Antonin Artaud

Toute la production d'Artaud est l'oeuvre d'un écorché vif en recherche d'absolu. Je conseille donc de s'équiper d'un grain de folie pour parcourir ce roman. Il m'a apporter ce que j'espérais y trouver: une description de pratiques chamaniques d'amérindiens du NO du Mexique. Cependant la lecture des livres de Carlos Castañeda m'a apporté plus d'informations techniques, du moins sur les pratiques des Yaquis de la Sonora plus septentrionaux. Comme Le Clézio, Artaud a été attiré par ce monde magique hérité des civilisations précolombiennes et y a placé son phantasme.

Côté scientifique, à ma connaissance les Huicholes et les Tarahumaras sont apparentés. Les Huicholes vivent actuellement en Jalisco et en partie dans les états de Nayarit, Zacatecas et Durango. Les Tarahumaras quant à eux se retrouvent dans les états de Chihuahua et dans la Sierra Madre Occidental. Les Huicholes furent mieux étudiés par les ethnologues et les archéologues. Entre mer et montagnes, l’État mexicain de Nayarit présente un paysage très varié, avec ses anciens volcans, ses forêts tropicales, son réseau lacustre et fluvial. Le Nayarit accueille depuis toujours le peuple le plus ancien du Mexique, les Huicholes, dont une grande partie de la population porte encore le costume traditionnel multicolore. Ces peuplades sont réputées pour leurs recherches du cactus peyotl dont les effets hallucinogènes leur étaient connus. Cette recherche s'assimilait à un pèlerinage qui se clôturait par une chasse au cerf. Dans la Sierra Madre Occidental et plus spécifiquement dans la Sierra El Nayar, on détecte un peuplement humain de -300 à +300.

Livre très intéressant, j'aurais aimé pouvoir entendre l’émission radio. Le chapitre sur la recherche de la fécalité est plutôt amusant à lire!

A travers ces correspondances, c'est tout l'état d' âme d'Antonin Artaud qui transpire, dégouline, crie, s'écrit, s'épanche et s'agite durant cette longue période "d'enfer-mement" psychiatrique à Rodez; un témoignage unique du vécu de ce grand poète pris dans la camisole du quotidien asilaire... Artaud et Ferdières, singulière relation du patient avec son psychiatre, état des lieux psychique exprimé par Artaud lui-même, suivi de son médecin, une gigantesque brassée de mots-maux qui ne manque pas d'interpeller le lecteur et lui permet de mieux comprendre ce géant de la littérature, emprunt de folie mais si surprenant dans son appel...

L ' antipsychiatrie verra le jour, des années plus tard, Artaud en fut certainement le tremplin majeur !

A lire, sans détour !

Etant une adepte de la poésie et ayant découvert le personnage d'Antonin Artaud en lisant le premier journal d'Anaïs Nin, j'ai eu envie de me plonger dans ses écrits.

Je vois Antonin Artaud comme une personne ayant de grandes difficultés à vivre cette vie, hypersensible même. Mais il fait de ses grandes capacités (voir le Beau, avoir une vision affinée des choses, son intelligence) quelque chose justement de pas très beau. Comme les lignes de ce livre.

Ce livre est angoissant à lire lorsqu'on est soi-même hypersensible, appelant mes propres peurs et difficultés. Pour cela que je reste sur ma faim.

Mais surtout, je ne suis pas très d'accord, il faudrait faire du Beau de ce qu'on a, pour surmonter les difficultés inhérentes à une personnalité singulière. Je comprends que trop le chemin qu'il a emprunté mais je ne peux me résoudre à l'adoption d'une telle vision. Il s'est perdu en lui-même.

Commentaire purement subjectif et émotionnel ici.

Un livre très intéressant et instructif lorsqu'on s'intérresse au Théâtre avec un grand T.

Antonin Artaud est un homme d'une très grande sensibilité qui se cache derrière des mots parfois incisifs et des paroles tranchantes, mais c'est par cette flamme folle qui brûle en lui qu'il parvient à rendre compte de la turbulence des toiles de Van Gogh, du pourquoi il est impossible de mettre des mots sur l'innommable. Nous ne voyons pas, nous ressentons en lisant Artaud combien le lien liant l'écrivain au peintre est beaucoup plus fort que simplement un échos que procurerait universellement les paysages de Van Gogh aux âmes tourmentées. Non, Van Gogh est décrit comme le peintre parmi les peintres pour Artaud, mais pas sans arguments. Et c'est la forme que prennent ces arguments, peut-être parfois plus que leur fond, qui rend ce témoignage d'un respect immense aussi touchant et… vrai.

Thèses intéressantes sur le langage physique au théâtre; la mise en scène devant prendre le pas sur l'écriture en créant un un nouveau langage constitué non plus de mots mais de signes à l'instar du théâtre balinais dont s'est inspiré Antonin Arthaud auquel il a consacré un chapitre illustrant sa conception du théâtre. Je n'en dis pas plus et vous laisse découvrir ce livre proposant une vision du théâtre innovante. Cependant pour les futurs lecteurs de cet ouvrage sachez que ce livre traite du théâtre à travers un charabia métaphysique auquel je n'ai pour ma part pas compris grand chose rendant la lecture compliquée.

Artaud, l'écorché vif, à la recherche, déjà, d'un vrai corps, une pensée - un"Pèse-Nerfs" comme il l'écrit, une "station toute droite et immobile au milieu de tout dans l'esprit".Dès ses premiers textes, Artaud se heurte à l'impossible du langage, la possibilité de tout dire de la vie, de sa vie, de son corps, dans ses angoisses, ses rêves, son infini, son étoffe...Et pourtant, Artaud qui "assiste à lui-même", réussit à travers ses proses irréelles, miroitantes, poétiques, à faire malgré lui une oeuvre, brûlante, tendue, qui ne soit pas détachée de la vie.

L'ombilic des limbes est allé là au plus près de la sensibilité de l'être et de la chair des mots, la détresse d'un homme se donnant en pâture à son propre esprit effondré.

Le ton qu’emploi l’auteur dans certains de ses textes (ex : Description d’un État physique, Lettre à Monsieur le Législateur de la Loi sur les Stupéfiants et Le Jet de Sang) donne l’impression qu’il est une sorte de schizophrène, voire carrément un malade mental. Mais c’est seulement quand j’ai lu sa brève biographie que j’en aie compris la raison.

Le théâtre et son double se veut être un texte théorique sur le théâtre et j'ai trouvé ce livre très très long. Une lecture que je n'ai pas aimée.