James Baldwin

Lu il y a longtemps, mais j'en garde un bon souvenir : Baldwin, écrivain socialement engagé, confronte la famille à une misère bien pire encore que celle de la religion, celle du Tiers Monde. Il y a aussi, cette différence entre la révolte d'Ernestine plus brutale, intelligente et solitaire que celle de Tish, plus apaisée.

Je suis tombé sur ce roman tout à fait par hasard : il était destiné au rebut dans la médiathèque où je travaillais il y a quelques mois de ça. J'avais découvert James Baldwin avec "La chambre de Giovanni" qui m'avait beaucoup ému mais je n'avais pas prévu de plonger plus profondément dans sa bibliographie. C'est maintenant chose faite et je ne le regrette pas.

Que dire au sujet de "La conversion" ? Pour être concis, il s'agit de l'examen de conscience du jeune John, 14 ans, fils issu d'une famille pieuse et d'un père prédicateur dont il est destiné à prendre la suite. La foi et la religion de manière générale occupent donc une place très importante dans ce roman, et c'est le seul point qui m'a gêné puisque je suis loin d'être sensible ou même familier ce thème.

J'ai en revanche été très touché par la manière dont l'auteur a dressé le portrait de cette famille sur plusieurs générations, tableau sombre, cruel et malheureusement authentique de la condition des noirs américains en ce début de XXe siècle. On suit des personnages profondément meurtris par leur parcours personnel en sus des discriminations auxquelles ils doivent faire face jour après jour. L'ombre des Blancs est toujours là, menaçante. Il leur suffit d'un mot ou d'un geste pour chambouler la vie d'un individu qu'ils estiment différent et inférieur. Leur présence est presque asphyxiante.

C'est un roman tout en douleur et sensibilité porté par une plume savamment maniée.

James Baldwin incite à la remise en questions des relations du quotidien, dans une société divisée par le racisme et l'incompréhension de l'autre.

C'est un livre frappant. Les personnages sont durs, frontaux, et les idées sont énoncées clairement. Si certains passages ont réussi à me mettre mal à l'aise, je sais que c'était l'objectif et que c'était nécessaire pour pouvoir apprécier ce roman.

Je l'ai lu parce que le résumé m'avait donné envie et parce que je voulais voir ce qu'en était de l'homosexualité dans les années 40/50. Mais j'ai vraiment pas aimé. J'ai détesté David, qui n'a de cesse de reculer, même si on comprend qu'il devait être dur de s'accepter à l'époque. Malheureusement c'est tout le livre qu'il nous répète ne pas s'aimer, ne pas aimer le corps de son amant mais pourtant y retourner sans cesse, ne pouvant s'empêcher de céder à son désir. Sans oublier qu'il se permettait de dénigrer Giovanni par la suite. Alors que nous savions que l'être qu'il détestait le plus, n'était autre que lui-même. J'ai détesté Giovanni, malgré son tragique passé, je l'ai détesté pour ses choix et sa façon de réagir comme un enfant de cinq ans face à un amour d'adulte. Après ça, on voit bien que c'est un homme qui écrit et dans les années 50 aussi, car il parle des femmes comme des êtres inférieures et il crée Hella pour prouver notamment, que les femmes sont entrain de prendre leur indépendance, mais quand même pas trop car Hella finit par vouloir être une femme dévouée et aimante pour son futur époux, sans songer à sa condition par la suite. Prouvant que par amour et pour une vie stable les femmes pourraient se plier à être qu'une femme aimante. Bref, le seul côté positif est l'écriture qui est tout de même très belle et facile à lire. Mais c'est un livre que je ne relirai pas. Ne pas s'accepter pendant 238 pages exactement, mais se mentir tout du long, même avec les avertissements de son amant et de son ami, Jacques, c'était insupportable.

La chambre de giovanni est un livre qui vous force à réfléchir. Il vous oblige à vous comparer aux personnages, à vous demander ce que vous voulez faire, quelle genre de personne vous voulez devenir. Ce roman raconte le mal-être que beaucoup de gens peuvent ressentir et le pousse à l'extreme. Il questionne la réussite, les sentiments amoureux mais aussi l'amour propre et l'image que l'on veut montrer aux autres.

