Colum McCann

L'idée du livre est bonne : nous faire ressentir le conflit entre Israël et Palestine dans toute son horreur et son absurdité. A cheval entre le documentaire et le roman, ce n'est ni l'un ni l'autre. Il n'y a pas de chronologie ni de réel scénario, tout est morcelé comme après une grenade. Spoiler(cliquez pour révéler)Tout tourne autour de la mort d'une petite palestinienne alors qu'elle sortait d'un magasin de bonbon, abattue comme par inadvertance par un jeune militaire Israëlienne roulant en jeep. Son père refuse de tomber dans le cycle de la violence et choisit une autre voie pour changer les choses. Il rencontre un israélien qui a vécu un drame similaire et contre toute attente ils deviennent amis et proclament ensemble le même message.

J'ai apprécié l'étrange parallèle presque poétique avec les oiseaux : ce pays se trouve en plein courant migratoire aérien. Et les oiseaux se mélangent. Et les hommes les abattent à coups de pierres.

Ce livre est très cru, aucun détail macabre n'est épargné au lecteur, le but est de le rapprocher de l'horreur de la scène. Le père raconte avec son ami inlassablement son histoire à des auditeurs de tous pays. Et tout au long du livre on revient sur les événements tournant autour de la mort de cette petite fille. Ainsi, comme eux, on tourne en rond et on pense sans cesse à cette mort injuste : le bonbon le plus cher du monde.

Mais pfou, il faut être motivé pour aller jusqu'au bout. C'est déprimant, répétitif et ça part dans tous les sens. Oui c'est intéressant de connaître les inscriptions sur le mur séparant Israël et Palestine, mais pas sur plusieurs pages. Le mot "Imaginez" répété régulièrement commençait à me faire monter la tension. On est plongé en permanence dans l'horreur, l'hébétude, le deuil, avec cependant une lueur d'espoir, que les mentalités évoluent avec le temps.

Ce livre est vraiment curieux car si je trouve très intéressants la façon dont il est écrit, son approche, ses idées et quelque part sa poésie, j'ai ressenti tout au long de ma lecture comme un poids, un sentiment oppressant, une longue plainte, l'impression de tourner en boucle. Ce livre est un bon livre dans le sens où quelque part il m'a changé, mais je ne peux honnêtement pas dire au final que j'ai apprécié le lire.

Histoire "puzzle" qui peut désarçonner dans sa composition mais excellent roman.

Livre très attachant,souvent bouleversant.donne envie de prolonger par des recherches sur le conflit israélo palestinien.

Les saisons de la nuit est un très bel hommage à ce monde invisible et sous terrain de New-York, des premiers ouvriers tapis sous terre à creuser des tunnels, créant un réseau sous-terrain composé de voies et de couloirs de métros et de galeries connectées, aux sans-abris ayant investi ces tunnels, pour en faire des quartiers sous les quartiers.

Deux époques, deux visions, deux récits (on retrouve ici le mode de construction signature de Colum McCann, dans lequel il ne cesse d'exceller), pour un destin linéaire...

L'écriture, le rythme, l'histoire et l'Histoire (Histoire de New-York, avec un grand H) sont au rendez-vous.

Je l'ai trouvé très compliqué à lire...on ne sait pas où l'auteur veut nous mener et je me suis perdue plusieurs fois dans l'histoire...j'ai pourtant l'habitude de lire des récits compliqués, mais celui là l'est particulièrement...

Un superbe roman, dans lequel on retrouve l'écriture particulièrement dynamique de Colum McCann, qui fait entendre dans son récit plusieurs voix, utilise plusieurs formats d'écriture et entrecroise les témoignages. Ce style d'écriture est une des spécialités de Colum McCann et une des raisons pour lesquelles j'adore cet auteur...

Concernant le sujet :

Côté danse, Rudolph Noureev est le génie du XXème siècle, danseur passionné, quasiment possédé par la danse, travailleur acharné, tyrannique avec ses camarades, ses partenaires de scène, voire avec ses professeurs, chorégraphe ayant modernisé et révolutionné la danse classique et notamment les rôles masculins dans la danse, ayant revisité les plus grands balais classiques (Don Quichotte, La Bayadère, Le Lac des Cygnes, Roméo et Juliette, La Belle au Bois Dormant, Cendrillon, Casse Noisette........). Véritable rockstar de la danse classique, recevant des sous vêtements sur scène après ses représentations...

