques familiales, j’ai beaucoup aimé l’idée d'explorer la guerre civile à travers le point de vue d'une famille fracturée, qui offre un regard unique sur cette période troublée de l'histoire. Ainsi, l’autrice illustre comment des êtres unis par l'amour et les liens du sang peuvent être séparés par les différences religieuses, devenant les protagonistes d’une tragédie nationale. Cette dimension humaine offre au lecteur une réflexion sur la façon dont une guerre civile peut se déclencher, et avoir des conséquences même au sein de la cellule première qu’est la famille: si des êtres aussi proches sont prêts à se haïr à cause des différences religieuses, il semble d'autant plus facile de mépriser des inconnus pour ces mêmes raisons.

Cependant, malgré le potentiel, j'ai été légèrement déçue de ne pas plonger davantage dans la vie intérieure des différents enfants et petits-enfants de François, car l'histoire demeure principalement centrée sur le point de vue de ce dernier ; un choix narratif qui a malheureusement limité la profondeur et l'exploration de certains personnages.

Celui de Marthe a attiré mon attention dès le début, mais j'ai été frustrée de voir son rôle s'estomper après la phase initiale de la conquête amoureuse. Les interactions entre François et Marthe se font rares, et leur relation manque de substance et d'authenticité. Les secrets qu'il lui cache contribuent également à créer une distance émotionnelle entre eux.

Dans un subtil mélange de passion et d'amour qui transcende les frontières religieuses et politiques, "La Mémoire des Cèdres" de Jacqueline Massabki s'élève au-delà de ses quelques longueurs initiales pour nous offrir une œuvre unique et poétique: “Des passions, des amours - qui ignorent la religions et les camps -, cent personnages de tout bord, des femmes admirables, une guerre absurde ; la beauté du ciel, de la terre et de la mer”.

Treize petites histoires, souvenirs d'enfance et de vacances...facile à lire...