Cette histoire est cruelle, les personnages sont torturés. Tout le long du livre, je me demandais comment c'était possible d'en arriver là, comment on peut se détruire à ce point et tomber aussi bas.

C'était vraiment une histoire dérangeante, triste mais aussi très poignante.

Ce livre est court et percutant. Il se lit rapidement, mais pas facilement, et livre d'importants éléments de compréhension et de réflexion sur les questions de discrimination et sur l'expérience de vie des autres, en plus que d'aborder des thèmes comme la question de la représentation et le pouvoir des histoires et de l'Histoire, qui y est représenté et comment.

C'est une lecture qui va me demander du temps à murir et réfléchir et qui, je pense, devrait être proposée dans les collèges et les lycées.

« La Chambre de Giovanni » est un roman triste et dur. L’histoire est située dans les années 1940/1950 et c’est David, jeune américain qui séjourne à Paris tandis que sa petite amie / future fiancée voyage en Espagne, qui la raconte. Dans la capitale française, il fait des rencontres, dont Jacques, Guillaume, Yves, et… Giovanni. Entre David et cet italien qui travaille dans un bar gay, c’est comme un coup de foudre inavoué, surtout à l’époque.

Dès les premières pages, David annonce la couleur et nous donne la chute du roman, ce qui influe peut-être sur le reste de la lecture… Tout au fil de la narration, on le voit lutter contre ses désirs et contre l’attirance qu’il éprouve pour les hommes. Il raconte une aventure de jeunesse avec l’un d’eux, puis sa rencontre avec Giovanni, les problèmes d’argent, d’acceptation de soi et des autres dans une société fermée à l’homosexualité (beaucoup de vocabulaire sur les "tapettes", "folles", etc., qui sont d’ailleurs en français dans le texte, l’auteur ayant lui-même passé quelques années en France).

J’ai eu du mal à entrer dans l’histoire, avec la sensation d’étouffer entre les lignes comme David étouffe dans la chambre de Giovanni. Le choix du titre est d’ailleurs évident : tout se déroule dans cette pièce, du début à la fin, même lorsque les personnages n’y sont pas, on y est rappelé.

J’ai trouvé les personnages à la fois assez peu construits, en dehors du fait qu’ils luttaient pour s’accepter pendant plus de 200 pages, et caricaturaux pour beaucoup (notamment Jacques). Le seul qui m’a peut-être un peu plus touchée est Giovanni, qui semble plus pur, brut et vivant que les autres. Malheureusement, il ne le restera pas durant tout le roman…

C’est une histoire qui semble assez personnelle et douloureusement profonde, sur la déchéance et les malheurs d’une minorité et d’une certaine classe sociale.

L'auteur a su dépeindre la réalité de l'homme, sa cruauté envers l'autre dans le traitement des sentiments. Le narrateur se sent piégé lui-même, il finit par se détester, et projette sa haine, son dégoût, mais aussi ses envies, sur les autres, que ce soit Jacques, Hella, ou enfin, et surtout, Giovanni. Un drame superbe qui dépeint une vérité de l'homme qui ne peut accepter et assumer son attirance, et qui se soustrait au bonheur, ainsi qu'à celui des autres. Il faut également relever que l'auteur, noir américain, écrit ici un roman sur un blanc, et il le fait avec brio car la littérature n'a pas de couleur de peau.

Très belle lecture, texte important de la littérature américaine. Un classique.

J'ai globalement beaucoup apprécié ce court roman, d'une intensité à couper le souffle. L'histoire nous plonge dans un Paris d'artistes dont les yeux semblent rivés sur David et Giovanni. L'écriture fluide et magnifique rend ce livre addictif et poignant, décrivant avec justesse les émotions par lesquelles passent les personnages, et en particulier David, qui se retrouve déchiré face à deux amours très différents et une situation qu'il ne contrôle pas. Je le conseille vivement :)