Robyn Cadwallader

Tout comme Sarah a choisit la réclusion pour fuir son corps et oublier les souvenirs douloureux, qui finalement n'ont de cesse de la hanter. Une autre idée du silence, est un cri, celui de la voix de toutes ces recluses incarnées par Sarah, dont les mots vous hanteront bien après avoir reposé le livre. Une histoire intemporelle, criante de vérité et d'actualité.

contre toute attente un petit coup de cœur pour ce livre cf : http://mickaelineetseslivres.blogspot.fr/2015/10/une-autre-idee-du-silence.html

Je me suis lancée dans cette lecture car j’ai été séduite par la couverture. Oui, on ne juge pas un livre à sa couverture, pourtant, c’est bien ça qui souvent déclenche la curiosité !

Au XIIIème siècle, Sarah a tout juste 17 ans et décide de devenir recluse. Elle abandonne tout, sa vie de fille de riche marchand, la promesse d’un mariage avantageux, pour se tourner vers Dieu. Ou peut-être pour fuir une vie de femme dangereuse à cette époque, où elle a vu sa mère et sa sœur mourir en couche.

Enfermée dans une minuscule cellule, privée du monde comme du ciel et du soleil, elle n’a plus qu’à passer sa vie en prière. Ces deux servantes l’aident dans la vie de tous les jours et elle peut recevoir la visite des femmes du village (toujours sans les voir). Elle a également la visite de son confesseur, et de façon étrange, les deux femmes qui vivaient dans cette petite pièce avant elle, semblent lui parler.

L’auteur en faisant ses études a entendu parler des recluses et a été fascinée par le sujet. Elle a alors eu l’idée de cette jeune femme, bien décidée à se consacrer à Dieu. Le sujet est donc intéressant et peu connu (même si finalement j’ai beaucoup pensé au Domaine des Murmures, de Carole Martinez, même si le sujet est traité de façon plus réaliste ici). Alors ne vous attendez justement pas à de multiples rebondissements et un roman d’aventure ! Tout est dans la réflexion, la méditation et l’introspection. Mais l’écriture est agréable et malgré ce manque d’action, on reste captivé par l’histoire. On se demande si elle aura le courage de rester enfermé toute sa vie et ce qui la fera tenir, car malgré les prières, l’ennui, le manque de contact humain, le jeûne doivent user bien rapidement !

Un sujet traité avec sensibilité, qui nous montre un peu la condition des femmes au Moyen-Âge en Angleterre, que ce soit celles qui prient ou celles qui vivent dans les villages et travaillent aux champs !

Très proche d'un autre roman: "du domaine des murmures". C'en est étonnant!