Côté vie, Rudolph Noureev est l'enfant turbulant de la deuxième moitié 20ème siècle... Il a traversé la fin de la seconde guerre mondiale en dansant pour les soldats blessés d'URSS, puis a incarné la guerre froide et le rideau de fer, la rébellion, la mondialisation de la culture, ayant dansé sur les scènes de tous les continents, la montée de la pop culture et du rock, à travers ses amitiés et relations avec des monuments tels qu'Andy Warhol, Mick Jagger, Yves Saint-Laurent, Jackie Kennedy etc. Enfin, il a incarné la tragédie des années SIDA et de la monté du VIH, dans les années 80/90.

"American Mother" est un roman émouvant qui relate l'histoire vraie de Diane Foley, la mère courageuse du journaliste américain James Foley, enlevé et décapité par des militants de Daech en Syrie. Diane témoigne des épreuves traversées, de la jeunesse engagée de son fils et de son combat pour la justice et l'humanisme. Malgré son immense chagrin, elle parvient à reconstituer les conditions de détention de James grâce aux récits d'otages libérés. L'aide précieuse du romancier Colum McCann permet à Diane de partager ses doutes, ses peurs, sa colère, mais aussi sa foi inébranlable face aux atrocités commises au nom de la religion.

Ce roman aborde également la position ferme de l'administration de Barack Obama, qui refuse de verser une rançon, ainsi que la situation des pays en guerre et la rencontre entre Diane et du geôlier de son fils, dans une tentative de compréhension. "American Mother" évoque également la création d'une fondation pour la défense des otages et la sécurité des journalistes.

Face à la violence et à l'horreur, "American Mother" nous interroge sur la façon de rester debout. Comment affronter celui qui vous a enlevé ce que vous aviez de plus cher ? Comment pardonner l'assassin d'un être cher ? Comment garder espoir malgré tant d'atrocités commises au nom de la religion ?

Ce roman met en évidence la force et la résilience de Diane Foley, son courage exceptionnel dans sa lutte contre les intégrismes religieux. Le récit de son parcours est poignant et nous plonge dans une enquête vibrante sur les horreurs de la guerre et de l'endoctrinement religieux. Diane Foley partage sa douleur avec une sincérité désarmante, nous invitant à réfléchir sur la condition humaine et la persévérance face à l'adversité.

Un éventail d'informations sur la culture rom, la volonté de nos sociétés d'annihiler toutes populations aux mœurs différentes et non sédentaires, l'immersion dans cette époque post deuxième guerre mondiale et les différentes façon d'asservir de ces régimes sous des prétextes différents mais au résultat identique. Une bonne lecture, pesante par ses thématiques et son absence de légèreté mais qui m'a bien fait intégrer les rudesses que ce soit au cœur des cultures tziganes ou des autres populations.

Colum McCann, avec Diane Foley, revient sur l’événement qui bouleversa le monde entier, la décapitation du journaliste, free lance américain, Jim Foley. La vidéo circula sur YouTube, postée par l’Etat Islamique en août 2014, puis rapidement supprimée.

À cette époque, personne n’avait imaginé que ce groupe terroriste, né en Irak, profiterait des troubles de la guerre civile syrienne pour s’y implanter. La même année, le groupe se déclare califat, englobant l’Irak et la Syrie. La décapitation filmée, au retentissement mondial, marque le début de l’utilisation de la terreur pour établir un État islamique régi par la loi islamique.

Derrière cette vidéo de propagande, d’une violence insoutenable, American Mother force à regarder le visage des bourreaux. Surnommés Beat-le (de battre, en anglais), les trois criminels ont été identifiés. Deux d’entre eux encore vivants, Alexanda Kotey et El Shafee El-Sheikh, ont été ramenés aux USA pour y être jugés.

