Christopher Brookmyre

Un très bon roman. On peut craindre des longueurs au départ, mais par la suite, il devient très addictif.

Je le recommande vraiment.

Un roman choral qui emmène à travers la vie d'un groupe de personnages sur deux périodes bien différentes dans le temps. Celui des retrouvailles après le deuil et celui qui a séparé les personnages. Le roman commence assez lentement et on est un peu perdus au départ entre les différents personnages mais très vite, on entre dans l'histoire sans difficultés et on est happés par le scénario. Que s'est il passé 16 ans plus tôt ? Qu'est-il arrivé à l'enfant ? Qui est coupable ? L'auteur réussit à maintenir le suspense même si certains éléments paraissent très vite évidents. Une seule inconnue : le responsable du meurtre... Là, j'avoue tout de même avoir été surprise tout comme par celle du complice du premier crime (j'essaie de ne pas spoiler). Les personnages qui sont tous écrasés par le patriarche défunt, Max sont intéressants car nuancés et le roman se suit avec beaucoup de plaisir. Le fait de suivre le récit à travers les points de vue de différents personnages apporte une vraie différence et permet de remettre en question ce qu'on croit savoir à mesure de l'histoire.

Ce que j'aime : les personnages, leurs relations, les différents points de vue

Ce que j'aime moins : certaines parties de l'intrigue sont plus ou moins évidentes

Pour résumer

Un très bon roman policier qui nous entraine au cœur des secrets d'un petit groupe

Ma note

8/10

Très bon roman, bien documenté, les personnages sont fouillés, l'histoire est hyper bien construite et le tout tient bien en haleine.

Il manque cependant la touche d'humour noir qui fait la particularité de Christopher Brookmyre.

White hat ou black hat ? Le terrier est profond....l'histoire passionnante...passionnant.

Une belle réussite !

On est sur une enquête dans un espèce de huis clos vu qu’il s’agit d’une ville qui « flotte » dans l’atmosphère terrestre. Elle est reliée à la terre ferme par des ascenseurs orbitaux donc on n’est pas totalement dans un huis clos, mais disons qu’on est dans un microcosme.

Ciudad de Cielo, CdC ou plus populairement SeeDee, n’est pas juste une ville. C’est en fait une plateforme de construction. La première marche des humains dans l’exploration de l’univers. Car en effet, on est en train d’y construire le premier vaisseau générationnel humain. Un vaisseau tellement énorme qu’il faudra des générations d’humains pour arriver au bout. Et pour l’instant on en est très très loin. En fait on en est encore dans la phase d’expansion de la station/ville elle même. Le vaisseau n’étant qu’un squelette de métal à nu pour l’instant. Le trajet et le ravitaillement étant très coûteux, tout le monde sur place est trié sur le volet.

Dans le berceau de ce qui devrai être la nouvelle phase de l’humanité, que ces concepteurs voulaient comme une utopie de tout ce qu’il y a de beau et de bon, Alice Blake débarque. Celle ci est une diplomate mandatée par les différents gouvernements alliés responsables du projet pour superviser le coté sécurité de CdC. La jeune femme, particulièrement stricte quand il s’agit du règlements et des règles en général, va se retrouver confrontée à la réalité.

Non seulement le premier meurtre de l’histoire de la station vient d’avoir lieu, mais en plus on tente de l’assassiner quelques heures après être arrivée …

Ayant été mise au courant de certains problèmes importants, elle décide d’y aller franco : sous une fausse identité elle se retrouve à devoir seconder la flic la plus corrompue de la ville dans l’élucidation de ce qui va vite se révéler un cauchemars. En effet, il semblerait qu’une guerre des gangs et de la mafia de la zone ai débuté.

Les deux femmes, vraiment à l’opposée l’une de l’autre, dans un face à face, vont devoir pourtant faire équipe pour découvrir ce qui se passe vraiment sous se déchaînement de violence et l’accumulation des morts …

J’ai trouvé l’ensemble vraiment très prenant. L’atmosphère de la ville est bien retranscrite, cet endroit qui en surface est un paradis et dont les bas-fond sont en fait tout à fait à l’image de l’humain. On voyage en plein mystère et conspirations.

