Sequoia Nagamatsu

“𝑰 𝒘𝒂𝒏𝒕 𝒕𝝄 𝒘𝒂𝒌𝒆 𝒖𝒑 𝒊𝒏 𝒂 𝒑𝒍𝒂𝒄𝒆 𝒘𝒉𝒆𝒓𝒆 𝒘𝒆 𝒄𝒂𝒏 𝒑𝒓𝝄𝒑𝒆𝒓𝒍𝒚 𝒓𝒆𝒎𝒆𝒎𝒃𝒆𝒓 𝒚𝝄𝒖 𝒂𝒏𝒅 𝒆𝝂𝒆𝒓𝒚𝝄𝒏𝒆 𝒕𝒉𝒂𝒕 𝒆𝝂𝒆𝒓 𝒘𝒂𝒔.”

[Lu en VO]

Une lecture… étrange. Particulière. L'auteur nous présente une série de personnages, chapitre par chapitre, sur plusieurs années (voire millénaires) et orbitant autour d'un même thème : une pandémie, et comment l'humanité a pu s'en accommoder et faire preuve de résilience pour continuer à vivre malgré les pertes et le deuil.

Alors non, ce n'est pas facile à lire, et encore moins joyeux. Le fil conducteur est intéressant, tout comme les liens possibles entre tous les personnages qui semblent de prime abord n'avoir rien en commun, et chaque détail (un prénom, un pendentif, une capsule qui s'écrase sur terre, des tatouages, une anecdote) est important pour comprendre exactement comment chaque histoire se recoupe avec les autres. Le roman démarre dans un futur proche (en 2030) et s'arrête à des millénaires de notre ère, avec un futur possible et une humanité répartie dans différents coins de la galaxie. Le message est beau, réaliste mais plein d'espoir.

Oui mais… Chaque chapitre fait entre 15 et 20 pages environ, avec chaque fois un nouveau narrateur, et c'est trop court pour s'attacher, et ils sont trop nombreux pour que chaque POV soit réellement intéressant. Certaines histoires semblaient inutiles, incomplètes, alors que d'autres avaient une logique et une morale, voire une certaine poésie. Je sais bien que la leçon à en tirer est l'espoir, que l'auteur a écrit ces textes pour tenter de discerner ce qui nous définit en tant qu'humains, ce qu'on est capables de partager face à la tragédie, mais cette succession de courtes histoires semblaient parfois trop relever d'un remake un peu fade de Black Mirror pour réellement être crédible.

Et encore une fois… les personnages. Pas facile de se sentir concerné quand le héros change toutes les 10 pages et que les POV sont si semblables qu'ils finissent par se confondre.

Une lecture étrange, donc. Particulière.