Siegfried Lenz
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Note moyenne : 6.17/10Nombre d'évaluations : 6
0 Citations 5 Commentaires sur ses livres
Les derniers commentaires sur ses livres
Love, Christian, is a warm bearing wave
Afficher en entierCe livre est une très belle histoire romancée de façon très poétique par l'auteur. Cette histoire raconte l'amour de Christian pour une professeur disparue en mer. Ce livre est déchirant et m'a franchement déchiré le coeur. Il est juste magnifique !
Afficher en entierUne lecture sympa sur les Hambourgeois et ce qui fait d'eux des habitants de la ville de Hambourg.
Afficher en entierRoman relatant une histoire d'amour entre un professeur et son élève. Une douce liaison qui se finit mal, tristement, d'autant plus que c'est le décès d'un des deux protagonistes qui y met un terme (on le sait dès les premières lignes). Prose très poétique qui se lit facilement et avec plaisir mais parfois avec le cœur serré.
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Biographie
Siegfried Lenz, figure tutélaire de la littérature allemande, est mort mardi 7 octobre dans sa maison de Hambourg, dans cette Allemagne du Nord qui était depuis longtemps devenue sa terre d’élection. Il était né pourtant – le 17 mars 1926 – à plusieurs centaines de kilomètres de là, à Lyck en Prusse-Orientale, aujourd’hui territoire polonais. Un point commun avec son ami Günter Grass né à Dantzig (aujourd’hui Gdansk en Pologne) et lui aussi installé en Allemagne du Nord. Après la mort de son père et le départ de sa mère et de sa sœur, Siegfried Lenz est élevé par sa grand-mère ; c’est une enfance heureuse en dépit de la perte des parents. Au bord du lac de Lyck, il apprend « en même temps à pêcher et à lire ».
A 13 ans, il est enrôlé dans la Jeunesse hitlérienne. En 1943, il est incorporé dans la marine mais après le naufrage de son navire, il déserte et rejoint le Danemark où il est fait prisonnier. Après la guerre, il s’installe à Hambourg où il commence des études qu’il ne termine pas, préférant prendre un emploi de pigiste au journal Die Welt. Désormais, il ne quittera pratiquement plus cette ville qui restera son point d’ancrage.
SUCCÈS MONDIAL EN 1968
A l’âge de 25 ans, il publie son premier roman : Es waren Habichte in der Luft, (non traduit, 1951), l’histoire d’un professeur qui tente de fuir la Carélie devenue communiste après la première guerre mondiale. On y sent la double influence de Dostoïevski et de Faulkner. Après deux autres romans, le succès – mondial – vient en 1968 avec La Leçon d’allemand (Robert Laffont, 1971). Siggi Jepsen est enfermé dans une prison pour jeunes délinquants, puni pour avoir rendu une copie blanche à une rédaction sur « Les joies du devoir ». Un sujet sur lequel il va finalement dire beaucoup de choses, réveillant un passé pas si lointain, évoquant la figure de son père, policier chargé de surveiller un peintre à qui les nazis ont interdit de peindre.
Lenz a dit une fois de lui qu’il était « un pédagogue secret ». Ce n’est pas faux puisque ce roman est désormais étudié depuis des années dans toutes les écoles d’Allemagne et figure régulièrement dans les programmes de germanistique des universités étrangères. Lenz est ainsi vite devenu une sorte de classique. Certains n’ont pas manqué de lui reprocher ce côté traditionnel. Si son écriture adhère à une certaine forme de réalisme, elle ne manque pourtant ni de force ni d’engagement. La Leçon d’allemand aborde de plein fouet ce qui préoccupait une grande partie des étudiants de l’époque : le rapport avec les pères et la question de l’endoctrinement.
CITOYEN ENGAGÉ
Engagé, Lenz l’a été aussi en tant que citoyen. Dans les années 1960, il s’est engagé, avec Günter Grass, en faveur de Willy Brandt et a soutenu activement l’Ostpolitik du chancelier social-démocrate. Il fut aussi l’ami de Helmut Schmidt, chancelier fédéral de 1974 à 1982. Enfin, il a toujours plaidé pour le renoncement à l’oubli. Recevant le prix de la Paix des libraires allemands en 1988, il déclare : « Auschwitz nous appartient. C’est une illusion de croire que nous pouvons vivre en paix avec ce passé ».
Lenz a écrit une quarantaine d’ouvrages, dont quatorze romans, vendus à plus de vingt-cinq millions d’exemplaires de par le monde. Après La Leçon d’allemand viennent plusieurs autres grands romans dont Heimatmuseum (non traduit, 1978), Champ de tir (1985, De Fallois-L’Age d’Homme, 1989), Le Dernier Bateau (1999, Robert Laffont, 2001), Le Bureau des objets trouvés (2003, Robert Laffont, 2011).
Il entretenait avec le lecteur un lien privilégié, loin de la critique qui fut souvent acerbe envers cet auteur discret. Paradoxalement, il fut très apprécié par Marcel Reich-Ranicki, celui que l’on surnommait Outre-Rhin le « pape de la littérature » et qui était l’ennemi juré de son ami Günter Grass. Cet équilibre des contraires l’a fait aussi miser sur la littérature comme force lente mais inéluctable de transformation des esprits. Son dernier roman, qui est à la fois une leçon d’écriture et une histoire bouleversante, s’appelle : Une minute de silence (Robert Laffont, 2009).
Pierre Deshusses
Journaliste au Monde
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