Le rythme aussi était bien réglé. On débute l’ensemble à pas mesurés mais très mystérieux, et une fois qu’on a une bonne image de l’ensemble, le tout démarre vraiment et nous entraîne avec lui. On ne nous laisse plus le temps de souffler.

Au fur et à mesure que le mystère s’étoffe, nous personnages sont de plus en plus pris dedans de façon personnelle, et cela les fait évoluer. Chacun est pris dans un engrenage de mensonges et de peurs qui rajoute à la tension générale.

L’auteur réussi bien à rendre ses personnages crédible et nous donner une image globale qui nous fait nous attacher à eux malgré leurs défauts. L’ensemble était immersif et je l’ai lu presque d’une traite, ce qui m’arrive rarement ces temps ci.

Je recommande fortement ce roman, il le mérite et je trouve qu’on n’en parle pas assez !

http://delivreenlivres.home.blog/2021/12/29/la-ville-dans-le-ciel-de-christopher-brookmyre/

Alice Blake débarque dans la station spatiale Ciudad de Cielo — la « Ville dans le Ciel », ou CdC — pour diriger pendant 6 mois la Securidad, la police privée du complexe édifié pendant des décennies pour construire les futurs vaisseaux générationnels qui partiront à la conquête de lointaines planètes. À son arrivée, elle est attaquée et apprend qu'un horrible meurtre a été commis, le premier depuis la naissance de CdC. Elle décide d'enquêter sous couverture avec Nikki Fixx, enquêtrice qui eut de bons états de service sur Terre mais dont ses chefs se méfient. Au contact de Nikki, Alice va découvrir la vraie CdC, fort éloignée de celle fantasmée sur Terre, conçue comme la matrice d'une nouvelle humanité, sans vices et sans crimes.

Car Nikki est corrompue, et elle navigue constamment en eaux troubles, dans cette ville où les ingénieurs viennent s'encanailler dans les bars qui profitent de la contrebande et de la prostitution. Alice, croyant fermement à la force de la morale et de l'ordre, va être confrontée à une humanité qui survit même si elle vit dans un cadre technologique avancé. Nikki, quant à elle, est convaincue que les rouages doivent être huilés, et « protège » les activités illicites. En clair, elle se fait payer par les contrebandiers et les prostitués. À ses yeux, et aux yeux du consortium qui détient la station, le meurtre qui vient d'être découvert est une catastrophe : la Terre va s'apercevoir que CdC n'est pas l'utopie promise, et Alice personnalise la menace d'une reprise en main qui plane sur les quartiers défavorisés de la station spatiale, alors que les sans-grade sont contraints d'exercer un deuxième travail illégal pour subvenir à leurs besoins.

Roman noir et techno-SF, enquête policière dans les bas-fonds d'une station spatiale, ce roman nous offre une ambiance glauque réaliste dans son inspiration de ville corrompue dont des zones entières sont en coupe réglée par des bandes criminelles, tout en profitant de technologies futuristes convaincantes.

L'auteur, qui s'est fait connaître comme écrivain de polars, a imaginé un avenir où l'information est la clef. Ses personnages disposent aisément des données grâce à des lentilles connectées, et l'utilisation de cette technologie — et surtout ses failles — est exploitée dans cette enquête qui va explorer les avancées sur les filets, cette invention permettant d'implanter des connaissances et des souvenirs. Au fil de la lecture, on discerne l'influence de Philip K. Dick, mais je ne vous en dévoile pas plus.

Roman convaincant dans ses deux aspects, enquête policière et univers de science-fiction, il vaut le détour et propose deux protagonistes crédibles. Son univers glauque et ses réflexions sur les conséquences des technologies sont bien amenés, et la narration est addictive, même si j'ai quelquefois trouvé que la prose manquait de fluidité. On reconnaît la patte d'un écrivain rompu aux polars dont le lecteur veut connaître la solution de l'énigme ; et dans un contexte SF on devine que ce n'est pas le nom du coupable qui compte, mais plutôt les implications sur les secrets de cet univers. En l'occurrence, les promesses sont tenues !

Un auteur à suivre.

