Alexis Zentner

Au chevet de sa mère mourante,Stephen,,un prêtre anglican, se remémore les moments qui ont marqués son enfance .

S'entremêlent l'histoire de son grand-père Jeannot le pionnier ,qui construisit la première maison dans les bois de Sawganet au temps de la ruée vers l'or ,les contes de son père ,les légendes indiennes...avec pour toile de fond ,les grandes fôret s d'Amérique du Nord .

Un magnifique roman empreint de magie. Il nous transporte dans les forêt du Grand Nord canadien avec tout ce qu'il a de beau mais aussi de terrifiant et dangereux. L'histoire familiale de Stephen est de celle qui marquent le lecteur à jamais, autant pour leur cruauté que pour la beauté de l'amour qui unit tous ses membres. La plus réussi dans le roman reste néanmoins la description des hivers à Sawgamet, du froid et de la neige. Le lecteur peut presque ressentir la morsure du blizzard et être ébloui par l'éclat du soleil sur le fleuve gelé. Ces descriptions à la fois réalistes et empreintes de poésie sont juste incroyables. Enfin, l'irruption quasi continu du merveilleux dans le roman apporte une touche particulière à celui-ci et transporte le lecteur dans un monde à part.

C'est un bon livre, mais qui n'a pas forcément su me toucher, et qui pour cette raison ne me laissera pas un souvenir impérissable.

J'ai beaucoup aimé ses descriptions et plus largement son ambiance du grand nord canadien. C'est vraiment saisissant, car on s'y croit. On perçoit son climat, et plus largement sa beauté teintée de peur et de mystère. On est parfois même à la frontière du fantastique. J'ai adoré l'évolution proposée dans la description du décor : on suit des personnages de plusieurs générations, qui nous retracent la naissance et le développement d'une ville. Avec eux, c'est également un bout de l'histoire américaine qui nous est conté, on évoque par exemple les vagues d'immigration, la ruée vers l'or ou encore le peuple amérindien.

J'ai moins aimé les personnages, que j'ai trouvé trop peu développés. Si l'inénarrable grand-père, Jeannot, a son charme, les autres personnages m'ont semblé complètement effacé. Quelconque même. Et tout particulièrement Stephen : malgré le fait qu'on "soit dans sa tête" du fait d'une narration à la première personne, il est impossible de percevoir chez lui le moindre trait de caractère. Du fait de ce manque de personnalité et de leur nombre, j'ai parfois eu tendance à les mélanger ; un arbre généalogique en début d'ouvrage aurait été appréciable. Plus gênant encore, ça a pour moi été un vrai frein pour l'émotion. Je n'ai pas ressentie d'empathie pour les personnages, et je n'ai pas été touchée par ce que j'ai lu. Il y a pourtant dans le texte plusieurs scènes dramatiques, à commencer par le tout premier chapitre. Mais je suis restée de marbre en les lisant.

J'ai aussi trouvé le texte un peu plat. L'intrigue est trop linéaire à mon gout, sans réel enjeu.