Jean-Charles Fauque

Roman noir écrit d’une plume caustique, cette histoire suit en parallèle les prémisses de la sénilité de son personnage principal, de la courte déchéance vers laquelle il se destine et des disparitions mystérieuses qui ont lieu dans son entourage.

Professeur d’université à la retraite, sans réel prénom, il mène une vie sans grand intérêt jusqu’à sa rencontre avec une étudiante aussi paumée que lui, Delphine. Petit à petit, une cohabitation se met en place dans son appartement du Quartier latin et le professeur voit son quotidien chamboulé par cette rencontre inopinée. Alors que ses amis, P’tit Lu et Madeleine voient cette arrivée d’un mauvais oeil, un accident fatal a lieu. Et si tout compte fait, la mémoire était plus sélective qu’on ne pouvait le penser ?

Ce bouquin se lit rapidement vu l’écriture très fluide de l’auteur et le nombre de pages qui le compose. Un autre point appréciable est d’avoir pensé à « l’après ». Et là, la prise de conscience arrive sur la pointe des pieds car il y a de grands risques que nous aussi on y passe par ces petites pertes de mémoires au début, par des confusions dans les mots avec au final, un placement en maison de repos.

Un final déroutant m’a assez bien surprise. Dommage que le côté « policier » ait été fort mis de côté mais ce n’était peut-être pas l’essentiel non plus….

Parfois doté d’un langage assez cru, ce n’est pas vraiment le genre de livre à mettre entre toutes les mains. Ironie et humour très noir cohabitent dans cette histoire pas si fictive que cela. En effet, l’auteur a pu rencontrer ces protagonistes et comme il le dit lui-même, toute ressemblance avec des personnages imaginaires serait donc purement fortuite. Quand la réalité dépasse la fiction…

Je remercie les éditions French Pulp de m’avoir accordé leur confiance pour la mise en place de ce nouveau partenariat.

Mes Chers Vous,

Le personnage principal est un professeur d'université à la retraite. Il a été réputé et respecté. Il est vieux et seul... enfin pas tout à fait, il a une amie, Madeleine, qu'il voit de temps en temps et un ami, P'tit Lu, avec qui il dîne régulièrement.

Quand il croise Delphine, une jeune femme qui semble un peu paumée, naturellement, il lui propose de l'aider. D'abord, il accepte de lui donner des cours en écriture, puis, doucement, il l'héberge, la nourrit, finance ses extras.

Mais, le conflit de génération, ou le caractère de l'un et l'autre, rend vite la cohabitation difficile.

Il faut dire aussi qu'il semblerait que la sénilité commence à habiter la maison... Mais, est-elle réelle ? Est-elle provoquée par une prise de médicaments involontaires ? Est-elle un prétexte aux événements qui vont suivre ?

Jean-Charles Fauque alterne les chapitres courts entre déroulé de l'histoire et réflexions intérieures du personnage principal

Et si l'histoire est effectivement digne d'un polar classique du genre, Clémence Sénile est avant tout une réflexion acide sur la fin de vie.

Au fil de l'histoire, le lecteur est obligé sans arrêt remettre en question ses convictions :

Le narrateur est-il un manipulateur qui joue de son âge pour s'exonérer de ses crimes ?

Est-il réellement sénile ? La maladie l'exonère-t-elle de la condamnation qu'il mériterait ?

Même si quelquefois le langage est cru, ironique et l'humour très noir, l'écriture acérée, vive et fluide de Jean-Charles Fauque crée un univers à la fois sombre et touchant....

Un polar qui se veut bien plus que ça puisqu'il mixe à la perfection humour noir, chronique sociale et plaidoyer pour la dignité de fin de vie !

C.

http://cecibondelire.canalblog.com/archives/2019/10/13/37708280.html