Coupez!, The Cut dans la version originale parue en 2021, a été publié par les éditions Métailié en 2022, dans la collection Métailié Noir. Le style est soigné, l'écriture élaborée et familière à la fois, mélange détonnant très plaisant à lire: "Dès l'instant où il avait mis les pieds dans cette résidence universitaire, il avait eu le sentiment de ne pas être à sa place, et pas grand-chose, dans ce qui s'était passé depuis, n'avait atténué cette impression. Il aurait été rassurant d'apprendre que tout le monde ressentait cela en débarquant à l'université, en débarquant dans la grande ville, en découvrant la vie loin de chez soi, mais il avait la sensation d'être un débutant entouré de vétérans." (Page 19)..."Sans moufter, Jerry marcha jusqu'à sa chambre, où il jeta son sac à dos et sa battle jacket sur son lit, avant de refermer la porte. Moins de dix secondes plus tard, des coups insistants firent trembler cette dernière...Une partie de lui avait envie de laisser ce branleur planté là, de verrouiller la porte et d'enfiler ses écouteurs, mais il savait que cela ne ferait que repousser le problème." (Page 20).

Construction complexe: dans un premier temps, on suit les destins parallèles de Jerry et de Millicent, jusqu'à ce qu'ils se rejoignent. De nombreux flash-backs en 1993 nous font revivre le passé de cette dernière jusqu'au drame qui a brisé sa vie.

Fil rouge: les films d'horreur, en particulier "Mancipium, dernier film sur lequel Millicent a travaillé avant le meurtre qui a fait basculer sa vie. Considéré comme un film maudit: "On ne se souvient de lui que pour les morts qui lui seraient associées, et non pas pour ce qu'il aurait pu avoir à dire. Il n'est jamais sorti. Son réalisateur s'est suicidé. Son producteur a très certainement été assassiné. Donc, même si l'on n'accorde aucun crédit à ces histoires de malédiction, il faut bien reconnaître qu'il s'agit là d'un projet pour le moins infortuné, qui a attiré plus que sa part de malchance." (Page 182).

Thèmes: erreur judiciaire, complot politique, tuyautage de la police, services secrets britanniques; mais aussi le pardon et la résilience

L'intrigue:

Un an que Millicent est sortie de prison. Il faut dire que la réadaptation à la "vie normale" est laborieuse. La belle-soeur de son frère, Vivian, lui a proposé une chambre dans la maison qu'elle partage avec son amie Carla. Ne sachant quoi faire d'autre, elle a accepté. Mais certains réflexes qui ont la vie dure l'empêchent de tourner la page, de laisser loin derrière elle un passé qu'elle s'efforce d'oublier à tout prix: "...elle se surprenait encore à attendre devant les portes, jusqu'à se rendre compte, un peu tard, qu'elle n'avait pas besoin d'une permission pour les ouvrir." (Page 29)

Jerry, pour fuir la mort imminente de sa grand-mère, la seule à avoir pris soin de lui depuis l'âge de deux ans, n'a rien trouvé de mieux que de devenir le guetteur de Roscoe, un chef de bande minable, arrogant et brutal. Après le décès de la vieille dame, il décide d'honorer la promesse qu'il lui a faite de prendre son avenir en main. Il s'installe à Glasgow pour étudier le cinéma. Toujours aussi fauché. Même si les cours lui plaisent, il a constamment l'impression de ne pas être à sa place. C'est alors qu'il tombe sur une annonce qui va changer sa vie: "Logement étudiant bon marché à Hyndland", dans une grande demeure d'un quartier chic. La seule condition est de passer un peu de temps avec ses logeuses, charmantes vieilles dames qui pensent ainsi rester connectées au monde qui les entoure.

Il y fait la connaissance de Millicent, une ancienne spécialiste des maquillages et des effets spéciaux dans les films d'horreur de série B, films pour lesquels Jerry voue un véritable culte, particulièrement "Mancipium", film maudit jamais projeté, dont les effets spéciaux ont été réalisés par Millicent au moment du meurtre de son amant.

Un jour, elle tombe sur une photographie qui l'intrigue au plus haut point. Et l'incite à découvrir pourquoi elle a passé 24 ans en prison pour un meurtre qu'elle n'a pas commis. Car l'homme de la photo ne peut pas être Markus Laird, pour la bonne raison que le jour où elle a été prise, il était mort depuis deux jours.