Colum McCann se rapproche de Diane Foley lorsqu’il constate que, sur une photographie, John Foley lisait un de ses romans. La volonté de Diane, de faire quelque chose de la mort de son fils, a rencontré celle de l’écrivain, qui voulait construire un ouvrage non fictionnel, rédigé à partir d’échanges. American Mother est parue en premier en France. Les autres parutions suivront dans le monde.

Le combat d’une mère

American Mother est construit en trois parties. Dans la première, Colum McCann raconte la rencontre entre un des tueurs et la mère du journaliste.

Alexanda Kotey : Alexanda signifie protecteur du peuple et Kotey, vient du Ghana, une bonne âme. Ex-citoyen britannique, mais ex-soldat de Daesh. Voilà sept ans que Jim Foley a été tué.

La mère de Jim, déjà âgée, décide de répondre favorablement en rencontrant l’un des responsables de la mort de son fils, un aspect juridique que la loi propose.

Alexanda Kotey reconnaît avoir rédigé les dernières paroles que Jim Foley fut obligé de lire avant d’être décapité. Il plaide coupable de huit chefs d’accusation. Cette démarche pouvant réduire sa peine, il se propose de parler aux familles des victimes, avant le verdict. Diane Foley a été la première à accepter de le rencontrer en octobre 2021.

La deuxième partie permet à Diane Foley de partager l’histoire de son fils et de la lutte de sa famille à travers son quotidien bouleversant. On découvre ses recherches pour trouver sa voie, les conceptions de son métier de journaliste et sa soif de rendre compte de l’aspect humain en temps de guerres. Mais, on suit aussi Dianne Foley dans ses démarches pendant l’emprisonnement puis après la mort de son fils.

Pour la troisième, Colum McCann reprend la description des années des procès et le quotidien de Diane. Le combat de cette femme, active jusqu’à essayer de se frayer un espoir dans les méandres des autres libérations puis dans la création de la James W. Foley, la fondation, est terriblement touchant.

Une femme lumineuse

À l’inverse des gouvernements européens, le gouvernement américain ne négocie pas la libération des otages civils. Les États-Unis ont la politique de chercher à assurer la libération des otages par d’autres moyens, notamment par des opérations militaires ou des actions diplomatiques. Jim Foley n’a pu bénéficier, comme d’autres prisonniers avec lui, d’une libération.

On comprend le titre, American Mother : À la fois, mère courage, mère colère mais surtout mère amour, Diane Foley, tel que nous la présente Colum McCann, est un portrait de femme inoubliable. Cette femme a tenu tête au président Obama et continue son combat pour la sécurité des journalistes et la défense des otages.

La religion est une notion constante dans American Mother. Véritable soutien pour Diane Foley, la notion du pardon y est largement questionnée. Mais, c’est aussi celle de la manipulation, du repentir et celle de la foi que Colum McCann interroge sans jamais oublier de rappeler, par les faits, la profonde humanité de cette femme.

Le récit d’Américain Mother nécessite du temps, tellement la description du quotidien de cette femme émeut, bouleverse par la justesse du propos, par la simplicité avec laquelle elle livre son ressenti, ses craintes mais aussi ses colères.

En conclusion,

Le travail du romancier est particulier. L’écriture de Colum McCann est uniquement au service de cette femme, devenue son amie. Il estompe sa présence pour décrire, donner la parole, rendre compte sans jamais livrer une impression ou un ressenti personnels. Il y a du respect et de l’affection dans cette mise au service de ce combat.

American Mother de Colum McCann avec Diane Foley est un ouvrage à découvrir autant au niveau sociologique, politique qu’humain. Il rend compte d’un travail au plus profond de soi pour dépasser la vengeance et accéder, non pas au pardon, mais la reconnaissance de l’autre, comme un humain à part entière, dans sa vérité, y compris avec ses facettes les plus noires.

Chroniques illustrées ici https://vagabondageautourdesoi.com/2024/01/28/colum-mccann-american-mother/

Excellent livre qui nous amène sur le meurtre du fils de l’autrice tué en Syrie dans des conditions très difficiles. J’avais l’impression de suivre cett tuerie en direct. Les échanges entre la mére et le meurtrier valent la peine de lire le livre. Je recommande cette lecture sans hésitation,