Laurent Galandon

Ce n'est pas mon genre de lecture habituel mais j'ai bien aimé cette BD toute en nuances de noir, blanc et gris comme le récit qui se déroule sans jugement en toute simplicité. Je ne me suis pas attachée aux personnages mais j'ai trouvé cette histoire intéressante concernant le basculement dans la radicalisation.

Un premier tome plutôt convaincant, avec de jolis dessins, qui a un cadre historique bien retranscrit, et qui essaie de donner un peu de beauté à une période sombre de l'Histoire. Rafle, antisémitisme, c'est plutôt intéressant, et ce premier tome dépasse son but uniquement introductif, ça donne envie d'en savoir plus. Les personnages sont plutôt attachants, et bien que l'histoire reste assez simple pour le moment ça laisse présager de bonnes choses pour la suite.

Toujours autant d'actualité, cet ouvrage retrace le combat de ces employés d'usine qui se sont battus pour leur droits, pour leur emploi. Nous sommes ici au carrefour de plusieurs sujets qui ne semblent pas liés en apparence, et pourtant ... La politique, les syndicats, l'émancipation de la Femme, les luttes ouvrières.

Roman graphique très intéressant, je recommande.

Il n'y qu'à lire le titre et observer la couverture pour deviner que "La truie, le juge et l'avocat" est sans doute une sorte de satire sociale, ayant un côté probablement insolite, incongru.

Le résumé de la quatrième de couverture, ainsi que la lecture de ce roman graphique le confirmeront. Puisqu'en effet, ce dernier raconte le procès d'une truie, accusée de meurtre, celui d'un jeune cavalier dont le père qui est comte demande que justice soit faite. Tout un chacun sait que cette malheureuse truie sera pendue, voire même brûlée vive, déjà coupable avant même toute forme de procès. Mais ce n'est pas compter sur l'Avocat qui, pour retrouver sa réputation d'antan, se nomme le défendeur de l'accusée.

De là, alors que le procès attirait déjà la foule, c'est à une sorte de spectacle, de mascarade plutôt qu'à un jugement auquel nous assistons. Le juge fulmine de ne pas pouvoir annoncer son verdict, le procureur est tourné en ridicule, le peuple change d'opinions sur la truie au gré des nombreux retournements de situation. Parce que même si l'avocat défend la truie pour des raisons qu'on pense douteuses, il faut bien lui reconnaître qu'il la défend sacrément bien notre accusée !

Malgré l'humour quelque peu détourné, où dérision et burlesque se disputent la première place, il y est tout de même question de sujets sérieux : de justice et d'équité avant tout, d'accusation à tort et à travers et/ou sans preuve, de manipulation des petites gens, d'inégalités entre classes sociales, de maltraitance envers les animaux, de la place des femmes et des animaux dans ce monde d'hommes qui se savent supérieurs.

Commençons par le point faible de ce roman graphique, pour finir sur le positif : les dessins. Non pas qu'ils s'adaptent mal à l'histoire, au contraire je trouve qu'ils reflètent d'ailleurs très bien l'ambiance moyen-âgeuse. Mais ils manquent, à mon avis, d'un peu d'originalité, peut-être sont-ils trop épurés, trop simples, peut-être un peu trop secs également.

En revanche, le gros point positif de cet ouvrage, c'est la façon dont sont octroyés des sentiments et des pensées aux animaux. Ainsi on pourra observer la poule et l'oie cancanner, commenter, juger, participer aux rumeurs, ou encore voir notre pauvre truie pleurer sous les coups, s'inquiéter de ses petits seuls à la porcherie. Les animaux, parce que capables d'empathie et d'entraide, de ressentir et de penser, sont rendus bien plus humains que les hommes eux-mêmes, montrés ici sous leur vraie nature. On prend automatiquement partie pour eux et pour les quelques humains qui prennent leur défense, à savoir l'avocat évidemment, le porcher qui gâte sa truie d'affection, et puis aussi la femme du juge (dont j'ai adoré la manière dont elle s'est vengée).

Le dénouement n'est pas du tout celui que j'avais imaginé, peut-être pas non plus celui que j'aurais voulu... Mais la derrière scène, bien qu'horrible, n'en est pas moins terriblement jouissive !

Reçu et lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je remercie Déborah de Babelio pour la sélection et les éditions Delcourt pour l'envoi de ce roman graphique à la fois burlesque et allusif, que je n'ai pas vraiment trouvé drôle comme c'était certainement voulu et dont j'ai éprouvé quelques difficultés à me familiariser avec les dessins, mais dont l'intrigue reste tout de même bien menée de bout en bout, faisant preuve d'empathie et de sensibilité envers les animaux, malgré la divergence des thèmes évoqués.

Une BD avec « fleur » dedans, c’était le défi que je me suis lancée en flânant à la médiathèque pour ce printemps ! Voilà comment je suis tombée sur Le cahier à fleurs de Laurent Galendon et Vivianne Nicaise aux éditions Bamboo. Et en papillonnant, on tombe sur de jolies surprise en réalité. Ici, j’ai découvert une leçon d’histoire vraiment très complète, mais aussi assez violente. Elle dénonce le négationniste et la propagande. Mais c’est aussi un récit touchant et surprenant sur la fin. J’ai été ébranlée par cette lecture que je recommande !

Ma chronique complète est dispo ici : https://sorbetkiwi.fr/index.php/le-cahier-a-fleurs-de-galendon-et-nicaise/

A travers cette bande dessinée, on voit l'Occupation du point de vue d'un commissaire. Contrairement à la majorité des œuvres se situant durant la France de Vichy (qui ont en général pour thème principal la résistance et la Shoah), cette BD se focalise sur le cinéma français mis en danger par la propagande nazie ainsi que sur le travail de la police française, qui collabore plus ou moins avec la Gestapo.

Une bonne suite et une bonne fin même si le personnage principal ainsi que le secondaire (Clovis) sont intéressants et qu'ils auraient mérité une suite pour un meilleur développement.

Une première partie d'une histoire plutôt intéressante sur les premiers moments de l'industrie du cinema en tant qu'industrie.

Cette deuxième partie est dans la suite de la première partie, à lire dans la foulée du tome 1.

Pour tout criminel qui veut s'en tirer, l'alibi est encore plus important que le crime lui-même. Certains le préparent, l'étudient minutieusement, d'autres tentent l'improvisation et d'autres se font prendre au piège. Dans ces 10 nouvelles, 15 auteurs vous proposent leurs propres définitions. À la fin de chaque nouvelle, des petits textes, rédigés par Anaïs Bon, présentent les excuses du coupable.

L'exercice de la nouvelle est difficile et parfois périlleux. Dans ce collectif, les auteurs s'en sortent plutôt pas mal et certains tirent carrément leur épingle du jeu. Les histoires sont toutes différentes, il y a les sanglantes, les surprenantes et les mordantes. Quelques-unes m'ont beaucoup plu, d'autres m'ont un peu moins convaincue. Même chose pour le graphisme. Mais globalement, j'ai passé un très bon moment.

Je vais me pencher sur Le crime parfait, le précédent recueil du même style qui me fait de l'oeil.

Une sympathique découverte que je recommande aux amateurs de polars et aux autres.

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