Jerry s'interroge: peut-il faire confiance à la vieille dame? Pourquoi a-t-elle écopé d'une peine aussi lourde? Pourquoi tous ses appels ont été rejetés, fait plutôt inhabituel en Ecosse? Malgré ses doutes, il accepte de l'aider dans la recherche de la vérité, même si cela signifie que leurs vies sont en danger. Car le seul moyen pour Millie de trouver des réponses est d'interroger les personnages louches qu'elle fréquentait lors du tournage de "Mancipium"...

Avec Coupez!, Chris Brookmyre propose un thriller puissant, érudit, intelligemment construit, totalement addictif. Les nombreuses anecdote cinématographiques, que ce soit à propos de films, d'acteurs ou de tournages, offrent à l'intrigue un soubassement de réalisme. Un peu comme si on lisait une monographie sans le côté didactique qui pourrait en rebuter plus d'un. Emporté par le rythme mené tambour battant, le lecteur ne s'ennuie pas une seconde.

Le+: la façon méthodique dont l'auteur met le décor en place: scène après scène, comme dans un film: la vie de Millicent un an après sa sortie de prison; la vie de Jerry après son installation à l'université de Glasgow; puis leur destin commun une fois que leurs routes se sont croisées, avec les immersions dans le passé de Millicent pour comprendre ce qu'il se passe dans le présent.

Un véritable coup de cœur donc pour ce roman captivant qui se lit d'une traite tant le lecteur est emporté par son intrigue bien ficelée, par la puissance de son récit, par ses personnages attachants malgré leurs zones d'ombre. La vie n'est ni noire ni blanche, mais composée d'un camaïeu de gris dont les nuances se déclinent à l'infini. A chacun d'y tracer sa route avec bienveillance, sans céder aux sirènes du mal.

Un thriller sombre et passionnant que porte magnifiquement un duo d'enquêteurs hors norme. Qui aurait eu l'idée de former une équipe ente une vielle dame et un jeune homme? Pourtant cette alliance semble fonctionner alors qu'ils décident de partir en quête de la vérité à travers l'Europe l'important étant de prouver l'innocence de Millie. Millicent Sark vient de sortir après 24 années d’incarcération, elle a 72 ans. Elle a été jugée et condamnée pour le meurtre de son amant alors qu'elle ne se souvient de rien. La profession de Millie était maquilleuse professionnelle, spécialiste des effets spéciaux dans les films d'horreur. Réintégrer la vie moderne après tant d'année d'isolement ressemble à un calvaire pour Millie qui est devenue agoraphobe et très angoissée mais n'a pas perdu son franc parler. Heureusement , elle va rencontrer Jerry, étudiant en cinéma à l'université de Glasgow. Ensemble ils vont commencer par être colocataire et se trouveront des points commun comme leur intérêt pour les films d'horreur, une amitié pourrait bien naître, il y a de belles touches d'humour dans leurs échanges. Une photographie va relancer Millie et Jerry sur une piste qui si elle aboutit pourrait bien lui rendre son honneur. Tout semble converger autour du dernier tournage de film gore sur lequel Millie travaillait à l'époque. Remuer le passé ne sera pas sans danger pour l'un comme pour l'autre. Une histoire passionnante et humaine qui nous offre de sacrées montées en tension alors que l'amitié et la complémentarité de ces deux personnages viennent apporter un éclairage plus lumineux. On n'échappera pas au drame et parfois on est emporté par le suspense en suivant ce duo de choc. J'ai beaucoup aimé ces deux personnages attachants et complexes qui se sont bien trouvés. L'intrigue est brillante et il y a un jeu passé présent qui rend notre lecture palpitante. Un page turner qui nous fait aussi réfléchir sur les changements de notre époque. Bonne lecture.

Waouhhhh ! Voilà un petit livre que j'avais mis de côté pour les vacances, j'ai donc pu le savourer ! Quel scénario et quelle intrigue. Un pur régal. Je vais très vite me procurer d'autres romans de cet auteur. Je conseille vivement, j'ai été bluffée... et c'est suffisamment rare pour être souligner.

De vrais personnages, intriguant et bien écrit....on ne comprend tout qu'à la fin...page-turner assurément.